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La chronique des arts et de la curiosité — 1866

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Nr. 128 (14 janvier)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26565#0017
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i 866.- N° 128.

BUREAUX, 55, RUE VIVIENNE.

14 janvier

LA

CHRONIQUE DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ

SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS

PARAISSANT LE DIMANCHE MATIN

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la Chronique des Arts’ et de la Curiosité.

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MOUVEMENT DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ.

VENTE TROYON.

(Fin.)

a Jusqu’en 1848, nous écrit un de ses amis les
plus délicats et les plus dévoués, M. Ad. Char-
ropin, jusqu’en 1848, Troyon ne fit guère que
des paysages, à l’exception de son tableau de
Tobie et lJAnge, du Salon de 1841. Il y mettait
toujours le même petit bonhomme ou la même
petite bonne femme qu’il peignait d’instinct et
comme machinalement. Or, j’allais tous les ans
avec lui à Barbison, dans la petite république du
père Ganne. Dans les jours de mauvais temps, ne
pouvant pas faire des études dans la forêt, nous
allions dans les fermes faire poser les vachères ou
les gardeurs d’oies, et plus souvent encore dans
les étables peindre des bêtes. Là, Troyon faisait
les plus charmantes choses du monde, et j’insis-
tai, de 1846 à 1848, par une guerre incessante,
pour qu’il les mît dans ses tableaux. » Troyon
céda, avec quelque peine cependant, car il vou-
lait auparavant bien dégager cette loi que les
maîtres hollandais eux-mêmes, par exemple,
n’ont pas toujours complètement respectée, et qui
est de maintenir un parfait équilibre de valeur et
d’intérêt entre l’animal et le paysage. Troyon ne
cessa point, en peignant les animaux avec une
énergie de rendu admirable, de rester un paysa-
giste. Sa Vallée de la Touque ou ses Hauteurs

de Suresnes conservent cette qualité suprême
d’harmonie et sont comme des fenêtres ouvertes
sur des prairies dans lesquelles les vaches pais-
sent à plein garrot. Les animaux, les personnages
n’interviennent dans ses plus grandes toiles que
comme le complément d’une composition géné-
rale, et n’y figurent jamais à l’état de portraits.

Les récompenses lui étaient venues de bonne
heure. En 1838, il obtenait au Salon une médaille
de 3e classe; en 1840, une médaille de 2e classe.
E11 1845, l’Académie d’Amsterdam, qui s’était
déjà fait l’intelligent honneur de s’adjoindre Eu-
gène Delacroix, l’avait fraternellement accueilli.
En 1846 et 1848, il avait eu deux médailles de
1re classe. En 1849, M. Charles Blanc, directeur
des beaux-arts, obtenait pour lui du président de
la République, la croix de la Légion d’honneur.
Il était membre de l’ordre royal belge de Léopold.
Troyon reçut encore une Te médaille à l’Exposi-
tion universelle internationale de 1855. Il cessa
d’exposer à partir de 1859.

Son magnifique tableau exposé dans les gale-
ries du Luxembourg, les Bœufs allant au labour,
effet du matin plein de fraîcheur et plein de jus-
tesse, lui fut commandé par l’État à propos de
l’Exposition de 1855, et fut exécuté en Touraine.
Récemment, Mme Troyon mère vient d’offrir au
musée du Louvre un tableau de grandes dimen-
sions qui a figuré au Salon de 1859 sous le titre:
le Départ pour le marché. La France, la Russie,
la Belgique, l’Angleterre se sont partagé ses
autres chefs-d’œuvre.

Nous ne savons si l’on pourrait citer un artiste
qui ait plus travaillé que Troyon. La maladie qui
l’emporta, le 20 mars 1865, après plusieurs mois
d’une mort anticipée, n’était que la fatale consé-

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