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Société de l'Histoire de l'Art Français [Hrsg.]
Bulletin de la Société de l'Histoire de l'Art Français — 1924

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Raugel, Félix: Orgues et organistes de France
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https://doi.org/10.11588/diglit.19274#0087

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de l’école française par le choix des jeux et les habitudes
qui président à leurs diverses combinaisons, et le style
allemand par un travail harmonique et un développement
de l’idée musicale dont ses contemporains offraient de
trop rares exemples. Boëly n’était attaché à aucun éta-
blissement officiel ou libre, mais les jeunes artistes l’ad-
miraient et allaient secrètement lui demander des conseils
qu’il ne refusait jamais. Il leur enseignait surtout à con-
naître et à aimer la beauté vivante des œuvres, alors
presque ignorées, de Jean-Sébastien Bach. Saint-Saëns
n’a pas caché qu’il devait beaucoup aux conseils du vieux
maître de Saint-Germain-l’Auxerrois.

En même temps qu’au sein de notre école nationale se
manifestaient les excellents résultats de l’enseignement
de Benoist, un effort héroïque était tenté par Niedermeyer
(1802-1861), qui, reprenant une idée de Choron, fondait
en i835 l'Institut de musique d’église et s’entourait de
professeurs éminents : Gustave Lefèvre, Saint-Saëns et
Clément Lorety instruisirent des maîtres tels que Gabriel
Fauré, Eugène Gigout, Alexandre Georges, D. Planchet,
Boëllmann et Périlhou.

Ce fut par J.-A. Hesse que le style de Bach devait s’im-
planter définitivement en France. L’organiste de Breslau
vint deux fois à Paris : en 1844 d’abord, pour l’inaugura-
tion du grand orgue de Saint-Eustache ; il joua, devant
7,000 auditeurs, des préludes et des fugues de Bach, no-
tamment la toccata en fa et la fugue en ré majeur, éton-
nant ses confrères par le mouvement modéré, la netteté,
le rythme et l’articulation de son jeu impeccable. Il
revint en 1862, peu après l’inauguration du grand orgue
de Saint-Sulpice, et donna un récital à Sainte-Clotilde.

Hesse, au surplus, fut le maître de Lemmens, dont les
deux plus illustres élèves furent Ch.-M. Widor et Alexandre
Guilmant (f 1912); on sait que ces deux maîtres succé-
dèrent à César Franck comme professeurs d’orgue au
Conservatoire, et on n’ignore point tout ce que leur doit
la jeune école française d’orgue, qui est peut-être aujour-
d’hui la première du monde.

Déjà, en 1846, Danjou pressentait les temps nouveaux:
« J’espère, écrivait-il, que l’avenir donnera un homme de
 
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