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Réau, Louis: Le "faune au chevreau" de Saly
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.19274#0022
demie de Copenhague qu’il ne pouvait être donné ni à
Prokofiev ni à Kozlovski : c’était tout simplement le
Faune de Saly.
Un simple détail suffirait à prouver que c’est bien le
morceau de réception du maître de Valenciennes. Parmi
les accessoires suspendus au tronc d’arbre enguirlandé
sur lequel est posé le chevreau se retrouve le tambourin
aux petites clochettes dont parle Mariette.
Maintenant, comment ce moulage est-il venu échouer
à l’Académie de Pétersbourg? Rien de plus facile à expli-
quer. Saly avait été reçu, en 1768, membre honoraire de
l’Académie russe : il voulut, selon l’usage, remercier ses
collègues en leur offrant un de ses ouvrages, et nous sa-
vons par la biographie de Jouin qu’il envoya, précisément
en 176g, un moulage de son Faune à Pétersbourg.
III.
La découverte de ce moulage en Russie nous permet
de nous représenter très exactement le chef-d’œuvre de
Saly; mais elle ne nous dispense pas de rechercher l’ori-
ginal demeuré en France et dissimulé sans doute sous un
faux nom dans quelque collection particulière. Qui était
le M. Maréchal à qui le Louvre céda ce marbre et à quelle
époque le Faune passa-t-il en d’autres mains? Nous
l’ignorons. Mais nous ne serions pas éloigné de croire
avec M. Krohn que notre statue est celle qui reparut en
1865 à l’Exposition de l'Union centrale des Beaux-Arts
appliqués à l’industrie. Cette figure, qui fut reproduite
par VArt pour tous dans son numéro du i5 septembre
1867, appartenait alors à Émile Galichon, l’ancien direc-
teur de la Gaqette des Beaux-Arts, et elle est ainsi dési-
gnée dans le catalogue de l’Exposition :
« Faune tenant une chèvre posée sur un tronc d’arbre,
statue demi-nature. Signée : NI. Coustou fecit. 1715. »
Comme ce Faune est rigoureusement identique au
plâtre de Pétersbourg, lequel est, sans contestation pos-
sible, un moulage du Faune au chevreau de Saly, l’authen-
ticité de cette signature paraît très sujette à caution. Il
est bien évident, en effet, que Saly n’aurait pas eu l’im-
Prokofiev ni à Kozlovski : c’était tout simplement le
Faune de Saly.
Un simple détail suffirait à prouver que c’est bien le
morceau de réception du maître de Valenciennes. Parmi
les accessoires suspendus au tronc d’arbre enguirlandé
sur lequel est posé le chevreau se retrouve le tambourin
aux petites clochettes dont parle Mariette.
Maintenant, comment ce moulage est-il venu échouer
à l’Académie de Pétersbourg? Rien de plus facile à expli-
quer. Saly avait été reçu, en 1768, membre honoraire de
l’Académie russe : il voulut, selon l’usage, remercier ses
collègues en leur offrant un de ses ouvrages, et nous sa-
vons par la biographie de Jouin qu’il envoya, précisément
en 176g, un moulage de son Faune à Pétersbourg.
III.
La découverte de ce moulage en Russie nous permet
de nous représenter très exactement le chef-d’œuvre de
Saly; mais elle ne nous dispense pas de rechercher l’ori-
ginal demeuré en France et dissimulé sans doute sous un
faux nom dans quelque collection particulière. Qui était
le M. Maréchal à qui le Louvre céda ce marbre et à quelle
époque le Faune passa-t-il en d’autres mains? Nous
l’ignorons. Mais nous ne serions pas éloigné de croire
avec M. Krohn que notre statue est celle qui reparut en
1865 à l’Exposition de l'Union centrale des Beaux-Arts
appliqués à l’industrie. Cette figure, qui fut reproduite
par VArt pour tous dans son numéro du i5 septembre
1867, appartenait alors à Émile Galichon, l’ancien direc-
teur de la Gaqette des Beaux-Arts, et elle est ainsi dési-
gnée dans le catalogue de l’Exposition :
« Faune tenant une chèvre posée sur un tronc d’arbre,
statue demi-nature. Signée : NI. Coustou fecit. 1715. »
Comme ce Faune est rigoureusement identique au
plâtre de Pétersbourg, lequel est, sans contestation pos-
sible, un moulage du Faune au chevreau de Saly, l’authen-
ticité de cette signature paraît très sujette à caution. Il
est bien évident, en effet, que Saly n’aurait pas eu l’im-