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Vallery-Radot, Jean: Notes sur le peintre liégeois Léonard Defrance (1735-1805)
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.19274#0260
D’ailleurs, il faut bien avouer que, même dans son
pays, jusqu’à ces dernières années, Defrance ne comptait
qu’assez peu de sympathies. Dans son important ouvrage,
la Peinture au pays de Liège, Jules Helbig ne lui consacre
que quelques pages. Une véritable conspiration du si-
lence couvrait de son ombre la réputation de cet artiste,
sur lequel on ne semblait se taire que pour moins l’acca-
bler. C’est que le rôle de Defrance dans les destinées de
son pays, à l’époque de la Révolution, ne fut pas à l’abri
de toute critique : une accusation de vandalisme bien jus-
tifiée pèse sur sa mémoire, la destruction de la cathédrale
Saint-Lambert de Liège. Surtout on ne lui pardonnait
pas sa complaisance inexplicable à l’égard du gouverne-
ment français en ce qui concernait la livraison des œuvres
d’art liégeoises.
Mais n’y avait-il pas une injustice flagrante à envelop-
per ses œuvres dans la même réprobation? C’est ce
qu’ont su éviter, avec une parfaite indépendance d’esprit,
les organisateurs de la récente Exposition au Pavillon de
Marsan, où Defrance était largement représenté par des
dessins, des esquisses et des peintures.
La curiosité commence à se réveiller autour de cet ar-
tiste, et à la bibliographie assez brève, faisant suite à la
notice que l’Allgemeines Lexicon lui a consacrée, il con-
viendra d’ajouter bientôt deux articles dus à la plume par-
ticulièrement autorisée, en ce qui concerne l’histoire de
l’art belge, de notre confrère M. Édouard Michel1. Une
rétrospective de Defrance se prépare pour cet été à
Liège.
Les renseignements d’ordre privé ne manquent pas
pour retracer la figure morale de notre personnage, qui
prit soin de rédiger ses Mémoires à la fin de sa vie2. Ces
à l’exposition organisée en 1920 en l’honneur de cet artiste.
Par leur inspiration familière, ils correspondent bien aux ten-
dances mêmes qui inspirèrent la verve de Defrance.
1. L’un doit paraître dans les Actes du Congrès de l'Histoire
de l’Art de iQ2i et l’autre dans la Galette des Beaux-Arts.
2. Publiées avec une introduction par M. T. Gobert dans le
Bulletin de la Société des Bibliophiles liégeois, t. VII (1907),
pays, jusqu’à ces dernières années, Defrance ne comptait
qu’assez peu de sympathies. Dans son important ouvrage,
la Peinture au pays de Liège, Jules Helbig ne lui consacre
que quelques pages. Une véritable conspiration du si-
lence couvrait de son ombre la réputation de cet artiste,
sur lequel on ne semblait se taire que pour moins l’acca-
bler. C’est que le rôle de Defrance dans les destinées de
son pays, à l’époque de la Révolution, ne fut pas à l’abri
de toute critique : une accusation de vandalisme bien jus-
tifiée pèse sur sa mémoire, la destruction de la cathédrale
Saint-Lambert de Liège. Surtout on ne lui pardonnait
pas sa complaisance inexplicable à l’égard du gouverne-
ment français en ce qui concernait la livraison des œuvres
d’art liégeoises.
Mais n’y avait-il pas une injustice flagrante à envelop-
per ses œuvres dans la même réprobation? C’est ce
qu’ont su éviter, avec une parfaite indépendance d’esprit,
les organisateurs de la récente Exposition au Pavillon de
Marsan, où Defrance était largement représenté par des
dessins, des esquisses et des peintures.
La curiosité commence à se réveiller autour de cet ar-
tiste, et à la bibliographie assez brève, faisant suite à la
notice que l’Allgemeines Lexicon lui a consacrée, il con-
viendra d’ajouter bientôt deux articles dus à la plume par-
ticulièrement autorisée, en ce qui concerne l’histoire de
l’art belge, de notre confrère M. Édouard Michel1. Une
rétrospective de Defrance se prépare pour cet été à
Liège.
Les renseignements d’ordre privé ne manquent pas
pour retracer la figure morale de notre personnage, qui
prit soin de rédiger ses Mémoires à la fin de sa vie2. Ces
à l’exposition organisée en 1920 en l’honneur de cet artiste.
Par leur inspiration familière, ils correspondent bien aux ten-
dances mêmes qui inspirèrent la verve de Defrance.
1. L’un doit paraître dans les Actes du Congrès de l'Histoire
de l’Art de iQ2i et l’autre dans la Galette des Beaux-Arts.
2. Publiées avec une introduction par M. T. Gobert dans le
Bulletin de la Société des Bibliophiles liégeois, t. VII (1907),