Maria Mrozińska
PLUSLEURS DESSINS DES ARTISTES DE LA COUR
DES DUCS DE BAVIERE I*
La periode de transition entre Ie siecle du Manierisme et 1'epanouissement du style
barocrue fut exceptioimellemeiit brillante a la cour de Munich. Le mecenat des ducs Albert V,
Guillaume V et Maximilien I, qui s'entourerent d'artistes italiens et neerlandais, a contri-
bue au developpement des talents locaux. Parmi ceux-ci il faut citer en premier lieu Chris-
tophe Schwarz, peintre de cour de Guillaume, Hans Krumpper, architecte prive et intendant
des beaux-arts de ce prince, nomme premier peintre par Maximilien, mais actif surtout comme
sculpteur et auteur de projets d'arcliitecture, Hans Werl, peintre de cour de Maximilien et
David Werl, peintre de cour de Maximilien et d'Albert VI, maitre des jardins ducaux.
Les dessins municłiois de cette epocpie ne sont pas faciles a identifier. Trois seulement d'entre
les grands cabinets, ceux de Berlin, de Vienne et de Paris ont publie les dessins allemands de
leurs collections1. Dans aucun de ces catalogues les dessins n'ont ete reproduits au complet,
et certaines attributions, du premier en date surtout, sont loin d'etre definitives. Le catalogue
annonce par M. P. Halm2 de la collection de Municli, la plus riche en materiaux concernant les
artistes de 1'Allemagne du Sud, se fait encore attendre. II existe, cependant, des dessins bien
documentes qui vont nous servir de guide, et reciproquement nos dessins signes pourront aider
a identifier des pieces jusqu'a present classees parmi les dessins inconnus.
Ainsi le Supplice d' Ałilius Regulus portant 1'inscription C. Schwarz, du Musee de \'arso-
vie3, (fig. 1) s'apparente de tres pres a VEnUvement des Sabines signe Christoph Schwarz
Monach, fec. du Cabinet de Dresde4 (fig. 2). Ces deux scenes fabuleuses de l'antiquite romaine
sont traitees d'une faęon toute semblable. Les meurtriers carthaginois de Regulus portent les
memes casques a panacłie et les memes armures que les Romains enlevant les Sabines; ils mon-
tent des chevaux semblables, lourds et pas trop correctement dessines, et tiennent des lances
analogues, parfois surmontees d'etendards, parmi lesquelles on peut distinguer sur chacune des
feuilles le labarum romain. lei et la les soldats s'agitent d'un meme mouvement rytmique,
brusąue et decide, on remarque meme des visages identiques p. ex. le soldat a l'extreme droite
dans le Supplice d'Atilius et celui du centrę dans le dessin de Dresde. Dans les deux composi-
tions la perspective „di sotto in su" se rattaclie a 1'apprentissage venitien de Schwarz et le
relief piat des figures a son acthdte comme peintre de faęades. Pour les deux dessins on s'est
servi des memes procedes. Les figures sont a peu pres de memes dimensions, on pourrait pres-
que penser a la provenance d'une meme serie; le papier seul differe, celui de Dresde est gris-
verdatre.
texte integral
1. Staałliche Museen zu Berlin, Die Zcichnungen altcr Meister im Kupferstichltabinett. E. Bock, Die Deutschcn Meister,
Berlin 1921; Besckreibender Katalog der Zcichnungen in der Graphischen Scmmlitng Alberlina, B. IV—V. H. Tictze,
E. Tietze-Conrat, O. Benesch, K. Garzarolli Thumlackh, Dic Zcichnungen der deutschcn Schulen, Wien 1933; Musee
du Louerc, Inrentairc generał des dessins des ecoles du Nord. L. Dcmcnts, Ecales alUmandc et suisse, Pr.ris 1938.
2. P. Halm, B. DegenharL, W. Wegner, Hunderl Meislcrzeichnungcn aus der Staatlichen Graphischen Sammiung Muncken,
1958.
3. T. Muchall-Viebrook, Deutsche Barockzeichnungcn, Miinchcti 1925, p. 14, 49, T. 8. Unc eornposition tle Schwarz en hon.
neur de Rodolphe II — vainqueur des Turcs, avec des soldats analogues, a ete gravee par L. Kilian, Nagler, XVI,
p. 123; Thieme-Backer, XXX, p. 360; exemplaire au Musśe de Varsovie.
4. Inv. 146564/300 (500), plume et lavis d'encre de Chine, rekauts de gouaehe sur prpicr jerni, 2!?6xl£3 rrm, dcubl^
L'inscription ,,C: Schwarz" ne differe pas trop des signatirres du maitre (efr. le n° 426 a 1'Albertina et le n° 691 au Louvre).
Le dessin a beaucoup souffert, il est prive de marges, les contours ont ete retouehćs au calquoir, l'oxydation du blanc.
de ceruse a fausse les rapports entre clairs et ombres.
