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La chronique des arts et de la curiosité — 1866

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Nr. 142 (22 avril)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26565#0129
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i 866.— N° 143.

BUREAUX, 55, RUE VIVIENNE

32 avril.

LA

CHRONIQUE DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ

SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS

PARAISSANT LE DIMANCHE MATIN

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MOUVEMENT DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ.

VENTE PROCHAINE

DE LA COLLECTION DE M. BOITTELLE.

Enfin, voici une vente sincère comme nous les
voudrions toutes; pas une attribution douteuse,
pas un tableau avec des repeints offensants; tout
y est franc et d’une certitude absolue. Les ama-
teurs n’y trouveront point — et je crois qu’ils
s’en féliciteront — des œuvres portant les noms
des princes de l’art, mais ils y verront des pages,
choisies avec un goût parfait, de tous les petits
maîtres de notre charmant xvme siècle. Nous
avouerons en toute sincérité que nous avons passé
des heures à admirer ces toiles importantes de
Nattier et de Largillière, de Vigée-Lebrun et de
Greuze, de Sablet et de Lépicié, de Joseph Vernet
et de Boucher, de Hubert-Robert et de Moreau,
d’Aubry et de Demarne, de Marilhat et de Fran-
çais, de Flandrin et de Desgoffes... Nous étions
heureux d’admirer ces chefs-d’œuvre d’esprit,
de grâce et de légèreté, après avoir été contraint
de voir — par conscience — tous ces Raphaël,
ces Bellin, ces Léonard, ces Véronèse, ces Gior-
gione et tutti quanti, qu’on a célébrés avec tant
de bruit, et qui nous ont remis en mémoire la
fable d’une montagne en mal d’enfant. Notre sa-
tisfaction était telle, en quittant toutes ces œuvres
fraîches et pures comme si elles sortaient de la
palette du peintre, que nous nous promettions
ni.

bien d’en dire quelques mots. Étant retourné les
voir, avec cette intention, on nous remit entre
les mains un catalogue fait avec une conscience
que nous désirerions toujours trouver, avec des
détails suffisants, avec des indications précieuses
pour les curieux. Ce catalogue était précédé, en
outre, de quelques pages si brillantes et d’appré-
ciations si justes et si saines de M. Théophile
Gautier, que la plume nous est tombée des
mains et que nous avons cru ne pouvoir mieux
faire que de les transcrire. E. G.

Cette galerie ne ressemble pas aux autres. Les
Léonard de Vinci, les Raphaël, les Corrége, les
Titien ne s’y trouvent pas par douzaines. On y cher-
cherait en vain Rembrandt, Rubens, Vélasquez, Mu-
rillo, Téniers, Ostade, Hobbéma et tous ces maîtres
dont les noms illustres enrichissent les pages du
moindre catalogue. Les grands peintres n’ont jamais
été si féconds que depuis leur mort, et leur œuvre
| posthume dépasse de beaucoup l’œuvre qu’ils ont pu
produire pendant leur vie. Pour expliquer un nombre
si considérable de tableaux, il faudrait supposer que
I les ombres de ces artistes revenaient peindre, comme
| celle de saint Bonaventure finir ses mémoires. Cette
remarque si simple a échappé aux amateurs dési-
reux de se former un cabinet, et partout, sous la
fumée du temps savamment épaissie, à travers les
couches d’un vernis d’or, on voit de douteuses copies
usurper les plus hautes appellations, sans que pour
cela il faille suspecter en rien la bonne foi des pos-
sesseurs. La chimère est facile aux meilleurs esprits
en quête de chefs-d’œuvre parmi les hasards des re-
cherches ou les occasions de ventes.

La collection qui nous occupe ne renferme guère
qu’une centaine de tableaux, mais une volonté a présidé
à leur choix. Circonscrite dans un temps et dans une
école, elle se compose exclusivement de ce qu’on
i pourrait nommer à bon droit « les petits maîtres de

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