DOI Heft:
No. 3
DOI Artikel:Ryszkiewicz, Andrzej; Pesne, Antoine [Ill.]: Portrait du Baron Knyphausen par Antoine Pesne
DOI Seite / Zitierlink:https://doi.org/10.11588/diglit.17137#0086
Ces remarcpies peuyent etre justifiees meme en se limitant aux collections polonaises, dans
lesquelles Pesne est exceptionellement bien represente — soit presque deux dizaines de tableaux
et dessins. Tous intiment le respect, bien que tous ne puissent nous toucher au meme degre.
Comme est charmant par consecfuent le portrait du jeune homme a Fecharpe couleur brique,
de 1'ordre de 1'Aigle Noir,2 (ill. 1) — un des plus jolis portraits d'Antoine Pesne (dont on ne
puisse pas mettre Fauteur en doute). La vibration de la coloration des plans, la luminosite des
couleurs, la facture differenciee et energique, la subtilite de caractere donnę a ce visage ingrat,
la grace de gęste du jeune homme, tout cela indicme une main legere et sure ou resonne a la fois
Fecho des meilleures traditions franęaises et italiennes. Mais ce tableau est originaire de Berlin,
des premieres annees du sejour que Pesne fit en Allemagne, comme je crois, deja en 1711—12.
Le personnage du portrait n'a pas encore etait identifie: il pourrait etre ce meme jeune homme
qui debute comme assistant a la ceremonie de la premierę decoration de FOrdre de 1'Aigle Noir.3
Que le modele etait un personnage attache a la cour — c'est sur. Ce n'est que dans ces conditions
que le peintre put faire son portrait, car son engagement comme peintre de la cour de Prusse dit
en toutes lettres qu'il ne peut trayailler qu'exclusivement „fiir Unss allein und sonsten niemand
es ware denn mit Unserer Spezial-Permission".
Si son oeuvre au cours de la premierę annće de son sejour en Allemagne fut tellement belle —
lorsque l'oeuvre de Pesne 11'etait pas encore envałne par le demon de production exigeant une
normę de temps et de quantite, et plutót evitant d'abandonner les formes courantes — quelles
furent donc les toiles executees encore en Italie, avant d'arriver aux bords de la Spree? Nous
n'en savons pas grand-chose et encore celles qui se trouvent mentionnees dans quelques notes,
nesontplus atteignables. D'ailleurs une d'elles seulement eveilla 1'interet des contemporains:
c'est le portrait du Baron Knyphausen... „Dieses Meisterstiick der Kunst... war es auch
eigentlich was Pesne in Berlin auf die riihmlichste Art bekannt machte" — ćcrivait-on encore
au XVIII s>
Mais celui etait perdu malgre que son aspect fut connu (decrit par Groth en 1792) et qu'il
fut recherche. P. Seidel qui fut le premier a esquisser la silhouette de Pesne, a reussi dans une
biographie a demontrer quę l'exemplaire de base resta en 1761 la propriete du conseiller prive
von Hertzberg et que sa replique fut conservee en 1792 au Chateau de Schwerin. Mais aucun
de ces exemplaires ne fut retrouve et il doute qu'ils aient ete sauves.° Ses successeurs n'eurent
pas de chance non plus. Cependant, tant que Seidel publia son ćtude, l'exemplaire de base existait
encore, devore par les flammes au chateau de Liitetsburg seulement en 1893.6 On a retrouve
dernierement son succedane, en constatant qae dans le chateau de Godens (proprietaire comte
Wedel) se trouve sa replique exacte de grandes dimensions 270x192 cm (ill. 2). Selon l'avis
de Berckenhagen cette toile pourrait etre celle de Schwerin — (9 pieds 4 pouces sur 6 pieds
4 pouces.) Lorsque la toile fut prćsentee a Fexposition de Berlin au chateau Charlot-
tenburg en 1957, elle polarisa un tres grand interet, comme Fapport d'une toile a la signifi-
cation fondamentale7.
Nous devons rappeler que lorsqu'en 1707 Pesne peignit cette toile, FAmbassadeur de Prusse
a Venise, Friedrich Ernst von Knyphausen, qui n'avait pas encore trente ans, en fut tellement
2. Dans le catalogue de Berckenhagen No 345. Cf. J. Białostocki et J. Michałkowa „Nabytki galerii malarstwa obcego
1945—1957" f Acquisitions de la Galerie des pcintures ćtrangeres 1945—1957), Rocznik Muzeum Narodowego w Warszawie
(Annuaire du Musće National de Varsovie), V, 1960, p. 320, No 86.
3. Sur la gravure de J. G. Wolffgang selon le dessin de J. F. "Wentzel (repr. Antoine Pesne, op. cit., p. 80, ill. 38) au
premier rang, second de gauche — en tenant compte de 10 ans de diffćrence le modele aurait tres peu changć.
4. M. Oesterreicb, JBeschreibung derjenigen Sammlung verschiedener Original-Gemiilde. .. Kelohe das Ci binet ausmaeben von
Herm Miinz - Direktor Johann-Georg Eimbke, Berlin, 1761, p. 45.
