Institut Egyptien <al-Qāhira> [Hrsg.]: Bulletin de l'Institut Egyptien (3.Ser. 4.1893(1894))

8° Enfin, de Ja comparaison des cas terminés heureusement avec
ceux où l'issue a été fatale, on peut conclure qu'en présence d'une
suppuration probable, je dirai même possible, du foie, il faut se
hâter, ne se laisser retenir par aucune considération d'ordre secon-
daire, répugnances du malade, insinuations de la famille, etc.;
attendre en pareil cas, est perdre un temps précieux. On doit donc
procéder au plus tôt aune ou plusieurs ponctions dans tous les sens,
même loin du siège de la douleur. L'innocuité de ces ponctions a
été mise en évidence depuis longtemps par les remarquables tra-
vaux de De Castro et Abbate pacha, publiés dans le Bulletin tri-
mestriel de la Société médico-chirurgicale d'Alexandrie. Les
deux autopsies relatées ci-dessus nous ont montré aussi que les
ponctions ne laissaient pas de traces appréciables au bout d'un temps
très court.

On admet encore aujourd'hui, pour l'affection qui nous occupa,
une mortalité de 20 à 40 %• — Intervenir de bonne heure, dès que
l'on soupçonne la présence du pus, ouvrir largement, assurer le
drainage et l'écoulement du pus en réalisant l'asepsie du fojer, telles
sont les conditions grâce auxquelles le chiffre indiqué ci-dessus
pourra, croyons-nous, être abaissé; et nous ne doutons pas que d'ici
peu les statistiques ne permettent d'affirmer que, toutes choses
égales relativement à la résistance du sujet et au siège du foyer,
pourvu qu'il soit unique, la guérison des abcès du foie doit être la
règle.

F. GOGNIARD.