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Archives alsaciennes d'histoire de l'art — 7.1928

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Hackenschmidt, Sabine: Sur un paysage de Caspar Isenmann
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https://doi.org/10.11588/diglit.62603#0060

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Le lecteur doit se rappeler le pont du Wickhâusel, qui forme le pre-
mier plan du dessin de Hollar, et particulièrement la vue étendue qu’on
avait du haut de ce pont. Caspar Isenmann, le peintre colmarien, lui
aussi, n’aurait-il pas connu ce paysage? Il a dû, plus d’une fois, se
rendre à Strasbourg. A cheval on faisait ce voyage facilement en une
journée. Son chemin le menait par ce pont. Chaque fois, en passant,
il devait être surpris par le charme du paysage qui s’offrait à ses yeux,
et nous voyons d’ici l’artiste sortant de sa poche son carnet de croquis 1
et sa mine d’argent pour fixer sur le papier la vue qui lui causait tant
d’émotion.
Représentons-nous ce que ce paysage pouvait être à cette époque.
L’aspect du pont même n’a pas dû être bien différent de celui qu’a
dessiné Wenzel Hollar 170 ans plus tard. Vers le nord, une vaste plaine
s’étendait jusqu’aux murs de la ville ; c’étaient la Marxau et, plus loin,
vers l’est, la Metzgerau (Plaine des Bouchers). Ce terrain, marécageux et
fréquemment inondé, n’était guère peuplé. La grande route de Bâle à
Mayence le traversait après avoir bifurqué non loin du pont ; un de
ses bras se dirigeait vers la porte de l’Hôpital, l’autre vers celle des
Bouchers. Au reste cet emplacement inculte était occupé par toutes
sortes de gens qui y exerçaient leur métier : cordiers, tanneurs, blanchis-
seurs, bergers, et en outre il servait de champ de tir pour la milice
bourgeoise, de terrain de manœuvre et de revues de troupes. Vers l’est,
près de la route du Rhin, non loin de la porte des Bouchers, cette
plaine s’élevait légèrement, et, sur ce monticule, qui formait le Riepberg,
se dressait un moulin à vent. Ce dernier avait été construit en 1440 par
deux bourgeois de Strasbourg, Gilge von Langen et Fridel von
Seckingen. Cette construction avait nécessité l’autorisation de la ville,
propriétaire de ce terrain, qui devait faire partie du rayon de fortifica-
tion. Silbermann nous rend compte de ce contrat qui fut passé entre
le magistrat et les entrepreneurs. En parlant du Riepberg il dit 2 :
Es wird desselben im Jahr 1440 gedacht, dass zwey Bürger von Strassburg, Fridel
von Seckingen und Gilge von Langen, bey der Obrigkeit um einen Alment-Platz vor dem
Metzgerthor auf dem Riepberg angehalten, der 84 Ehlen lang und breit seyn solte, um
eine Wind-Mühle auf ihre Kosten darauf zu bauen, deren Bezirk auch noch mit einem
zwôlf Ehlen breiten graben sollte umgeben werden. Dieser Platz wurde ihnen in Betrach-
tung des gemeinen Nutzens gegônnt und angewiesen, mit der Zusage, dass gemeldte zwey
Bürger und ihre Nachkommen, so lange die Mühle darauf stehen würde, denselben als
ein Eigenthum sollten zu geniessen haben. Jedoch wurde dabey ausbedungen, dass, wann
die Mühle daselbst abgienge, gemeldter Platz alsdann wiederum zu der Stadt Aiment

1 Une page de ce carnet de croquis reproduite dans K.-T. Parker. Une feuille d’études
de Caspar Isenmann. (Arch. Als. d’Hist. de l’Art, 5e année, 1926, p. 67.)
2 J.-A. Silbermann. Lokalgeschichte der Stadt Strassburg. Strassburg 1775, p. 146.
 
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