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La chronique des arts et de la curiosité — 1866

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Nr. 157 (20 octobre)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26565#0249
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1866,— N° 157,

BUREAUX, 55, RUE VIVIENNE.

20 octobre.

LA

CHRONIQUE DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ

SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS

PARAISSANT LE 10 ET LE 20 DE CHAQUE MOIS.

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PARIS ET DEPARTEMENTS :

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MOUVEMENT DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ.

EXPOSITION DES BEAUX-ARTS

A ROUEN.

Pour la vingt et unième fois, depuis les environs
de Tannée -1830, l’administration municipale de
Rouen vient d’ouvrir les portes de son exposition
des Beaux-Arts, devenue régulièrement bis-an-
nuelle.

Le public ne s’est point, dès le premier jour,
précipité en foule pour jouir de ce spectacle, qu’il
attend sans grande impatience. Les on dit de ceux
qui osent s’aventurer les premiers, et les ren-
seignements fournis par la presse, lui sont né-
cessaires avant qu’il risque les vingt-cinq ou les
cinquante centimes que lui coûtera l’entrée, sui-
vant le jour. Notez qu’en échange de son argent
on lui donne un ou deux billets de loterie pour
concourir aux tirages de la Société des Amis des
arts.

Le jour de l’ouverture on comptait 300 per-
sonnes, environ, à 25 c. Le dimanche suivant il y
en avait mille à 50 c.; mais la musique de l’un
des régiments en garnison se faisait entendre dans
les galeries. — Ce sont là nos foules quand il s’agit
de l’art.

Maintenant cette foule clair-semée a été un peu
désappointée. Dans l’exposition elle cherchait des

sujets, comme doit le faire tout public bien ap-
pris; et elle n’a trouvé surtout que des paysages !
MM. Daubigny, Ziem, de Knyff, Baudit, E. Bre-
ton, Rozier, Harpignies, de Flahaut, Desjardins,
Hanoleau, Deshayes, pour ne citer que les plus
importants par le nom comme par les œuvres,
c’est-à-dire la plupart des adeptes de l’école de
l’impression dans le paysage, étaient là avec
leur faire le plus sommaire et parfois le plus
négligé.

On a eu beau lui dire, à ce public, que Y Effet
clu matin sur l’Oise, de M. Daubigny (salon de
■1866), était l’œuvre d’un maître et de l’un des
maîtres de la jeune école; que le Stamboul, de
M. Ziem (Salon de 1865), était plus lumineux
que le soleil lui-même; nous ne sommes point
persuadé qu’il n’ait point cru que Ton se moquait
de lui, et qu’il n’ait point demandé pourquoi,
puisqu’il n’était question que de paysages, on ne
lui vantait point ceux de MM. Lapito ou A. de
Fontenay, ainsi que les aquarelles de M. Bour-
geois ; toutes choses fort propres et que Ton peut
regarder de près.

La peinture un peu précise de M. E. Bluhm,
que nous mettons bien au-dessus des trois artistes
ci-dessus nommés, lui convient beaucoup mieux
que l’exécution par à peu près de tous nos pay-
sagistes à la mode.

Ils n’auraient point tort si, comme le Poussin et
Claude Gellée, nos modernes savaient être poé-
tiques et précis tout ensemble. Mais chez eux une
qualité oblitère l’autre, et, puisqu’ils ne peuvent
être qu’incomplets, laissons-nous emporter par la
poésie, ou charmer tout au moins par l’impres-
sion, puisque le reste est mort et froid comme
un procès-verbal.

m.

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