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La chronique des arts et de la curiosité — 1866

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Nr. 160 (25 novembre)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26565#0273
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i 866,— N° 16o.

BUREAUX, 55, RUE VIVIENNE.

25 novembre.

LA

CHRONIQUE DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ

SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS

PARAISSANT LE DIMANCHE MATIN

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MOUVEMENT DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ.

ÉLOGE DU SCULPTEUR DURE T

PAR M. BEULÉ ,

Secrétaire perpétuel de l’Académie des beaux-arts.

L’Académie des beaux-arts a tenu le 10 no-
vembre dernier sa séance annuelle, à laquelle
assistait, comme de coutume, un public nom-
breux et choisi. On a d’abord entendu un rapport
intéressant de M. Gatteaux sur les sujets mis au
concours et sur les lauréats de cette année, en-
tre autres sur MM. Louis et René Ménard, deux
frères, jumeaux par la distinction de leur esprit,
leur goût pour les questions d’art et leur hellé-
nisme. On a écouté ensuite et applaudi chaleu-
reusement, à plusieurs reprises, l'éloge de Fran-
cisque Duret, prononcé par M. Beulé, secrétaire
perpétuel. Ces notices académiques, on le sait,
ont été longtemps marquées au coin d’une cer-
taine uniformité désespérante; le style en était
froid, compassé, métaphysique, et l’on mettait
une sorte de pudeur à particulariser les portraits,
à les colorer surtout. Mais la vieille tradition des
éloges nécrologiques semble maintenant se rajeu-
nir. M Beulé, dans sa notice sur Duret, est entré
dans le vif; il a peint le sculpteur, il en a fait
un portrait animé, aux traits accentués, aux
formes saillantes, sans autre flatterie que le vrai.
Il a précisé en termes heureux le talent original
de cet artiste supérieur, plus fait pour le bronze
111.

que pour le marbre, en disant ce qu’il aurait voulu
naître, non pas à Athènes, mais à Corinthe. » Nous
l’avons, vu revivre un instant, cet homme inquiet,
distrait, concentré, toujours mobile en apparence,
mais toujours rivé à une pensée unique, celle de
l’art. Ses statues, qu’on ne peut oublier, le Mer-
cure, le Danseur napolitain, l’Ange et le Christ
de la Madeleine, et ces Victoires du Louvre, si
françaises dans leur allure légère, si augustes
dans leur fière élégance, elles nous sont apparuos
pendant que l’orateur les caractérisait d’une voix
vibrante, et les décrivait d’un contour ressenti.
M. Beulé a été particulièrement applaudi, lorsque,
parlant des figures de la Tragédie et de la Comé-
die, et de la statue de Rachel, il a évoqué l’image
et le souvenir de la tragédienne inspirée qui au-
rait pu naître à Corinthe, aussi bien qu’au pied
de l’Acropole à Athènes.

Ce qu’a dit M. Beulé sur le Chactas nous a
paru peu juste, car cet ouvrage est, suivant nous,
celui où Duret s’est montré le plus sculpteur,
c’est-à-dire où il a le plus résolûment attaqué la
nature, et une nature qui n’était pas, cette fois,
délicate, gracile et mouvementée, mais robuste,
mâle et expressive dans le repos. Quoi qu’il en
soit, la notice de M. Beulé, malgré quelques res-
trictions sévères, a été accueillie avec sympathie,
parce qu’elle est sympathique. Il a pu intéresser
à la vie d’un sculpteur, qui n’a pas eu d’autre
biographie que ses œuvres, tout un public habi-
tué de longue main à regarder le bronze et le
marbre comme de la froide sculpture! Ch. B.

Il y a, dans le nord de la France, une ville qui
honore particulièrement les artistes; elle stimule leur
vocation, protège leurs débuts, prépare leur succès
dans les concours de Paris; elle les fête, quand ils

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