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Bulletin du Musée National de Varsovie — 3.1962

DOI issue:
No. 3
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Mrozińska, Maria: Plusieurs dessins des artistes de la cour des ducs de Bavière, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.17137#0084

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recommande par mi sentiment profond de la douletu qui s'exprime d'une faęon pleine de recueil-
lement et de dignite, transposee en peinture elle a ete ramen.ee vers un type de lamentation
funebre populaire. Ces considerations rendent inadmissible 1'attribution du tableau a Krump-
per lui-meme.

Peut-on en conclure qu'une Lamentation peinte par Krumpper avait existee et que le tableau
de la Frauenkirclie ne serait qu'une interprćtation de ce tableau? Comme on ne connait jusqu'a
present aucune peinture de Krumpper, Fhypothese serait tentante. II ne faut pas oublier, cepen-
dant, que les intendants d'art de la cour de Munich, absorbes par des constructions multiples
et de large envergure, n'avaient pas toujours le loisir de peindre eux-memes les tableaux de
leur iiwention. Tel est le cas de Sustris et de Candido, qui bien des fois confiaient a d'autres
l'execution de leurs projets. Ces executants etaient parfois des peintres d'un rang superieur,
tels Schwarz, Viani, ou Paduano.

A cette epocrue le peintre de cour empłoye le plus souvent comme copiste etait Hans Werl.
Les musees de Baviere conservent nombre de portraits et d'autres compositions copies par lui.
Plusieurs sont executes d'apres les tableaux de van Aachen et ont ete longtemps consideres
comme originaux de cet artiste, et reciproguement on prete aussi a van Aachen des peintures
originales de Hans Werl42. Werl avait pris part a Fedification du Bennobogen. On sait qu'il
etait charge en ourte de peindre, pour un des autels reunis a. l'arc le tableau de Saint Ben-
non43. Ces observations, avec en plus certaines affinites de style, seraient suffisantes pour
prendre Hans Werl en consideration comme auteur du Yesperbild qu'on presume etre celui
cpii precedemment aurait ete attribue a Hans van Aachen.

Telle etait aussi 1'opinion de M. Geissler lorsqu'il a photographie le tableau, d'autant plus
que le nom illisible qui suit 1'initiale H parait court, bien plus court, a ce qu'il dit, que ne pour-
rait 1'etre celui de Krumpper. M. Geissler s'appuie aussi sur le style et la facture du Yesperbild
tres proches des tableaux attribućs a Hans Werl lui-meme, notemment la Yierge immaculee
adoree par les saintes femmes dans 1'ancienne chapelle ducale (Reiche Kapelle) de la Residence
de Munich. Sans pouvoir me faire une opinion certaine, ne jugeant que d'apres les photographies
des deux tableaux44, j'accepte cette proposition qui me parait bien fondee.

En revenant a la Lamentation de Varsovie il serait superflu de la confronter avec les dessins
conmis de Krumpper. Ce sont des projets de decorations ou de figures sculptees provenant,
pour la plupart, de l'epoque de sa collaboration avec son beau-pere Sustris et le sculpteur hol-
landais Gerhard, esquisses minutieuseś mąis impersonnelles dans le genre de Sustris40. Notre
dessin presentant une scenę dramatique a plusieurs personnages nous montre un autre aspect
de l'individualite creatrice de Krumpper.

En cherchant des compositions analogues dans Part bayarois contemporain on constate
que Krumpper a pu etre inspire par une oeuvre de Candido. On connait des etudes de ce
peintre pour une Lamentation: la page d'esquisses sur le revers d'une lettre conservee a Berlin,
signee Candido et datee 169146 (fig. 6) et le dessin fini a Madrid; (fig. 7)47 oii le cadavre du
Christ, la tete renversee en arriere dans un gęste de detresse supremę et la Vierge supportant

42. R. A. Peltzer, ,,Der Hofmaler Hans von Aachen, seine Schule und seine Zeit", Jahrbuch der Kunsthislorischen Sam-
mlungen Wien, XXX, 1911/1912, p. 85-86, 93, 160, 165, 169; K. Feuchtmayr, op. cit. B. XXXV.

43. P. J. Ree, op. cit., p. 135; K. Feuchtmayr, op. cit.

44. Je dois aussi a 1'amabilite de M; Geissler l'envoi de cotte photographie.

45. A. Feulner, op. cit., n° 13 — 39.

46. Plunie sur contour a la mine de plomb, l'une des etudes mise au carreau; Staatliche Museen zn Berlin. Die Zeichnun-
gen alter Meister im Kupferstichkabinett. E. Bock — J. Rosenberg, Die Niederllndische Meisier, JBerlin 1930, B. I.t
p. 60, n° 12250, B. II. T. 49.

47. Dessin egalement mis au carreau, Madrid, Prado. P. de Witte (called Candido) Drawing. Pieta. Photo Netberl. Art
Inst. L. n° 3169. 73 D 74.

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