69
PLUSLEURS DESSINS DES ARTISTES DE LA COUR
DES DUCS DE BAVIERE I*
La periode de transition entre Ie siecle du Manierisme et 1'epanouissement du style
barocrue fut exceptioimellemeiit brillante a la cour de Munich. Le mecenat des ducs Albert V,
Guillaume V et Maximilien I, qui s'entourerent d'artistes italiens et neerlandais, a contri-
bue au developpement des talents locaux. Parmi ceux-ci il faut citer en premier lieu Chris-
tophe Schwarz, peintre de cour de Guillaume, Hans Krumpper, architecte prive et intendant
des beaux-arts de ce prince, nomme premier peintre par Maximilien, mais actif surtout comme
sculpteur et auteur de projets d'arcliitecture, Hans Werl, peintre de cour de Maximilien et
David Werl, peintre de cour de Maximilien et d'Albert VI, maitre des jardins ducaux.
Les dessins municłiois de cette epocpie ne sont pas faciles a identifier. Trois seulement d'entre
les grands cabinets, ceux de Berlin, de Vienne et de Paris ont publie les dessins allemands de
leurs collections1. Dans aucun de ces catalogues les dessins n'ont ete reproduits au complet,
et certaines attributions, du premier en date surtout, sont loin d'etre definitives. Le catalogue
annonce par M. P. Halm2 de la collection de Municli, la plus riche en materiaux concernant les
artistes de 1'Allemagne du Sud, se fait encore attendre. II existe, cependant, des dessins bien
documentes qui vont nous servir de guide, et reciproquement nos dessins signes pourront aider
a identifier des pieces jusqu'a present classees parmi les dessins inconnus.
Ainsi le Supplice d' Ałilius Regulus portant 1'inscription C. Schwarz, du Musee de \'arso-
vie3, (fig. 1) s'apparente de tres pres a VEnUvement des Sabines signe Christoph Schwarz
Monach, fec. du Cabinet de Dresde4 (fig. 2). Ces deux scenes fabuleuses de l'antiquite romaine
sont traitees d'une faęon toute semblable. Les meurtriers carthaginois de Regulus portent les
memes casques a panacłie et les memes armures que les Romains enlevant les Sabines; ils mon-
tent des chevaux semblables, lourds et pas trop correctement dessines, et tiennent des lances
analogues, parfois surmontees d'etendards, parmi lesquelles on peut distinguer sur chacune des
feuilles le labarum romain. lei et la les soldats s'agitent d'un meme mouvement rytmique,
brusąue et decide, on remarque meme des visages identiques p. ex. le soldat a l'extreme droite
dans le Supplice d'Atilius et celui du centrę dans le dessin de Dresde. Dans les deux composi-
tions la perspective „di sotto in su" se rattaclie a 1'apprentissage venitien de Schwarz et le
relief piat des figures a son acthdte comme peintre de faęades. Pour les deux dessins on s'est
servi des memes procedes. Les figures sont a peu pres de memes dimensions, on pourrait pres-
que penser a la provenance d'une meme serie; le papier seul differe, celui de Dresde est gris-
verdatre.
texte integral
1. Staałliche Museen zu Berlin, Die Zcichnungen altcr Meister im Kupferstichltabinett. E. Bock, Die Deutschcn Meister,
Berlin 1921; Besckreibender Katalog der Zcichnungen in der Graphischen Scmmlitng Alberlina, B. IV—V. H. Tictze,
E. Tietze-Conrat, O. Benesch, K. Garzarolli Thumlackh, Dic Zcichnungen der deutschcn Schulen, Wien 1933; Musee
du Louerc, Inrentairc generał des dessins des ecoles du Nord. L. Dcmcnts, Ecales alUmandc et suisse, Pr.ris 1938.
2. P. Halm, B. DegenharL, W. Wegner, Hunderl Meislcrzeichnungcn aus der Staatlichen Graphischen Sammiung Muncken,
1958.
3. T. Muchall-Viebrook, Deutsche Barockzeichnungcn, Miinchcti 1925, p. 14, 49, T. 8. Unc eornposition tle Schwarz en hon.
neur de Rodolphe II — vainqueur des Turcs, avec des soldats analogues, a ete gravee par L. Kilian, Nagler, XVI,
p. 123; Thieme-Backer, XXX, p. 360; exemplaire au Musśe de Varsovie.
4. Inv. 146564/300 (500), plume et lavis d'encre de Chine, rekauts de gouaehe sur prpicr jerni, 2!?6xl£3 rrm, dcubl^
L'inscription ,,C: Schwarz" ne differe pas trop des signatirres du maitre (efr. le n° 426 a 1'Albertina et le n° 691 au Louvre).
Le dessin a beaucoup souffert, il est prive de marges, les contours ont ete retouehćs au calquoir, l'oxydation du blanc.
de ceruse a fausse les rapports entre clairs et ombres.
69