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Archives alsaciennes d'histoire de l'art — 7.1928

DOI article:
Hackenschmidt, Sabine: Sur un paysage de Caspar Isenmann
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https://doi.org/10.11588/diglit.62603#0063

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Si nous voulons admettre que la ville reproduite par Isenmann est Strasbourg,
nous devons supposer que l’artiste se trouvait, en dessinant, non au milieu du
pont du Wickhausel, mais un peu plus loin, à l’est, vers l’endroit où se trouve
actuellement le cimetière Saint-Urbain. Il aurait donc eu devant lui le mur
crénelé qui reliait en ligne droite la Porte des Bouchers à la Tour de Sainte-
Catherine ; dans le fond se dressait la Cathédrale, dont on ne voyait de cet
endroit que la façade sud. Le moulin à vent se trouvait à sa droite, plus rap-
proché de lui en réalité, et par conséquent un peu plus grand que sur le
tableau. La légère élévation du terrain, formée par le Riepberg, aurait alors
caché à ses yeux les nouvelles fortifications entourant la tour Sainte-
Catherine ; derrière celle-ci s’entassaient en perspective d’autres tours,
le Guldenturm, la tour Saint-Etienne et la flèche d’une chapelle, peut-
être celle du couvent Sainte-Claire « im Wœrth ». C’est ainsi que, en
contemplant l’ensemble du paysage sur le tableau d’Isenmann — la ville
fortifiée dominée par la Cathédrale, la plaine et le moulin à vent — rien
ne nous empêche de constater une ressemblance très prononcée avec
Strasbourg. Mais les doutes nous viennent lorsque nous observons les
détails. La silhouette générale de la Cathédrale est bien celle que nous
connaissons. Le raccourci perspectif de toutes les parties ouest, plate-
forme, tour et flèche, est exactement rendu ; mais les divisions de la
façade sud de la plate-forme ne correspondent pas à la réalité : les balus-
trades horizontales, qui surplombent les étages inférieurs, manquent ; au
lieu de trois étages, il n’y en a que deux ; il y a trois contreforts au lieu
de deux. La nef aussi n’est pas telle que nous l’attendons et telle que
nous sommes habitués à la voir aujourd’hui. Elle est plus basse qu’ac-
tuellement ; tous les contreforts font défaut ; la forme du toit est diffé-
rente de celle d’aujourd’hui, et, ce qui est le plus grave, c’est que le
bras sud du transept et la tour de l’octogone manquent complètement.
Derrière le quatrième pignon la construction se trouve comme coupée.
Une maison plus basse lui est accolée ; derrière elle se dresse une grande
tour carrée, avec laquelle l’artiste semble essayer de rétablir l’équilibre
rompu. Cette tour, par son emplacement, pourrait correspondre à la
la tour des Juifs, quoique celle-ci fût plus petite en réalité. La toiture
de la nef est accostée de quatre pignons transversaux dont les faîtes,
un peu plus bas que le faîte principal, sont encastrés dans celui-ci.
Nous ignorons l’aspect de la toiture de la Cathédrale au xve siècle ;
d’ailleurs des recherches archéologiques à ce sujet dépasseraient le cadre
de cette étude. Presque chaque siècle a contribué à changer son aspect.
Le grand incendie de 1298 1 avait nécessité une remise à neuf du toit.

1 F.-X. Kraus. Kunst und Alterthum in Elsass-Lothringen. Bd. I, Stra«sburg 1876, p. 367.

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