Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Institut Egyptien <al-Qāhira> [Hrsg.]
Bulletin de l'Institut Egyptien — 3.Ser. 4.1893(1894)

DOI Heft:
Nr. 4
DOI Artikel:
Jousseaume, ...: Avantages que présenterait en Égypte l'établissement d'une station scientifique
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.12696#0172

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
quelques espèces de l'océan Atlantique. La mer Rouge, qui ne
serait par conséquent qu'un grand golfe de l'océan Indien, semble
se prolonger au nord et tendre, comme pour une invitation, son
grand bras aux savants de l'Europe. La cause de la richesse inouïe
des productions de tous genres qu'elle renferme doit être attribuée
à sa faune, qui me rappelle celle d'une de ces nasses en osier que
les pécheurs placent sur le passage des poissons ; l'ouverture coni-
que ou l'entrée de la nasse serait représentée par le golfe d'Aden ;
la partie rétrécie au goulet par le détroit de Bab-el-Manded, et le
fond ou réservoir par la mer Rouge. Cette conformation la met
dans les conditions les plus avantageuses pour retenir tous les êtres
qui, après avoir franchi le détroit de Bab-el-Manded, se seront dis-
persés dans ses eaux.

D'un autre côté, il est certain que les eaux pluviales que la mer
Rouge reçoit des côtes africaines et arabiques ne peuvent suffire à
l'évaporation continuelle qui se produit sur l'immense étendue de
sa surface. Or cette déperdition de ses eaux ne peut lui être fournie
que par l'océan Indien, dans lequel elle puise comme une pompe
aspirante. Les spores, les germes, les embryons, les jeunes et même
les adultes qui, à certaines époques de l'année suivent les courants
dans leur émigration, se trouvent donc continuellement entraînés
par ce fait de l'océan Indien à la mer Ronge.

Aussi je ne crois pas qu'il existe sur les côtes Indo-Pacifique une
localité aussi riche que la mer Rouge en espèces de tous les genres
qui font partie de la série des animaux marins.

Les cellulaires, ces êtres inférieurs si longtemps négligés, qui
sont actuellement à l'ordre du jour dans le cercle savant des natu-
ralistes, s'y trouvent en si grande abondance que nulle part ailleurs
l'on pourrait en faire aussi fructueusement l'étude. Cependant il ne
faudrait pas croire que la mer Rouge contient dans son immense
réservoir toutes les espèces de l'océan Indo-Pacifique ; tous les gen-
res y sont, en général, représentés par un moins grand nombre
d'espèces, et même quelques-uns, tel que le genre Voluta, y font
complètement défaut.

Malgré ces desiderata, la mer Rouge est assez largement appro-
visionnée pour fournir à plusieurs générations de naturalistes tous
les matériaux nécessaires à leurs études.
 
Annotationen