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PUNCH, OR THE LONDON CHARIVARI. [Fbbruaey 28, 1891.

MR. PUNCH'S PRIZE NOVELS.

No. XIV.—LE PE'HtOLIUM; OU, LES SA.LOPERIES PARISIENNES.

{Par Zorgon-Qola, Auteur de " Toujours Poivre," " Charbon et Orasse,"
" La Fange," "499 Pages &'Amour" " Le Pourvoyeur Universel,"
" Une Peveuse qui vise VAcademie."

L—La. Famille.

blonde! La maladie hereditaire des Egou-Ogwash vient d'etre in-
diquee. ^ Poppot, ce brave Poppot, lui aussi il degringole. II re-
semble a un reverbere sur le boulevard dont on oublie d'eteindre
le gaz. II est allume du matin au soir.

a commence si sentiment apre3 que ce bon Steeple-Jack etait
tombe du faite de Notre Dame, ou il faisait des reparations. Le
pauvre bomme a fait cette cbute en regardant Jane, qui dansait le
cancan sur la Place du Parvis pour cboquer ces cretins de Cook-tourists,

Si vous voulez voir les Slums Parisiens et comprendre le Peuple j et pour distraire son mari. C'etait pendant la convalescence de
—avee la majuscule—vous devez visiter les Saloperies, faubourg , Poppot que la degringolade a commence. Jane lui donna un de a.
au dela de Belleville et de Menilmontant, faubourg ou les femmes j coudre de vilain cognac, et de ce premier doigt de casse-poitrine
sortent le matin en cheveux — 5a ne veut pas dire comme Lady I a l'ivrognerie brutale n'etait qu'une glissade, presque aussi rapide que
Godiva, mais simplement sans cbapeau—acbeter de la cbarcuterie; j la glissade de Notre Dame. Poppot trainait ses savates; il chomait;
et ou vers minuit dans des bouges infects les hommes secoupent j il rigolait; ii gardait le Saint Lundi; il passait des journees devant
le gavion, en bons zigs, apres une soiree de rigolade. C'est ici qu'on ; le buffet du Petrolium, ce grand cabaret du peuple ou Ton voyait

trouve des admirables exemplaires de cette nombreuse famille Egou-
Ogwash, qui, datant de Pharamond, peuple Paris etjoue tous les
roles dans la comedie bumaine. Ce n'est pas une famille tout a fait
vieille rocbe, voyez-vous : au contraire, ca commence dans la boue de
Provence et unit dans les egouts de Pans; mais elle est distinguee,
tout de meme. Elle a son epilepsie hereditaire, belle et forte

distiller le trois-six pour tout le quartier.

Jane faisait pire que degringoler; elle cascadait. Elle ne se
debarbouillait plus. Elle avait pris en borreur le savon. Est-ce
une aversion bereditaire, datant de la premiere femme qui a senti
la puanteur de cet abominable savon francais, avant la bienfaisante in-
vention de M. Poires? Sans doute c'etait l'atavisme en quelque forme.

epilepsie qu'on trouvera partout Elle avait son beguin. C'etait le

dans cette vingtaine de romans ^S*^ .^g^fr linge sale. Plus il etait sale, plus

que je suis resolu d'ecrire au *f$8ifi&\ /^^^ elle en raffolait. Elle ne voulait

sujet des EgoU-Ogwash. C'est '^Bm\W lJ^^^^^m(~ p^us ^es chemises en batiste fine

une epilepsie genealogique. II y , \\ fynSmu (^^0:'<^^M ^u ^r^nce de Baleines. Elle

en a pour toute la famille. 1 ftffi ^^^^^a priait les aristos du Jockey Club

tt t t> '''\\ 1 )fflSik ^Nmsfflm^ de donner leurs plastrons a d'au-

H.-Les Poppot. ;l | l| , | ^__jmmtres. Les cHents qu'elle preferait

Jane Poppot se promenait sur ; \\j ' Ii i^rs 1 Jpitis.^^tlll^^TO etaient les porte-iaix, les forts de

le Boulevard des Saloperies par \'\\\< /< J ] ^t^^^^m' J^/MlW^^^^^^m. la balle, les cbauffeurs du cbemin

une belle matinee d'aout. En /p 'J^^y'J^Jf '• j? ' 'NP r§/^'^ W llrst^r^ defer. C'etait en allant cbercher

cbeveux, panier sur le bras, elle : ; £^^^f\fi S ' \i '"M'W '% IV1' lliWi^ ^e '™=e de ces derniers quelle

allait acbeter de la cbarcuterie -Jt j !• v4. ~i*• . '^M'fm jW -MM' l&WWtf'WS ' entrait sans le savoir dans le

pour le dejeuner de son mari, oui, ~/'lf$f^#fr:\'' ^MMmwmt^ ^^VWrnWaJ^M Dedale de cette voie ferree qui

son mari pour de bon, cbose unique C/'%\ W^i^-^M^f fJf^SSwwM^-/ t yjfflPzM enlace et eerase les etres vivants

dans la famille On wash, un vrai /. ;f?f^~ ^^^f^^^Xv^^m^i m' ~ > comme les grandes roues des

mariage a la Mairie et a i'eglise. ^v^fw.fr |U WlW/f/t\ w^^f^e':''^^^^^f^^J^^^ ' " locomotives eerasent la poussiere

