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La chronique des arts et de la curiosité — 1865

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Nr. 119 (12 novembre)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26564#0306
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LA CHRONIQUE DES ARTS

que renfermait l’atelier de Court, et notam-
ment de belles esquisses et de vigoureuses
études. Viendront plus tard, sans doute, les
ventes Heim, Serrur et Van Cuyck.

Pour les tableaux anciens, nous noterons,
comme bruit très-incertain, pour ne point
être taxé d’indiscrétion, les ventes d’Espa-
gnac et Demidoff. Mais nous pouvons annon-
cer la collection de feu M. Moncloux, de
Passy, ancien receveur des finances, et la
collection Van Loon, de Hollande, plus con-
sidérable et au moins aussi belle que la col-
lection Van Brienen.

Aucun grand cabinet de curiosités n’est
vacant. On parle cependant de la collection
Nolivos et de la collection de Janzé.

La vente de la deuxième partie de la col-
lection Camberlyn est annoncée pour le
20 novembre et jours suivants. On sait le
succès obtenu l’an dernier par la première
partie de cette précieuse réunion de gravures
rares et intéressantes à tous les titres. Le ca-
talogue, rédigé par M. Guichardot, va de la
lettre N à la lettre Z. C’est M. Vignères qui
distribue ce catalogue.

Enfin, dans le mois de janvier ou de fé-
vrier prochain, M. Delbergue-Cormont adju-
gera une collection de lithographies et
d’eaux-fortes modernes, commencée il y a
cinq ans, interrompue par les événements.
Ces cartons qui arrivent de l’étranger renfer-
ment les états les plus rares ou les pièces les
plus uniques. Voilà une belle occasion pour
les amateurs de l’école moderne qui com-
mençaient à désespérer, la saison dernière
n’ayant guère vu de ventes de ce genre.

La vente de ce que délaissait en mourant
Charles Leblanc c’est-à-dire des dessins, des
estampes et de bons livres d’art, aura lieu,
nous assure-t-on, prochainement.

Ph. Burty.

SÉANCE PUBLIQUE ANNUELLE

DE L’ACADÉMIE DES BEAUX-ARTS
(28 octobre 1865.)

Nous détachons les passages suivants du
rapport de M. Ambroise Thomas, président
de l’Académie des beaux-arts.

Messieurs,

Les deux prix de M. le baron de Trémont ont
été, selon l’intention du testateur, répartis cette
année entre deux jeunes statuaires et un compo-
siteur de musique qui, tous les trois, méritent
d’être soutenus dans leur lutte avec les difficultés
de la vie.

Le premier de ces prix, de la valeur de
1,000 francs, a été partagé entre MM. Croisy et
Caillé, élèves sculpteurs de l’École des beaux-
arts à qui le dernier concours pour le prix de
Rome a valu deux accessits.

Le prix fondé par M. le comte de Maillé-Latour-
Landry, médaille de 1,200 francs, a été partagé
entre deux artistes également recommandables,
M. Rohard, architecte-de talent, et M. Goddé,
peintre et élève de Paul Delaroche, que sa vue
gravement compromise a contraint d’abandonner
pour quelque temps fart dans lequel il avait
obtenu déjà et où il pouvait espérer encore de
légitimes succès.

Le prix Lambert a fourni à l’Académie l’occa-
sion de rendre hommage à une œuvre éclatante
et à un talent moissonné dans sa fleur. Au salon
de cette année, la statue d'Aristophane, de
M. François-CIément Moreau, avait attiré tous
les regards et obtenu les suffrages des juges les
plus compétents et les plus sévères. Il y a dans
cette figure une science et un sentiment vrai de
la forme, une fermeté d’exécution et une éléva-
tion de style qui promettaient un maître. Une
mort prématurée vient d’enlever à l’art cet habile
sculpteur et de priver sa jeune famille de celui
qui devait être à la fois sa gloire et son soutien.
Nous croyons ne pouvoir remplir plus noblement
les intentions généreuses de notre donateur qu’en
priant madame Moreau d’accepter une médaille
de 1,000 francs, comme témoignage d’estime, et
comme marque de légitimes regrets auxquels
s’associent tous les vrais amis de Part.

J’arrive maintenant, Messieurs, aux concours
que nous sommes appelés à juger, et je trouve
une de nos plus anciennes fondations qui vient
d’être rajeunie et transformée. Mademoiselle Es-
ther Leclère a voulu maintenir entre les mains
de l’Académie une donation placée sous les aus-
pices d’un nom respecté parmi nous. Et, ce qui
n’était jadis qu’un simple encouragement appli-
qué au second prix d’architecture dans les con-
cours de Rome, est devenu, avec l’approbation
de l’Empereur, son conseil d’État entendu, le
but d’un concours consacré à l’architecture.

L’Académie avait choisi pour sujet de ce con-
cours spécial : une Villa princière au bord d'un
lac. Parmi les ouvrages envoyés par des candi-
dats âgés de moins de trente ans, l’Académie a
 
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