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Société de l'Histoire de l'Art Français [Hrsg.]
Bulletin de la Société de l'Histoire de l'Art Français — 1924

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Dimier, Louis: Un tableau de Vouet, présumé de la galerie de Chilly
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https://doi.org/10.11588/diglit.19274#0027

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rable, peinte avec une chaleur, touchée avec une maîtrise
qui ravissait. L’entre-deux était à peine fait. Ce que dit
Villot s’y vérifiait, les demi-teintes n’y étaient pas même
à leur place. Il s’ensuivait dans cette partie un désaccord
et cet effet de dureté et de froideur blafarde qu’on trouve
quelquefois chez les Lenain.

Les mains n’étaient pas traitées. Des teintes plates à
peine formées en tenaient la place, sur lesquelles cou-
raient des brillants jetés en une minute par le peintre avec
une dextérité inouïe. Le dessous, si le tableau vient de
Chilly, pouvait être regardé comme les préparations de
Perrier.

Suivant un lieu commun de rhétorique convenue, on
nous représente ce relâchement comme le trait de la car-
rière avancée du peintre et les effets de la décadence.
Mais il n’y eut jamais de décadence chez Vouet, qui
mourut à cinquante-neuf ans et qui en 1644, cinq ans
avant sa mort, comme nous l’apprend le compte paru
dans nos Archives (Nouvelles Archives de l’Art français,
t. IV, p. 33), peignait les Quatre Éléments de Fontaine-
bleau, dont la gravure de Dorigny nous garde la superbe
ordonnance. D’autre part si, comme je le crois, le tableau
que je présente est de i63i, étant donné que le retour de
Vouet eut lieu en 1627, la hâte qu’on représente comme
une décadence régnait dès le commencement de son sé-
jour en France.

M. Villot écrit que « souvent il n’avait même pas le
temps de retoucher la peinture » que ses élèves faisaient
sur ses dessins. Ce n’est certainement pas le cas du Bac-
chus et de l’Ariane, où des parties entières sont certaine-
ment de sa main, et où, dans les autres, ne se montre que
trop la différence entre le travail de l’élève et le sien.

J’ajoute à tout ceci qu’un autre sujet de Bacchus et
d Ariane du maître se voit gravé par Dorigny, dans un
ovale certainement trop large pour répondre aux condi-
tions posées par la galerie de Chilly, et dans la perspec-
tive d un tableau de chevalet.
 
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