Cette petite blonde, Jane, a ses '■■'■<] L/fe'i |1 / 7 I wf\mS^ifjjS^^^^^^^^^^§l S de la voie.

idees a elle de se ranger, de vivre > 'M$l %-\ n/A- // I 1 f)' \ w¥nxm^^^^^^^^m^&h ■■ ^^sident du P. L. M. lui

en bonnete femme avec son re- /ff^W^M) Wf ijl ii iM^a^^^^^^^sSs^^ ' aussi a^ait son beguin hereditaire.

spectable Jean Poppot quil'adore, Mul' fl 1 II I \ l/raTa^W^^^^^^^^^^R ■ ^ H courait les femmes malpropres.

au point de lui pardonner tout le i'&^^ujf/ 7 N/p I \'\ pip//(/''/- ■> e^es ne %e debar bouillaient

volume premier de son bistoire. lWW^^m i ; I II IIwIiMlll f*$WmSBR^^^W • •• pas, plus il les courait. C'etait

II n'y a pas dans tout Paris ^f|^l^§! j ij \ fl/f tJMx^Xtm^ W^^^^^^w '" innocent. II les admirait du cute

menage plus gentil que le petit ' ; ' / B j % \\ms^}' l]" nmow Wt^wSS ■ ■ V> '' ■ estbetique. Cela tenait de ia

appartement au septieme des . Vf.^f |jra:w \ , 1 ' sxrh' •?/'®^«|h5pmc<v mm '•• ~ famille, puis de ce que lui aussi

Poppot dans une cite onvriere de w^^'mB '% HI / Ifiy ; /''(IP^^i.MlHii'?^^! WM ''' etait de la vieille souche des Egotj-

ce Betnal Grin Parisien. Tout ^i^WM W llV • ^iilBl fMli 4» Ogwash. II s'allumait en lorg-

va bien avec ces braves gens. 'r^C^^ff .' f!3n/y I'm vJtfwOTW^W^v^r i W~7 nan^ ^a figure noircie de cette

Lui, c'est le Steeple-Jack de Paris, , ^wI^'hSb! / } ¥fW ffi '^IfflBrflw ^Is^'i'lfflffll ■ '/f^f ' ' Pauvre JANE> et la rencontrant

ou il fait les reparations de tous %'tfff|fl ^ f/'^ ifW\[> \WW mf f$}$ mm\ i ■■ dans la gare un jour il se permit

les toits. Elle, blancbisseuse de Tfufftff! jjnt^l >ra'ilMI|h| %m\\ Jam\ 1X11 Peu de fiirtdge sans penser a

fin, a developpe un secret clans la M | ilil^Wi^''^t^^tfc''^' ma^ ^a^s Par une fatalite,

facon d'empeser les plastrons de 1;: »\ f ■ f/^^ffi^ ^hSa^S!ir' if iI^fMfiy i iT/T^'i'^ ^ P0I>P0T» affreusement paf, des-

cbemises. Elle fait des plastrons ^•'y^rkki ^j^^rafflp I'i^^ffi-^M I'wiW^^vX^^ cendait d'une quatrieme classe

monumentaux, luisants, dur ji ^ Il i'l/MiW'li )'*^W^^^^^W^4r. -^1 W\wM^^^L^~^' ' au moment on le vieux baisait la

comme l'albatre. Elle a des cli- : t/^liLJ'l1 Bj Win I II YiW^SSSs^^ii^l^^iWi^^^^^^J■' main crasseuse de Jane, en lui

ents dans le beau monde et a '•• \\ .A. ;^^/|f| !] slll^^^^^^E^/I^^^^S^^^^'' disant son gentil bon soir: et des

l'etranger, jusqu'au Prince de \\ . yffi- ji' jjl lMflJtfflilS"- 13M^;'' cet instant Poppot voyait rouge.

