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La chronique des arts et de la curiosité — 1866

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Nr. 139 (1er avril)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26565#0105
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866.— N° 139.

BUREAUX, 55, RUE VIVIENNE

avril.

LA

CHRONIQUE DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ

SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS

PARAISSANT LE DIMANCHE MATIN

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la Chronique des Arts et de la Curiosité.

PARIS ET DEPARTEMENTS :

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MOUVEMENT DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ.

VENTE AU PROFIT DES POLONAIS.

Les ventes de charité sont à peu près assurées
du succès à l’hôtel Drouot. Celle organisée par
le Comité central franco-polonais, a dépassé
7,000. francs. C’était. Me Boussaton et M. Martin
qui la dirigeaient et l’on peut dire que ces deux
messieurs monopolisent ici la charité.

Parmi les objets offerts, une étude peinte, de
M. Ingres, a monté au delà de 1000 francs. Un
dessin au crayon, de MUe Rosa Bonheur, s’est ar-
rêté juste à ce chiffre : c’était le portrait d’un
jeune taureau sans cornes, de la race normande,
appelée Serlabot. L’acquéreur de ce dessin de-
vait recevoir par-dessus le marché le jeune et
gras modèle lui-même. Mais la division ayant été
réclamée, le bœuf a été mis sur table (ceci est
une figure de rhétorique, car il était livrable
en gare) et a été adjugé, après un combat fort
vif, pour 250 francs. Est-ce un boucher, est-ce un
propriétaire, est-ce un fanatique de la loi Gram-
mont qui s’est rendu acquéreur? sera-t-il remis
en vente, mais cette fois au détail? ira-t-il tirer
la charrue ou errer librement jusqu’au jour de j
sa belle mort dans les prairies d’un parc? Telles
sont les questions que chacun se posa lorsque eut i
retenti le coup de marteau de Me Boussaton.

Les amateurs de bonne peinture avaient fort re-
marqué, dimanche dernier, dans la collection de
M. Breb.., une magnifique esquisse de portrait,
par Josuah Reynolds : une femme ayant passé la
quarantaine, vue de profil, en buste, les cheveux
poudrés et retenus dans une haute coiffe blanche.
Les blancs, les gris et les tons de chair étaient d’une
rare harmonie et posés avec souplesse, hardiesse
et légèreté. On croyait que cette esquisse par un
maître dont les œuvres sont rarissimes en France
monterait un peu haut. C’est au marquis Maison
qu’elle a été adjugée pour 610 francs.

A cette même vente, un excellent Guardi, la
Place Saint-Marc, vigoureux, fin et spirituel au
possible, n’a pu dépasser 2440 francs. Son pen-
dant, la Place de l’église San-Giovanni et San-
Paolo, qui du reste était loin d’avoir la môme
force et le même éclat, s’est arrêté à 2130 francs.

On a beaucoup parlé de la vente de la maison
pompéienne de l’avenue Montaigne et de ses col-
lections. Le prix le plus vraisemblable parmi
tous ceux qui ont été cités paraît être celui de
onze cent mille francs. Cette maison fort peu ha-
bitable aurait été achetée par une compagnie dont
M. Arsène Houssaye serait le représentant et qui
se proposerait de la transformer en musée pen-
dant la durée de la grande exposition. Les objets
d’art et les soi-disant curiosités qu’elle renfer-
mait étaient médiocres. Il n’avait point été
rédigé de catalogue, mais une simple notice sur
feuille volante.

m.

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