5. P. Seidel, „Antoine Pesne", Gazettedes Beaux-Arts, V, 1891, p. 320—322.
6. Chez Berckenbagen No 195a. Cf. U. von Alvensleben, Die Lutetsburger Chronik, 1955, p. 153.
7. Kunstchronik, 1958, p. 124 (H. Brauer).
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lesquelles Pesne est exceptionellement bien represente — soit presque deux dizaines de tableaux
et dessins. Tous intiment le respect, bien que tous ne puissent nous toucher au meme degre.
Comme est charmant par consecfuent le portrait du jeune homme a Fecharpe couleur brique,
de 1'ordre de 1'Aigle Noir,2 (ill. 1) — un des plus jolis portraits d'Antoine Pesne (dont on ne
puisse pas mettre Fauteur en doute). La vibration de la coloration des plans, la luminosite des
couleurs, la facture differenciee et energique, la subtilite de caractere donnę a ce visage ingrat,
la grace de gęste du jeune homme, tout cela indicme une main legere et sure ou resonne a la fois
Fecho des meilleures traditions franęaises et italiennes. Mais ce tableau est originaire de Berlin,
des premieres annees du sejour que Pesne fit en Allemagne, comme je crois, deja en 1711—12.
Le personnage du portrait n'a pas encore etait identifie: il pourrait etre ce meme jeune homme
qui debute comme assistant a la ceremonie de la premierę decoration de FOrdre de 1'Aigle Noir.3
Que le modele etait un personnage attache a la cour — c'est sur. Ce n'est que dans ces conditions
que le peintre put faire son portrait, car son engagement comme peintre de la cour de Prusse dit
en toutes lettres qu'il ne peut trayailler qu'exclusivement „fiir Unss allein und sonsten niemand
es ware denn mit Unserer Spezial-Permission".
Si son oeuvre au cours de la premierę annće de son sejour en Allemagne fut tellement belle —
lorsque l'oeuvre de Pesne 11'etait pas encore envałne par le demon de production exigeant une
normę de temps et de quantite, et plutót evitant d'abandonner les formes courantes — quelles
furent donc les toiles executees encore en Italie, avant d'arriver aux bords de la Spree? Nous
n'en savons pas grand-chose et encore celles qui se trouvent mentionnees dans quelques notes,
nesontplus atteignables. D'ailleurs une d'elles seulement eveilla 1'interet des contemporains:
c'est le portrait du Baron Knyphausen... „Dieses Meisterstiick der Kunst... war es auch
eigentlich was Pesne in Berlin auf die riihmlichste Art bekannt machte" — ćcrivait-on encore
au XVIII s>
Mais celui etait perdu malgre que son aspect fut connu (decrit par Groth en 1792) et qu'il
fut recherche. P. Seidel qui fut le premier a esquisser la silhouette de Pesne, a reussi dans une
biographie a demontrer quę l'exemplaire de base resta en 1761 la propriete du conseiller prive
von Hertzberg et que sa replique fut conservee en 1792 au Chateau de Schwerin. Mais aucun
de ces exemplaires ne fut retrouve et il doute qu'ils aient ete sauves.° Ses successeurs n'eurent
pas de chance non plus. Cependant, tant que Seidel publia son ćtude, l'exemplaire de base existait
encore, devore par les flammes au chateau de Liitetsburg seulement en 1893.6 On a retrouve
dernierement son succedane, en constatant qae dans le chateau de Godens (proprietaire comte
Wedel) se trouve sa replique exacte de grandes dimensions 270x192 cm (ill. 2). Selon l'avis
de Berckenhagen cette toile pourrait etre celle de Schwerin — (9 pieds 4 pouces sur 6 pieds
4 pouces.) Lorsque la toile fut prćsentee a Fexposition de Berlin au chateau Charlot-
tenburg en 1957, elle polarisa un tres grand interet, comme Fapport d'une toile a la signifi-
cation fondamentale7.
Nous devons rappeler que lorsqu'en 1707 Pesne peignit cette toile, FAmbassadeur de Prusse
a Venise, Friedrich Ernst von Knyphausen, qui n'avait pas encore trente ans, en fut tellement
2. Dans le catalogue de Berckenhagen No 345. Cf. J. Białostocki et J. Michałkowa „Nabytki galerii malarstwa obcego
1945—1957" f Acquisitions de la Galerie des pcintures ćtrangeres 1945—1957), Rocznik Muzeum Narodowego w Warszawie
(Annuaire du Musće National de Varsovie), V, 1960, p. 320, No 86.
3. Sur la gravure de J. G. Wolffgang selon le dessin de J. F. "Wentzel (repr. Antoine Pesne, op. cit., p. 80, ill. 38) au
premier rang, second de gauche — en tenant compte de 10 ans de diffćrence le modele aurait tres peu changć.
4. M. Oesterreicb, JBeschreibung derjenigen Sammlung verschiedener Original-Gemiilde. .. Kelohe das Ci binet ausmaeben von
Herm Miinz - Direktor Johann-Georg Eimbke, Berlin, 1761, p. 45.
5. P. Seidel, „Antoine Pesne", Gazettedes Beaux-Arts, V, 1891, p. 320—322.
6. Chez Berckenbagen No 195a. Cf. U. von Alvensleben, Die Lutetsburger Chronik, 1955, p. 153.
7. Kunstchronik, 1958, p. 124 (H. Brauer).
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