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[Mémoires]
DOI article:Stoffel, A.: Le cimetière fortifié de Dörrenbach
DOI Page / Citation link:https://doi.org/10.11588/diglit.19859#0339
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fin du quatorzieme siedle; si, d'autre part, il est certain que la construc-
tion de l'eglise a du preceder celle des remparts el des tours; si enfin 011
se rappeile que c'est vers le milieu du quinzieme siecle qu'ont commence
les guerres sanglantes, les incendies, les bouleversements politiques dont
cette parlie du Palatinal a ete si longteraps le theätre,— il sera permis
de penser, avec quelque apparence de raison, que les remparts et les tours
onl du etre construits pendonl les dernieres annees du quatorzieme siecle,
011, au plus lard, pendant les premieres annees du quinzieme siecle.
Je me suis livre, avec l'ardeur d'un neophyte, ä de vaines recherches pour
obtenir de 1'histoire quelques faits interessants ä rapporter concernant le
Castrum feodal de Dörrenbach. De guerre lasse, je m'etais rabattu sur la
legende et la tradition populaire, esperant obtenir de l'une ou de l'autre
quelque recjt qui valüt la peioe d'elre conte. Mais, helas! la legende s'est
envoleeä tout. jamais sanslaisser trace de son passage. Quant aux traditions
des braves habitants du village, elles n'ont rapport qu'ä la culture de leurs
vignes et ne s'interessent qu'aux debouches des produits de leurs vigno-
bles; leurs archives embaument leurs caves, et lorsqu'on les interroge
sur leur passe en leur montrant du doigt leur cimetiere foilifie, ils ouvrent
la bouche loutegrande, levent lesepaules comme gens ä qui l'on parlerait
chinois, et finissent par faire, avec gravite, un eloge pompeux de leurs
vins. Dörrenbach fait la joie des ivrognes et le desespoir des archeologues.
J'etais honteux vraiment de ne pouvoir, ä l'inslar des vrais antiquaires,
joindre ä mon dessin et ä mon plan la moindre notice historique encore
inedite, etj'hesilais presque, par ce motif, ä en donner communication,
lorsque j'ai eu l'idee de m'adresser ä notre savant et modeste professeur
du College de Wissembourg, M. Rheinwald, ä la bienveillante charite du-
quel je dois les renseignements historiques suivants. II a bien voulu me les
transmettre öcrits de sa main; je les copie ci-apres, presque textuellement.
Le village de Dörrenbach faisait partie de la communaute du chäteau de
Gutenbourg. ^
Ce chäteau fort, dont les ruines s'elevent sur une montagne de forme
conique entre Wissembourg et Bergzabern, doit probablementson nom ä
une dame noble, appelee Guda ou Gutta, et se trouvementionne en l'an-
nee 1150, dans un titre de l'abbaye d'Eusserthal oü figure Langolf de
Gudenburc, homme noble, vir ingenuus. La seigneurie, impignoree par
l'Empire aux comtes de Linange, fut encoreengagee, enl330, pour 6,000
marcs d'argent, avec Germersheim, Trifels et Neucastel, par l'empereur
Louis de Baviere, aux fils de son frere Rodolphe, comtes palatins. Le ra-
chat se fit en 1378, du consentenient de Charles IV, pour 4-0,000 florins.
fin du quatorzieme siedle; si, d'autre part, il est certain que la construc-
tion de l'eglise a du preceder celle des remparts el des tours; si enfin 011
se rappeile que c'est vers le milieu du quinzieme siecle qu'ont commence
les guerres sanglantes, les incendies, les bouleversements politiques dont
cette parlie du Palatinal a ete si longteraps le theätre,— il sera permis
de penser, avec quelque apparence de raison, que les remparts et les tours
onl du etre construits pendonl les dernieres annees du quatorzieme siecle,
011, au plus lard, pendant les premieres annees du quinzieme siecle.
Je me suis livre, avec l'ardeur d'un neophyte, ä de vaines recherches pour
obtenir de 1'histoire quelques faits interessants ä rapporter concernant le
Castrum feodal de Dörrenbach. De guerre lasse, je m'etais rabattu sur la
legende et la tradition populaire, esperant obtenir de l'une ou de l'autre
quelque recjt qui valüt la peioe d'elre conte. Mais, helas! la legende s'est
envoleeä tout. jamais sanslaisser trace de son passage. Quant aux traditions
des braves habitants du village, elles n'ont rapport qu'ä la culture de leurs
vignes et ne s'interessent qu'aux debouches des produits de leurs vigno-
bles; leurs archives embaument leurs caves, et lorsqu'on les interroge
sur leur passe en leur montrant du doigt leur cimetiere foilifie, ils ouvrent
la bouche loutegrande, levent lesepaules comme gens ä qui l'on parlerait
chinois, et finissent par faire, avec gravite, un eloge pompeux de leurs
vins. Dörrenbach fait la joie des ivrognes et le desespoir des archeologues.
J'etais honteux vraiment de ne pouvoir, ä l'inslar des vrais antiquaires,
joindre ä mon dessin et ä mon plan la moindre notice historique encore
inedite, etj'hesilais presque, par ce motif, ä en donner communication,
lorsque j'ai eu l'idee de m'adresser ä notre savant et modeste professeur
du College de Wissembourg, M. Rheinwald, ä la bienveillante charite du-
quel je dois les renseignements historiques suivants. II a bien voulu me les
transmettre öcrits de sa main; je les copie ci-apres, presque textuellement.
Le village de Dörrenbach faisait partie de la communaute du chäteau de
Gutenbourg. ^
Ce chäteau fort, dont les ruines s'elevent sur une montagne de forme
conique entre Wissembourg et Bergzabern, doit probablementson nom ä
une dame noble, appelee Guda ou Gutta, et se trouvementionne en l'an-
nee 1150, dans un titre de l'abbaye d'Eusserthal oü figure Langolf de
Gudenburc, homme noble, vir ingenuus. La seigneurie, impignoree par
l'Empire aux comtes de Linange, fut encoreengagee, enl330, pour 6,000
marcs d'argent, avec Germersheim, Trifels et Neucastel, par l'empereur
Louis de Baviere, aux fils de son frere Rodolphe, comtes palatins. Le ra-
chat se fit en 1378, du consentenient de Charles IV, pour 4-0,000 florins.