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Institut Egyptien <al-Qāhira> [Hrsg.]
Bulletin de l'Institut Egyptien — 3.Ser. 4.1893(1894)

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Nr. 4
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Fourtau, René: La région du Mariout: étude géologique
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https://doi.org/10.11588/diglit.12696#0159

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— 147 —

Cette dernière raison me permet encore de réfuter l'opinion de
Gazalis de Fondouze attribuant le peu d'avancement du Delta
depuis les temps historiques à des mouvements d'affaissement de
cette partie du continent africain.

Je ne puis vraiment entrer dans la discussion prolongée du mode
de formation du Delta ; mais je me bornerai à constater que tout
nous prouve que le Delta n'est qu'un estuaire comblé sous la pro-
tection du cordon littoral actuel dont fait partie la portion orientale
du Mariout. Comme le travail d'un fleuve à son embouchure est
d'autant moins actif que le cours d'eau se rapproche davantage de
l'état d'équilibre, et tel est le cas du Nil, nous pouvons affirmer
sans hésitation que, si après avoir brisé les barrages de granit de
Philœ et d'Assouan, le Nil n'avait pas trouvé un cordon littoral
parfaitement établi et protégeant ses dépôts contre les fureurs de la
haute mer, le Delta actuel n'existerait peut être pas.

Telles sont, Messieurs, les considérations d'ordre purement géolo-
gique que je désirais vous exposer à propos du Mariout.

Considérons maintenant cette région au point de vue agrono-
mique et industriel.

Le Mariout, par son climat et la constitution de son sol, est
certainement une région agricole par excellence ; son climat se
rapproche de celui de la Tunisie et de l'Algérie, qui étaient avec
l'Egypte les greniers d'abondance de l'antique Rome. Les pluies
hivernales qui s'abattent sur la côte en décembre et janvier, don-
nent à son sol assez d'humidité pour les cultures, et leurs infiltra-
tions recueillies sur la cuvette d'argile plastique qui forme le
substratum de la contrée, lui donnent une réserve d'eau inépuisable
pour braver les rigueurs de l'été. D'ailleurs les ruines des fermes et
des villes grecques et romaines dont le voyageur rencontre à
chaque pas les vestiges, ne sont-elles pas les témoins de son antique
richesse ? Si nous consultons les auteurs anciens : Hérodote nous
en parle avec éloge, Athénée cite le vin maréotique dont le plant
avait été piqué par Mason,le compagnon de Bacchus. Virgile, dans
le second livre des Géorgiques ne nous dit-il pas lui aussi :

« Sunt Thasiœ vîtes, sunt et Mareotid.es albœ,
Pinguibus hœ terris habiles, levioribus illce. »
 
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