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Olivier de Magny surtout s’étend dans plusieurs
odes sur les beautés de ces jardins :
Toujours Phébus a son resveil
Alors que d’un pourpre vermeil
Le sommet des montz il redore,
Redore ce jardin encore,
Quoy que l’architecte sçavant
Ne l’ayt faict asseoir au levant,
Car tant de vertuz il admire
De la dame de ce jardin
Qu’aussitôt qu’il sort au matin
Il ne faut jamais d’y reluire.
Cettuy-là qui l’a divisé
L’a de parterres composé
Où plusieurs armes il a mises
Et plusieurs chiffres et devises,
Le tout en herbe si bien feint
Qu’on diroit presque qu’il est peinct.
Ici veoid on un grand croissant
De peu a peu, se remplissant,
Et là est en mesme apparance
L’escusson des armes de France.
Mais il est inutile de multiplier ces citations qui
prouvent tout l’intérêt que les contemporains du
xvie siècle portaient aux magnificences du château
d’Anet.
Nous n’avons d’ailleurs jamais pensé refaire l’his-
toire complète de cette terre, nous voulions simple-
ment apporter quelques éclaircissements nouveaux
sur la période la plus obscure, celle de la construc-
tion du château ; j’espère y avoir réussi, au moins par-
tiellement, en montrant que Philibert de Lorme ac-
complit son œuvre capitale dans l’espace de dix an-
nées environ, de 1545 à 1555. Ainsi se trouve restituée
avec un peu plus de précision (on ne connaissait, en
Olivier de Magny surtout s’étend dans plusieurs
odes sur les beautés de ces jardins :
Toujours Phébus a son resveil
Alors que d’un pourpre vermeil
Le sommet des montz il redore,
Redore ce jardin encore,
Quoy que l’architecte sçavant
Ne l’ayt faict asseoir au levant,
Car tant de vertuz il admire
De la dame de ce jardin
Qu’aussitôt qu’il sort au matin
Il ne faut jamais d’y reluire.
Cettuy-là qui l’a divisé
L’a de parterres composé
Où plusieurs armes il a mises
Et plusieurs chiffres et devises,
Le tout en herbe si bien feint
Qu’on diroit presque qu’il est peinct.
Ici veoid on un grand croissant
De peu a peu, se remplissant,
Et là est en mesme apparance
L’escusson des armes de France.
Mais il est inutile de multiplier ces citations qui
prouvent tout l’intérêt que les contemporains du
xvie siècle portaient aux magnificences du château
d’Anet.
Nous n’avons d’ailleurs jamais pensé refaire l’his-
toire complète de cette terre, nous voulions simple-
ment apporter quelques éclaircissements nouveaux
sur la période la plus obscure, celle de la construc-
tion du château ; j’espère y avoir réussi, au moins par-
tiellement, en montrant que Philibert de Lorme ac-
complit son œuvre capitale dans l’espace de dix an-
nées environ, de 1545 à 1555. Ainsi se trouve restituée
avec un peu plus de précision (on ne connaissait, en