Annexe N° 3 à la séance du 2 Juin 1893.
ESQUISSE
DE
LA FAUNE ÉGYPTIENNE
PAR
M. D'AUBUSSON
II. — Batraciens et poissons du Nil.
Messieurs,
Je vous ai entretenu, dans votre dernière réunion, de deux
classes de vertébrés fort dissemblables de mœurs et d'aspect, liés
cependant, omme je vous l'ai dit, par des conformités d'organisa-
tion que rend encore plus sensible la découverte dans les terrains
jurassique d'animaux étranges dont rien, dans la nature actuelle,
ne peut nous donner une idée. Véritables dragons de la fable, les
Ptérodactyles parcouraient alors d'un vol régulier les airs non
encore assainis, oiseaux dépourvus de plumes et armés de dents,
reptiles à sang chaud ne pouvant ni marcher ni nager. Il semble
que l'imagination des poètes et des artistes de l'antiquité qui créa
l'animal fantastique dont les ailes d'oiseau transportaient dans l'es-
pace le corps lourd de reptile, ait recueilli, à son insu, une tradition
mystérieuse léguée par les anciens âges, Le monstre qui gardait la
Toison d'or et le jardin des Hespérides, pour être sorti de toute
pièce du cerveau des poètes, enrichi de combinaisons chimériques,
n'en a pas moins existé, avec ses traits principaux, à l'enfance de
notre globe. Ses ossements restés ensevelis dans les couches géolo-
giques, bible grandiose de la genèse des êtres, apparaissent aujour-
d'hui comme pour témoigner devant les historiens de la nature, de
la magnifique unité du plan conçu par le Créateur. Ce qui veut
ESQUISSE
DE
LA FAUNE ÉGYPTIENNE
PAR
M. D'AUBUSSON
II. — Batraciens et poissons du Nil.
Messieurs,
Je vous ai entretenu, dans votre dernière réunion, de deux
classes de vertébrés fort dissemblables de mœurs et d'aspect, liés
cependant, omme je vous l'ai dit, par des conformités d'organisa-
tion que rend encore plus sensible la découverte dans les terrains
jurassique d'animaux étranges dont rien, dans la nature actuelle,
ne peut nous donner une idée. Véritables dragons de la fable, les
Ptérodactyles parcouraient alors d'un vol régulier les airs non
encore assainis, oiseaux dépourvus de plumes et armés de dents,
reptiles à sang chaud ne pouvant ni marcher ni nager. Il semble
que l'imagination des poètes et des artistes de l'antiquité qui créa
l'animal fantastique dont les ailes d'oiseau transportaient dans l'es-
pace le corps lourd de reptile, ait recueilli, à son insu, une tradition
mystérieuse léguée par les anciens âges, Le monstre qui gardait la
Toison d'or et le jardin des Hespérides, pour être sorti de toute
pièce du cerveau des poètes, enrichi de combinaisons chimériques,
n'en a pas moins existé, avec ses traits principaux, à l'enfance de
notre globe. Ses ossements restés ensevelis dans les couches géolo-
giques, bible grandiose de la genèse des êtres, apparaissent aujour-
d'hui comme pour témoigner devant les historiens de la nature, de
la magnifique unité du plan conçu par le Créateur. Ce qui veut