LE SC HIMMEL RAIN
PRES DE HAÜTMAMSWILLER (HAUT-RHIN).
Le Schimmelrain, pres de Hartmannswiiler, forme un des derniers jalons
de cette chaine de collines, qui, depuis Soultz jusqu'aWaltwiller, desceiulenl
des haules sommites des Vosges vers la vaste plaine que sillonnenl Till et
ses nombreux afüuents. De ce sommet ä pcnte douce on decouvre une
vue immense sur le paysage du Rhin et de la Foret-Noire, et sur cette
vaste etendue de terres arables, entrecoupees de forets, et parsemees de
villes et de villages, que l'ceil embrasse jusqu'ä la base des montagnes. La
route romaine, dans l'antiquite, reliait les divers centres de populalion
que protegeaient les tours fortes, assises sur les hauteurs, et venait tou-
cher le pied du Schimmelrain, dont toutes les terres contiennent des ves-
tiges plus ou moins nombreux d'antiquites.
Dejä, plusieurs annees avant nous, quelques essais de fouilles avaient ete
faits sur cette colline, et l'on avait retrouve sousle sol quelques substructions
anliques, et les restes d'un puits, que le proprietaire du champ, sur lequel ces
fouilles avaient eu lieu, a malheureusement comble depuis. II est regreüablc
que le resullat de ces recherches n'aitjamais ete consigne par leur auteur.
L'etablissement, auquel appartiennent ces debris et ceux que nous avons
recemment decouverts, a, selon toute probabilite, ete ruine par les bar-
bares, ä l'epoque oü ils entrerent en masse dans les Gaules, et forcerent
l'aigle expirante ä jeter son dernier cri. Ses materiaux, au moyen äge, ser-
virent ä bälir les villages de Berrewiller, de Hartmannswiiler et de Boll-
willer, dont les banlieues se touchent au sommet de la colline. Toutes les
murailles alors disparurent; la nature reprit ses droits, et recouvrit tout
ce qui reslait de ces decombres. Avec les generations qui se succederent,
se perdit meme le Souvenir des ruines que le terrain recelail. Ce ne fut
qu'au temps plus rapproche de nous, lorsque la population, devenue plus
nombreuse, passa la charrue sur ces bruyeres, traca des sillons pour les
recoltes, detacha les moellons, enfouis dans le sol, que les tuiles, les vases
et les debris de verres qui, ä chaque pas, frappaient l'attenlion du cultiva-
teur, lui apprirent qu'un jour un aulre peuple, auquel ces restes avaient
appartenu, avait laisse la un souvenir de son passage.
Dans l'etat de culture oü. est aujourd'liui la colline, il nous etait impos-
sible d'en fouiller toute la superficie. Nous avons donc dü reduire nos re-
cherches aux lieux memes, oü, dcux ans auparavant, la charrue d'un cul-
PRES DE HAÜTMAMSWILLER (HAUT-RHIN).
Le Schimmelrain, pres de Hartmannswiiler, forme un des derniers jalons
de cette chaine de collines, qui, depuis Soultz jusqu'aWaltwiller, desceiulenl
des haules sommites des Vosges vers la vaste plaine que sillonnenl Till et
ses nombreux afüuents. De ce sommet ä pcnte douce on decouvre une
vue immense sur le paysage du Rhin et de la Foret-Noire, et sur cette
vaste etendue de terres arables, entrecoupees de forets, et parsemees de
villes et de villages, que l'ceil embrasse jusqu'ä la base des montagnes. La
route romaine, dans l'antiquite, reliait les divers centres de populalion
que protegeaient les tours fortes, assises sur les hauteurs, et venait tou-
cher le pied du Schimmelrain, dont toutes les terres contiennent des ves-
tiges plus ou moins nombreux d'antiquites.
Dejä, plusieurs annees avant nous, quelques essais de fouilles avaient ete
faits sur cette colline, et l'on avait retrouve sousle sol quelques substructions
anliques, et les restes d'un puits, que le proprietaire du champ, sur lequel ces
fouilles avaient eu lieu, a malheureusement comble depuis. II est regreüablc
que le resullat de ces recherches n'aitjamais ete consigne par leur auteur.
L'etablissement, auquel appartiennent ces debris et ceux que nous avons
recemment decouverts, a, selon toute probabilite, ete ruine par les bar-
bares, ä l'epoque oü ils entrerent en masse dans les Gaules, et forcerent
l'aigle expirante ä jeter son dernier cri. Ses materiaux, au moyen äge, ser-
virent ä bälir les villages de Berrewiller, de Hartmannswiiler et de Boll-
willer, dont les banlieues se touchent au sommet de la colline. Toutes les
murailles alors disparurent; la nature reprit ses droits, et recouvrit tout
ce qui reslait de ces decombres. Avec les generations qui se succederent,
se perdit meme le Souvenir des ruines que le terrain recelail. Ce ne fut
qu'au temps plus rapproche de nous, lorsque la population, devenue plus
nombreuse, passa la charrue sur ces bruyeres, traca des sillons pour les
recoltes, detacha les moellons, enfouis dans le sol, que les tuiles, les vases
et les debris de verres qui, ä chaque pas, frappaient l'attenlion du cultiva-
teur, lui apprirent qu'un jour un aulre peuple, auquel ces restes avaient
appartenu, avait laisse la un souvenir de son passage.
Dans l'etat de culture oü. est aujourd'liui la colline, il nous etait impos-
sible d'en fouiller toute la superficie. Nous avons donc dü reduire nos re-
cherches aux lieux memes, oü, dcux ans auparavant, la charrue d'un cul-