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comte de Fribourg, pour s'assurer reciproquement du secours, lant que
durerait la guerre conlre le duc Louis de Baviere.1
Bien plus encore, lorsque Frederic III vaincu et fait prisonnier par son
concurrent, recouvra sa liberte et, par un pacte mysterieux, reprit en
meme lemps l'exercice du pouvoir imperial partage entre lui et son vain-
queur, il revint ä Colmar dans la seconde moitie du mois d'aoüt 1326, et y
renouvela, le 6 des calendes de septembre (26 aoüt), enfaveur des reli-
gieuses d'Unterlinden, I'exemption qu'elles tenaient de son pere Albert Ier de
n'etre soumises ä aucune prestation envers l'empire2. Cela n'empeche point
Louis IV d'accorder ä Donawerth, le 1er decembre delarnemeannee, pour
Services rendus, une gratification de douze cents marcs ä Jean de Morsch-
willer, Pierre de Sundhofen et Nicolas Muchtier, avec assignation sur le
tribut ä l'empire payable par Colmar3. On se souvient peut-etre que l'acte
d'echange du 8 septembre 1308, eile page 41, note, mentionne un Pierre
de Sundhofen, et le titre relatifau eimetiere de Fhöpital, du 26 mars 1317,
cite page 39, note, un Nicolas Muchtier comme faisant partiel'un etl'autre
de l'administration de la ville. De plus nous allons retrouver le nom de
Jean de Morschwiller au bas d'un acte important dont je ne vais pas tarder
ä m'oecuper.
En attendant nous pouvons constater que depuis I'annee 1322, Frederic
le Beau et Louis de Baviere ont exerce coneurremment des droits sur Col-
mar. Si Louis n'est point venu, comme son rival, les exercer en personne,
il n'en a pas moins dispose de la contribution ä l'empire et de celle des
juifs, et meme aecorde aux habitants, sur leurs instances formelles, le pri-
vilege d'etre exempts du peage ä Deinheim. Cet etat de choses ne peut s'ex-
pliquer que par l'existence, au sein de la eile, de deux partis corres-
pondant aux passions politiques soulevees dans l'empire par la double
election de Frederic et de Louis, et surexcitees par l'intervention dusouve-
rain pontife.
La mort de Frederic III, le 13janvier 1330, amenala ville ä sesoumettre
ä Louis de Baviere, reste seul empereur. Le samedi avant l'ascension (12
mai) 1330, ä Ulm, ce dernier reprit Colmar en gräce, cn lui pardonnant
son refus de le reconnaitre jusqu'alors. *
Cette soumission attira la meme annee le duc Leopold d'Autriche sous
les murs de Colmar, qu'il assiegea vainement et qui fut secouru par Louis
1. Lichnowski, Beilage, p. 542.
2. Arcliives du Haut-Rhin , fonds d'Unterlinden.
3. OEfele, t. Ier, p. 754.
4. Als. diplom., t. II, p. 141.
comte de Fribourg, pour s'assurer reciproquement du secours, lant que
durerait la guerre conlre le duc Louis de Baviere.1
Bien plus encore, lorsque Frederic III vaincu et fait prisonnier par son
concurrent, recouvra sa liberte et, par un pacte mysterieux, reprit en
meme lemps l'exercice du pouvoir imperial partage entre lui et son vain-
queur, il revint ä Colmar dans la seconde moitie du mois d'aoüt 1326, et y
renouvela, le 6 des calendes de septembre (26 aoüt), enfaveur des reli-
gieuses d'Unterlinden, I'exemption qu'elles tenaient de son pere Albert Ier de
n'etre soumises ä aucune prestation envers l'empire2. Cela n'empeche point
Louis IV d'accorder ä Donawerth, le 1er decembre delarnemeannee, pour
Services rendus, une gratification de douze cents marcs ä Jean de Morsch-
willer, Pierre de Sundhofen et Nicolas Muchtier, avec assignation sur le
tribut ä l'empire payable par Colmar3. On se souvient peut-etre que l'acte
d'echange du 8 septembre 1308, eile page 41, note, mentionne un Pierre
de Sundhofen, et le titre relatifau eimetiere de Fhöpital, du 26 mars 1317,
cite page 39, note, un Nicolas Muchtier comme faisant partiel'un etl'autre
de l'administration de la ville. De plus nous allons retrouver le nom de
Jean de Morschwiller au bas d'un acte important dont je ne vais pas tarder
ä m'oecuper.
En attendant nous pouvons constater que depuis I'annee 1322, Frederic
le Beau et Louis de Baviere ont exerce coneurremment des droits sur Col-
mar. Si Louis n'est point venu, comme son rival, les exercer en personne,
il n'en a pas moins dispose de la contribution ä l'empire et de celle des
juifs, et meme aecorde aux habitants, sur leurs instances formelles, le pri-
vilege d'etre exempts du peage ä Deinheim. Cet etat de choses ne peut s'ex-
pliquer que par l'existence, au sein de la eile, de deux partis corres-
pondant aux passions politiques soulevees dans l'empire par la double
election de Frederic et de Louis, et surexcitees par l'intervention dusouve-
rain pontife.
La mort de Frederic III, le 13janvier 1330, amenala ville ä sesoumettre
ä Louis de Baviere, reste seul empereur. Le samedi avant l'ascension (12
mai) 1330, ä Ulm, ce dernier reprit Colmar en gräce, cn lui pardonnant
son refus de le reconnaitre jusqu'alors. *
Cette soumission attira la meme annee le duc Leopold d'Autriche sous
les murs de Colmar, qu'il assiegea vainement et qui fut secouru par Louis
1. Lichnowski, Beilage, p. 542.
2. Arcliives du Haut-Rhin , fonds d'Unterlinden.
3. OEfele, t. Ier, p. 754.
4. Als. diplom., t. II, p. 141.