Baxeines, qui lui confie ses cbe- IT -UiWPE^FlSBMwWliw^ ^' J&rIS l^JwKF^ TTr 0

mises de grande toilette, celles 1 W'W^&wW^ WS^ ^ Stxutnaee.

qu'il porte au diner du Lor Maire, __ 1 ' " Il voyait rouge. Paris lui sem-

par exemple. blait un abattoir. II couvait le
Jane achete sa cbarcuterie, et apres elle s'arrete au coin de la rue meurtre, et pour l'aider il avait un complice qui etait du metier,
pour regarder Paris. _ C'etait un tic qu'elle avait, de regarder Paris. Jacques Pispere, conducteur de macbines sur le P. L. M,, qui avait

Cela tenait de la famille Ogwash. Instinct de race.

Paris, vu du hauteur des Saloperies, semble une grande marmite
I>leine de boue et de sang, ou les gens grouillent, se tordent,
s'empiffrent, se devorent, et squirment dans leur propre graisse,
comme de la blancbaille sautant dans l'huile bouillante. Un nuage de

aussi sa manie bereditaire, et sa manie a lui etait de couper les gorges.
II les coupait sans rancune, a l'improviste, en souriant a sa victime,
les yeux dans les yeux. Cric ! c'etait fait. Par exemple il est des-
cend n un jour de la locomotive et devant le buffet d'une station ou il
n'y avait pas trop de monde il a surine la barmaid qui lui souriait en

sewer-gaz montejusqu'a Jane stationnee sur la hauteur de Belleville;! lui vendant une brioche. II a egorge son chauffeur au risque

et dans cette brume puante elle sent l'odeur de femmes et del'ognon,
le cognac, le meurtre, le fricot, le mont de piete, les omnibus, les
croquemorts, les gargotes, les bals a 1'entree libre pour dames, tout ce
qu il y a de f uneste et de choquant dans cette viile infeote.

Jane s'amuse a flairer toutes ces horreurs pendant que le pauvre
Poppot danse devant le buffet en attendant l'arlequin ou le demi
kilo de charcuterie assortie dans le panier de sa femme.

III.—Degringolade.

Elle a degringole. Cela a commence tout doucement en trainant
ses savates. _ Quand une femme degringole elle traine ses savates.
C'est une loi universelle. L'on ne degringole pas sans trainer ses
savates ; Ton ne traine pas ses savates sans degringoler. Ainsi gare
aux souliers ecules. 0, mais elle est changee, cette pauvre p'tite

d'arreter le train de luxe entre Avignon et Marseilles. On ne le
punit pas. Cela tenait de la famille.

"Touchela, mondrole! C'est convenu," dit Jacques Rispere, apres
un entretien de quelques heures devant le buffet du Petrolium.
" Moi, j'arrangerai tout cela avec les fonctionnaires. Le train
arrivant de Geneve doit passer le Rapide entre Macon et Dijon.
II ne passera pas. Je retarderai le train omnibus arrivant de Mar-
seilles. J'accelererai le tram-luggage arrivant de Paris. II y aura une
melee de quatre trains, entrechoques, tordus, enlaces, faisant le
pique-d-baque : et pendant cette melee j'egorgerai ce vieux mufe de
President. C'est simple."
" Comme bon jour," repondit Poppot, aveuglement soul.
Rispere tenait parole. A onze heures du soir il y avait une de
ces catastrophes qui font fremir l'Europe voyageuse. L'assassin ne
Bildbeschreibung

Werk/Gegenstand/Objekt

Titel

Titel/Objekt
Punch
Weitere Titel/Paralleltitel
Serientitel
Punch
Sachbegriff/Objekttyp
Grafik

Inschrift/Wasserzeichen

Aufbewahrung/Standort

Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Universitätsbibliothek Heidelberg
Inv. Nr./Signatur
H 634-3 Folio

Objektbeschreibung

Maß-/Formatangaben

Auflage/Druckzustand

Werktitel/Werkverzeichnis

Herstellung/Entstehung

Künstler/Urheber/Hersteller (GND)
Du Maurier, George
Entstehungsdatum
um 1891
Entstehungsdatum (normiert)
1886 - 1896
Entstehungsort (GND)
London

Auftrag

Publikation

Fund/Ausgrabung

Provenienz

Restaurierung

Sammlung Eingang

Ausstellung

Bearbeitung/Umgestaltung

Thema/Bildinhalt

Thema/Bildinhalt (GND)
Satirische Zeitschrift
Karikatur

Literaturangabe

Rechte am Objekt

Aufnahmen/Reproduktionen

Künstler/Urheber (GND)
Universitätsbibliothek Heidelberg
Reproduktionstyp
Digitales Bild
Rechtsstatus
Public Domain Mark 1.0
Rechteinhaber Weblink
Creditline
Punch, 100.1891, February 28, 1891, S. 100

Beziehungen

Erschließung

Lizenz
CC0 1.0 Public Domain Dedication
Rechteinhaber
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