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COMPTE-EEXDU DES FOUILLES.

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qui n'est pas bien loin du Sérapéum. Or, le Moudyr n'a pas plus de firman que moi,
ou que M. Fernandez, ou que le cheikh lui-même. Je crus donc que la loi était
abrogée, sinon de droit, au moins de fait, et que je n'avais pas besoin de me munir
d'une permission, dont je voyais que tout le monde autour de moi, les autorités du
pays comprises, savait se passer.

On devine le reste. Le Moudyr d'un côté, le cheikh et les marchands d'antiquités
de l'autre, n'auraient pas été fâchés de se débarrasser d'un rival trop souvent heureux,
et de s'emparer d'une mine qui devenait plus féconde à mesure qu'elle semblait près
de s'épuiser. Le firman fut le prétexte. Je n'ai pas de firman ; donc il faut avant tout
suspendre les fouilles. Il faut en second lieu livrer au gouvernement égyptien les
antiquités que j'ai en magasin, antiquités qui lui appartiennent, puisque c'est sans
droit que je les ai acquises. Tel est l'ultimatum que m'apporte un jour le cheikh
de Saqqarah, agissant, me dit-il, en vertu d'un ordre émané du Moudyr, lequel agit
en vertu d'un ordre émané du Caire.

On s'intéresserait peu aux détails de contestations auxquelles cet incident donna
lieu et je n'ai pas à les raconter. Un ultimatum de cette importance, ce n'est pas entre
mes mains qu'il faut le remettre, c'est au représentant de la France à Alexandrie
qu'il faut l'adresser : lui seul a qualité pour traiter de la question avec le gouver-
nement égyptien. M'a-t-on écouté? C'est ce que j'ignore. Aucun ordre ne me parvint;
je n'entendis parler ni du Moudyr, ni du cheikh, je ne reçus aucune nouvelle som-
mation d'avoir à quitter la montagne. Seulement un beau matin, les hommes, retenus
au village par leur cheikh, n'arrivèrent pas. Je fus toute la journée seul au désert. On
ne me défendait pas de travailler, mais, adroitement, on m'en enlevait les moyens.
Mes fouilles étaient suspendues.

V. Enceinte du Sérapéum. Du 29 juin au 19 novembre 1851. — a) Ce temps
d'arrêt ne fut heureusement pas de longue durée. Suspendues le 5 juin, les fouilles
furent reprises le 29 du même mois, grâce à l'énergique intervention de M. le Moyne,
agent et consul-général de France.

Le 29 juin, en effet, le Moudyr m'envoie la copie d'une lettre qu'il vient de rece-
voir du sous-gouverneur du Caire. C'est le firman demandé. Il est un peu étrange
dans la forme1. Ce n'est pas moins pour moi le plus précieux des documents, puis-
qu'il me rend le droit de fouiller.

1. On en trouvera le texte à Y Appendice, B.
 
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