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La chronique des arts et de la curiosité — 1866

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Nr. 164 (23 décembre)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26565#0305
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2 j décembre.

1866,-N° 164. BUREAUX, 55, RUE VIVIENNE.

LA

CHRONIQUE DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ

1

SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS

PARAISSANT LE DIMANCHE MATIN

*

Les abonnés à une année entière de la Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement
la Chronique des Arts et de la Curiosité.

PARIS ET DEPARTEMENTS :

Un an.10 fr. | Six mois.6 fr.

MOUVEMENT DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ.

LIVRES D’ÉTRENNES.

Avant que le jour de l’an ne vienne charger
notre table de travail de nouveaux livres à ima-
ges, hâtons-nous d’annoncer ceux qui nous arri-
vent de chez l’éditeur Paul Ducrocq. Par la clarté
et l’intérêt du sujet et de la rédaction ; par les
soins apportés au choix du papier, des caractères
et du tirage ; par l’excellence des artistes dessi-
nateurs ou graveurs appelés à les orner, ils ont
droit à forcer la porte de tous les salons et de
toutes les bibliothèques.

L’un de ces livres est déjà ici à demi chez lui,
puisqu’il est accompagné de douze belles eaux-
fortes gravées par Léopold Flameng : il a pour
titre Jeanne Darc, et c’est M. de Lescure qui
raconte l’histoire de la chaste et robuste héroïne.
Si nous ne pouvons suivre M. de Lescure dans
son récit ému et véridique, minutieux et large,
les quatre divisions de l’œuvre, la Mission, la
Probation, l’Action et la Passion, disent de quel
esprit poétique ce livre est traversé et réchauffé,
et la mention rapide des eaux-fortes de Flameng
aidera encore le lecteur à en pressentir la couleur
historique.

Le fontispice représente la jeune bergère de
Domrémy poursuivie dans la campagne par ces
« voix » qui lui prédisent sa mission. La pauvre
enfant, toute naïve et toute inquiète, traduit son

trouble par un geste d’une gaucherie charmante.
— Plus loin, vêtue du costume masculin « des
gens de bien simple manière », elle sort de Vau-
couleurs, à cheval, le 25 mars 1429, au milieu
de l’enthousiasme et de l’attendrissement du bon
peuple. — La voici arrivée à Chinon, et qui re-
connaît son « gentil Dauphin » au milieu d'un
groupe de courtisans, et, s’agenouillant, elle lui
expose sa mission. Mais le clergé n’a point voulu
croire au caractère divin de sa démarche, et
moines, prélats et docteurs lui font subir un in-
terrogatoire, et ils restent confondus d’étonne-
ment.

La guerre a commencé. La douce bergère a
revêtu une lourde armure. Le siège est ouvert
sous les murs d’Orléans. Un jour, Jeanne, ha-
rassée, s’est endormie. Mais un songe l’avertit
que « le sang de la France est répandu ». Elle
s’élance sur un cheval, un étendard à la main,
et arrive en un instant et seule sur le lieu du
combat. — Plus loin, L. Flameng l’a représentée
traversant le plus rude de la mêlée avec un esprit
de miséricorde bien en dehors de ces dures épo-
ques, et protégeant de sa bannière les blessés et
les prisonniers contre les excès des soldats enivrés
de victoire. — Et puis, fille craintive et tendre,
à la veille du sacre du roi, à Reims, elle s’échappe
pour s’aller jeter aux genoux de son père et rece-
voir sa bénédiction.

La guerre a repris. Au siège de Paris, à cette
place qui s’étend aujourd’hui, nette de maisons,
en face le Théâtre-Français, à la porte Saint-
Honoré, Jeanne tombe frappée à la jambe d’un
coup d’arbalète. Sinistre avertissement de la fin
de sa mission! — Encore un combat! sous les
murs de Compiègne; une héroïque imprudence

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