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La chronique des arts et de la curiosité — 1866

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Nr. 146 (20 mai)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26565#0161
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i 866,— N" i 46.

BUREAUX, 55, RUE VIVIENNE.

2o mai

LA

CHRONIQUE DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ

SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS

PARAISSANT LE DIMANCHE MATIN

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MOUVEMENT DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ.

Londres, 10 mai 1866.

LES AQUARELLISTES ANGLAIS.

Les exhibitions d’aquarelles sont en ce moment
au nombre de trois. Voici sur chacune d’elles,
par ordre d’importance et d’ancienneté, quelques
détails.

La plus suivie est celle de la « Society of pain-
ters in water colours. » Cette exhibition est la
soixante-deuxième, la Société ayant été fondée
en 1804. La galerie est dans Pall-Mall East, en
face le magasin d’estampes et de dessins de
M. Colnaghi. Le local lui appartient, et pour ne
pas le laisser vide, depuis cinq ans, au mois de
novembre, les membres y exposent leurs dessins
et les études faites pendant l’été. Ces études,
qui diffèrent tout à fait d’aspect avec l'exhibition
actuelle qui s’adresse surtout aux gens du mon-
de, sont ordinairement achetées à de hauts prix
par les artistes eux-mêmes. La « Société des
peintres en couleurs à l’eau » se compose aujour-
d’hui de trente membres et de vingt-cinq asso-
ciés exposants. Il est difficile d’y être admis.
Elle est fort jalouse de son indépendance et on
ne peut à la fois en faire partie et être d’une au-
tre compagnie, pas même académicien. Elle a
pour président M. Frédéric Tayler, et pour se-
crétaire W. Callow. Comme partout, l’entrée est
de un schelling.

L’art de la « couleur à l’eau » est bien tombé
en Angleterre, presque totalement perdu. On y
a substitué une série de procédés de gommes, de
gouache, de grattoir, qui a pour résultat un pro-
duit dont l’aspect manque et de charme et de
franchise. Pas une de ces soi-disant aquarelles,
qui se vendent des centaines de livres sterling,
n’approche ni des beaux ensembles de Turner, ni
des plus rapides notes d’Eugène Delacroix. Ce-
pendant quelques-unes sont traitées avec une
conscience frappante et les aquarellistes sont
certainement ceux qui maintiennent avec le plus
d’obstination l’art anglais dans l’étude scrupu-
leuse du paysage.

Un jeune peintre, M. Georges Boyce, dépasse
de beaucoup tous ses confrères par la délicatesse
de l’impression ressentie et par la justesse de la
traduction. Il n’est pas de ceux qui comptent
toutes les herbes d’un premier plan dans la prai-
rie ou toutes les tuiles d’un toit (ceci n’est nul-
lement une exagération), et cependant il s’astreint
à une minutie singulière dans le rendu des
moindres détails. C’est avant tout un poète. Il
sait accorder le ton de la terre avec celui du
ciel, exprimer les grands silences de la nature
champêtre. La plus frappante sinon la plus im-
portante de ses aquarelles représente un coin
d’étang que traverse un canard en ouvrant un
sillon d’argent qui brille et meurt. M. John Cal-
low, qui représente l’ancienne école, peint avec
plus de largeur, mais avec une palette moins
juste.

M. E. Burne Jones est un des plus solides te-
nants du préraphaélitisme. C’est une nature rê-
veuse, poétique, et que l’on m’affirme être de
très-bonne foi et toute détachée d’idée de pastiche

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