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Société de l'Histoire de l'Art Français [Hrsg.]
Bulletin de la Société de l'Histoire de l'Art Français — 1924

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Lavallée, Pierre: Un dessin de Watteau au musée de Quimper
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https://doi.org/10.11588/diglit.19274#0130

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— n8 —

touche dans le canon, l’homme devant, après l’attitude 17,
revenir à l’attitude 12. Il faut noter seulement que le
fusil de 1736 est plus court que celui des premières an-
nées du xvme siècle. De là quelques différences dans la
position de l’arme.

Ces détails techniques ne devaient point être négligés,
car ils témoignent de la remarquable précision du dessin.
Mais cette précision s’allie à une liberté, à une fougue
extraordinaires. Et c’est à ce double caractère que nous
allons reconnaître Watteau. Son écriture inimitable s’aper-
çoit dans le moindre trait de ces légères silhouettes si
rapidement crayonnées; le dessin des mains suffirait à la
révéler, ou celui des vêtements, dont les plis sont indi-
qués par de petits traits nets, extrêmement particuliers.
Tout y est caractéristique d’un Watteau jeune chez qui
l’influence de Gillot est encore prépondérante. On s’ac-
corde généralement à attribuer les croquis militaires à
l’époque du voyage à Valenciennes, c’est-à-dire aux
années 1709-1710. Le dessin de Quimper pourrait être
quelque peu antérieur à cette période. Certaines figures y
sont ébauchées d’une manière qui rappelle Gillot, ne
fût-ce que par l’extrême amenuisement des membres infé-
rieurs. De plus, le dessin des jambes, dans la figure la
plus finie (celle qui porte le n° 12), n’a pas encore la ner-
vosité des dessins de la grande époque, ni même des
autres croquis militaires; il rappelle la manière des plus
anciens dessins de Watteau, notamment celle du Rendez-
vous au coin du bois, du Musée Jacquemart-André*.

On souhaiterait de savoir dans quelles circonstances
Watteau a pu être amené à décomposer ainsi un mouve-
ment d’exercice militaire. Il est à remarquer qu’il a très
rarement dessiné le soldat à l’exercice. Seuls, parmi
les Figures de différents caractères, les dessins nos 233,
234, 235 et 236, qui représentent sous ses quatre faces un
homme portant le fusil sur l’épaule, pourraient illustrer
une école du soldat et se rattachent peut-être à la même
série d’études que le dessin de Quimper.

1. Grav. dans les Figures de différents caractères, n° 249.
 
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