Annexe N° 3 à la séance du 29 Décembre 1893.
NOTE SUPPLÉMENTAIRE
SUR
LE NOM DU FLEUVE D'ÉGYPTE
PAR
William GROFF.
L'âme d'un peuple, c'est sa langue ; l'âme de l'Egypte, c'est le Nil.
Croyant que tout ce qui a rapport au Nil est intéressant pour
l'Institut, je voudrais attirer son attention sur « une petite objec-
tion » que M. Ventre bey1 formule en disant : « Les géographes mo-
dernes ne devraient pas... appeler les deux fleuves qui se rejoignent
à Khartoum l'un le Nil Blanc et l'autre le Nil Bleu... Disons
plutôt, avec l'arabe : Bahr-el-Abiad, Bahr-el-Azrak, et Bahr-èl-
Nil c'est-à-dire le « fleuve blanc », le « fleuve bleu2 » le fleuve du
« Nil » (Bahr-el-Nil).
Je crois qu'on peut faire une petite modification à ces remarques
si judicieuses.
Dans la séance de novembre, j'ai attiré votre attention sur l'opi-
nion de Wilkinson, qui veut traduire Bahr-el-Azrak par le « fleuve
Noir3 ». N'ayant jamais, moi-même, séjourné dans le Soudan, je me
suis renseigné auprès de personnes qui y avaient passé de nombreu-
ses années. Selon l'opinion de ces personnes les eaux du Bahr-el-
Abiad sont blanches, mais celles du Bahr-el-Azrak sont noires.
1 Essai sur les noms du fleuve égyptien et sur l'étymologie du mot « Nil » dans le Bulletin de
l'Institut égyptien, 1892, p. 226-
2 A part l'objection que ses noms ne désignent pas suffisamment ces deux fleuves et peuvent
donner lieu à des équivoques et des malentendus.
s Wilkinson, The Ancient Egyptians, vol. u, p. 20.
Bulletin de l'Institut Égyptien, fasc. 10. 30
NOTE SUPPLÉMENTAIRE
SUR
LE NOM DU FLEUVE D'ÉGYPTE
PAR
William GROFF.
L'âme d'un peuple, c'est sa langue ; l'âme de l'Egypte, c'est le Nil.
Croyant que tout ce qui a rapport au Nil est intéressant pour
l'Institut, je voudrais attirer son attention sur « une petite objec-
tion » que M. Ventre bey1 formule en disant : « Les géographes mo-
dernes ne devraient pas... appeler les deux fleuves qui se rejoignent
à Khartoum l'un le Nil Blanc et l'autre le Nil Bleu... Disons
plutôt, avec l'arabe : Bahr-el-Abiad, Bahr-el-Azrak, et Bahr-èl-
Nil c'est-à-dire le « fleuve blanc », le « fleuve bleu2 » le fleuve du
« Nil » (Bahr-el-Nil).
Je crois qu'on peut faire une petite modification à ces remarques
si judicieuses.
Dans la séance de novembre, j'ai attiré votre attention sur l'opi-
nion de Wilkinson, qui veut traduire Bahr-el-Azrak par le « fleuve
Noir3 ». N'ayant jamais, moi-même, séjourné dans le Soudan, je me
suis renseigné auprès de personnes qui y avaient passé de nombreu-
ses années. Selon l'opinion de ces personnes les eaux du Bahr-el-
Abiad sont blanches, mais celles du Bahr-el-Azrak sont noires.
1 Essai sur les noms du fleuve égyptien et sur l'étymologie du mot « Nil » dans le Bulletin de
l'Institut égyptien, 1892, p. 226-
2 A part l'objection que ses noms ne désignent pas suffisamment ces deux fleuves et peuvent
donner lieu à des équivoques et des malentendus.
s Wilkinson, The Ancient Egyptians, vol. u, p. 20.
Bulletin de l'Institut Égyptien, fasc. 10. 30