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Instytut Sztuki (Warschau) [Hrsg.]; Państwowy Instytut Sztuki (bis 1959) [Hrsg.]; Stowarzyszenie Historyków Sztuki [Hrsg.]
Biuletyn Historii Sztuki — 29.1967

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Nr. 4
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Rozprawy
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Gębarowicz, Mieczysław: O iluminowanych dokumentach epoki baroku
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MIECZYSŁAW GĘBAROWICZ

C’est l’invention de 1’imprimerie qui porte un
coup a 1’enluminure et au livre ecrit.
Ainsi aux siecles XVI et XVII a lieu une lutte
entre les deux genres de miniaturę; les traditions
anciennes de la miniaturę et de sa liaison etroite
avec le livre et le texte disparaissent graduellement,
d’autre part le portrait en miniaturę devient un
domaine autonome de Fant figuratif. L’enluminure
ancienne restreint son interet a la charte, dont la
formę subit un changement; 1’ancienne grandę feuil-
le de parchemin se transforme en un plus petit
cahier a plusieurs pages, qu’on decore pareillement
que les livreis d’autrefois. Une telle charte eriluminee,
connue en France depuis le XIV s., reęoit en An-
gleterre au XVI s., comme un des elćments de la de-
coration, le portrait du roi, eventuellement d’un autre
acteur; pourtant la charte atteint son developpement
le plus plein en Espagne ou les miniatures occupent
parfois la place proeminente. Vu cet etat des
choses, il est remarquable, que la charte enluminee
parait dans la deuxieme moitie du XVII s. a Lwów
(ville au sud-est de 1’ancienne Republique de Po-
legnę). Quelques exemplaires de ce genre, qui pro-
viennent des archives de 1’ancien chapitre de Lwów,
font le sujet de cette etude.
I (fig. 1—2)
La charte de l’archeveque de Lwów Jean Tar-
nowski de 1659 pour la confrerie du St. Sacrement.
La decoration — sauf une rosette coloree a motifs
geometriques et vegetaux a la fin de la charte — se
borne a une grandę miniaturę sur la premiere page,
au-fdessus du texte. Celle-ci comprend sur le fond
naturel du parchemin, au centre, une medaille ovale
avec deux angeis adorant 1’ositensoir, des deux cótes
duąuel se trouvent: a gauche St. Jean Baptiste,
a droite 1’apótre St. Jacąues. L’auteur de la minia-
turę, qui reste inconnu, etait un maitre du dessin et
de la peinture, pourtant il n’avait pas la science du
coloris, qui parfois choque par la disposition inha-
bile et manque d’eclat, au contraire, dans les par-
ties monochromes, p.ex. dans les figures laterales,
1’artiste se manifeste comme un peintre formę et
bien doue.
II (fig. 3—5, 9, 10)
La charte du meme archeveque de 1669 pour la
chapelle de la familie de Domagalicz a Lwów. La
decoration de cette charte comprend une miniaturę
en tete du texte et une lettre initiale sur la pre-
miere page et un portrait d’archeveque — page
derniere. La plus saillante est la miniaturę en tete,
qui represente la Ste Vierge et FEnfant aux nuages
avec les saints agenouillśs en deux groupes — au
dessous. Cette composition se lie avec le caractere
et le titre de la chapelle nommee, laquelle gardait
1’image miraculeuse de la Ste Vierge (fig. 6). D’abord
1’epitaphe des enfants de la familie Domagalicz,
cette image devint avec le temps 1’objet du culte
de toute la ville. Ce culte s’elargit dans toute la Po-
legnę du moment, qu’en 1656 au temps des guerres
terribles le roi Jean Casimir fit devant ce tableau
les voeux solennels ou, outre la nromission des
reformes politiques, se trouvait aussi la proclamation
de la Ste Vierge reine du royaume de Pologne. De
cette image on reproduisit dans la miniaturę seule-
ment la figurę de la Vierge avec FEnfant, pendant
aue les saints assemblśs en bas sont des patrons
de bienfaiteurs de la chapelle. On les peut identifier

a Faide des attributs et des ócus armoriaux, qu’ils
tiennent, exception faite du deuxieme de gauche,
d’un jesuite; c’est, peut-etre, Martin Laterna, le pre-
mier superieur a Lwów, ou Adalbert Męciński, qui
perit comme martyr au Japon. Le lion, qui separe
les deux groupes et qui tient un ecu avec le blason
du papę Sixte V, represente la ville de Lwów. Cette
miniaturę demontre dans la composition et le dessin
une pleine maitrise de la technique de Fart nouveau,
la richesse du coloris joyeux et son application au
sens decoratif, ainsi que la caracteristique habile de
portraits, surtout des hommes a 1’age mitr et avance.
La lettre initiale O qui se trouve sur la meme
represente sur un vaste paysage la chute en paradis
et a cótó, dans un tres petit medaillon, Fagneau —
page, peinte legerement en aquarelle bien delavee,
le tout est donc Fhistoire raccourcie de la re-
demption.
Le portrait en miniaturę a la fin, dont la conser-
vation est mediocre, se caracterise, abstraction faite
des defauts du dessin, par une force d’expression
et par le realisme, loin de la flatterie du portrait
officiel. L’auteur inconnu de ces miniatures etait un
representant le plus eminent de cet art, qui joignait
au talent la science et l’experience.
III (fig. 11)
La charte du meme archeveque de 1669 confir-
mant la fondation d’un canonicat surnumeraire. La
decoration se borne & une seule miniaturę en tete et
reprśsente au milieu la Madone de 1’Apocałypse sur
un lion — ce qui formait les armoiries du chapitre
de Lwów — avec les figures de St. Jean Baptiste,
patron de l’archeveque et de St. Stanislas, patron du
fondateur Giedziński. La miniaturę, peinte de traits
energiąues de pinceau, prouve que 1’artiste etait
un peintre de grandes formes, qui ne pouvait pas
se plier au traitement plus minutieux de la formę,
qu’exige la miniaturę. Une certaine affinite du style
avec la decoration de la charte precedente de la
meme annee n’excluit point, que — laissant a part
la difference du temperament artistiąue — parmi les
deux peintres il y avait la relation du maitre et
d’eleve.
IV
La huitieme dizaine du XVII s. maraue le declin
d’enluminure des chartes a Lwów. Au lieu des mi-
niatures on auplique tantót des lettres initiales co-
loróes (fig. 12). tantót des, dessins figuratifs avec
application de 1’encre de Chine et de For. Les natrons
saints restent. ma>is ils sont groupes autour de Fecu
armorial de Facteur Principal (fig. 13). Parfois donc,
peut-etre sous Finfluence de la decoration des im-
primes le fond est formę de rinceaux condenses
par la hachure (fig. 14), mais habilement ranimes
nar les lieux laissśs vides et par les accents d’or.
Mais sur ce point la charte traditionnelle s’approche
du style de la decoration appliquee par certaines
chanceleries en partant de la fin du XVII s. (p.ex.
celle du pane) ou la decoration developpee du pre-
mier vers du texte le transforme en une certaine
espece de vignette ou en une pareille composition
ornementale.
U serait interessant d’explorer sous ce point de
vue les autres archives pour constater, si les chartes
enluminees de Lwów presentent dans cette partie
de FEurope un phenomene isole, ou bien sont-elles
un reflet du courant, qui s’etend sur plusieurs pays.
M. Gąbarowicz

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