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Société de l'Histoire de l'Art Français [Hrsg.]
Bulletin de la Société de l'Histoire de l'Art Français — 1924

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Serbat, Louis: Le voyage d'Italie et les dessins de l'architecte J.-J. Huvé
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https://doi.org/10.11588/diglit.19274#0051

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— 4i —

description nous montre que le cadre dans lequel Huvé
passa son enfance dut certainement contribuer à éveiller
en lui des goûts, favorisés d’ailleurs par le seigneur de
l’endroit, M. Savalette de Lange1, « celui qui seconda

si bien que le château acheva de tomber. Il fallut en construire
un autre et, peu à peu, cet autre devint un manoir royal en
etendue, en magnificence et en décorations intérieures. De
superbes jardins français s’élevèrent autour. Trois ou quatre
millions y passèrent. M. de Lavalette finit par trouver que
cette terre... lui mangeait sa fortune et la vendit à M. de Boul-
longne, fermier général. Celui-ci y déploya un luxe digne de
l’habitation... Si grand était le nombre des appartements du
maître et le nombre des amis... que M. de Boullongne avait
fait faire en carton un relief du château qui montrait les
portes de tous les appartements... Chaque matin son intendant
venait ficher au-dessus de chaque porte le nom de l’ami... La
salle de comédie était au second, sous un petit dôme, au
milieu du château, et, afin que rien ne manquât dans ce sé-
jour de satrape, M. de Boullongne avait fait une collection de
tous les costumes imaginables. Il s’y ruina à son tour, et
M. de Vindé acheta le domaine en 1790, en échange de
60,000 livres de rentes sur la ville de Paris... M. de Vindé
avait trouvé le beau jardin français barbarement bouleversé
par son devancier et un jardin anglais à peine planté. Le parc
resta fidèlement dans ce désordre; la vie devint patriarcale. »
Souvenirs du baron de Frénilly, pair de France (1768-1828),
publiés par A. Chuquet. Paris, igo8, p. 214. — La création des
jardins anglais, déplorée par Fréniliy, était en partie l’œuvre
d’Huvé, qui nous apprend qu’il les avait plantés en 1771 et
avait « continué de mettre tous les environs dans ce genre en
dégageant le château des grands arbres et des hautes char-
milles qui l’obstruaient, de concert avec M. de Boullongne, le
fils, jusqu’à ce qu’il vendît le tout à un M. de Vendé ».

1. M. Savalette de Lange, qui se faisait appeler aussi M. Sa-
valette de Magnanville, était l’un des « gardes du trésor royal ».
Almanach royal de 1774, p. 399. Le même almanach indique
que « M. de Boullongne de Magnanville » était l'un des « tré-
soriers de l’extraordinaire des guerres », en compagnie d’un
autre Boullongne, survivancier. A la même date, M. de Boul-
longne de Préninville était fermier général; un quatrième
M. de Boullongne était conseiller d’État et intendant des
finances.
 
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