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La chronique des arts et de la curiosité — 1866

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Nr. 129 (21 janvier)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26565#0026
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1-8

LA CHRONIQUE DES ARTS

Pour plus de clarté en voici le résumé.
La vente, divisée en trois parties, durera,
avec les interruptions nécessitées par les
expositions, jusqu’au jeudi 1er février. Pre-
mière partie (exposition le dimanche et
vente les deux jours suivants), les tableaux
et études terminées. — Deuxième partie
(exposition le mercredi, vente les trois jours
suivants), les études d’après nature, esquis-
ses, etc. — Troisième partie (exposition le
dimanche, vente les quatre jours suivants),
les dessins, pastels et aquarelles de Troyon
et les tableaux et dessins de maîtres qui for-
maient la collection particulière.

Nous avons passé de longues heures dans
cet immense atelier aujourd’hui silencieux.
Nous pouvons affirmer que les moindres
panneaux portent l’empreinte puissante du
pinceau d’un des plus fermes coloristes de
notre école. Ph. B.

LA VENTE NADAR.

La vente d’une très-curieuse et très-pitto-
resque collection, celle qu’avait réunie,
dans ses minutes de repos, le photographe-
dessinateur-aéronaute et toujours homme
d’esprit qui s’appelle Nadar, aura lieu jeudi
prochain à l’hôtel Drouot. Tout ce qui la
compose est digne d’attirer l’attention,
ayant été choisi par un homme d’un goût
original et d’un sentiment ardent. Quelques
objets méritent d’être particulièrement étu-
diés. C’est, en première ligne, cette effigie
en bois d’un personnage attaché en croix
par des cordes et réunissant les signes exté-
rieurs des deux sexes. Le proffi est celui
d’une Juive, mais il a barbe au menton. Les
vêtements sont ceux d’un homme, mais la
poitrine est celle d’une femme dont le man-
teau ramené ne dissimule qu’à demi sa gros-
sesse. Comme le pauvre soldat de la chan-
son, il a « un pied chaussé et l’autre nu ».
Quel est cet énigmatique personnage? C’est
aux hagiographes à en décider. M. A. Darcel
affirme que c’est une sainte de Hongrie, je
crois, dont le nom est rude comme un accès
de toux. M. Nadar pense que c’est l’image
d’un Christ taillée par des schismatiques et
il montre à l’appui un compotier chinois au
fond duquel est représenté, tracé à l’encre
de Chine, un personnage semblable, accosté

de deux figures debout qui l’adorent. La
planchette traditionnelle porte en effet inri.
Quoi qu’il en soit, c’est une curiosité histo-
rique et sacrée du plus vif intérêt.

M. Nadar, outre des dinanderies de di-
mensions exceptionnelles, a réuni des figu-
rines de Saxe, des bois sculptés, des séries
très-variées de ces faïences de Delftqui por-
tent si malheureusement les traces du pavé
que leur a jeté un trop hollandais ami, et qui
sont en réalité plus dignes d’être recueillies
qu’une quantité de tessons nationaux. Enfin,
une série des plus singulières de pièces chi-
noises dites d’échantillon, c’est-à-dire d’as-
siettes, de compotiers, de services de table,
décorés soit d’armoiries européennes, soit
de fac-similé d’estampes. Rien n’est plus
bizarre que de suivre un artiste chinois co-
piant un Poussin, un Watteau, un Chardin,
ou esquissant d’un pinceau grêle Télémaque
clans Vile de Cahjpso ou la Vie du pire Phi-
lippe. Que l’hôtel Drouot soit donc favorable
à M. Nadar et à sa-jolie collection.

Ph. B.

NOTES SUR TOBAR

A PROPOS DU MUSÉE DE NANCY.

Si des renseignements plus étendus sur Tobar
peuvent être agréables à M. le Directeur du mu-
sée de Nancy, je suis en mesure de les lui four-
nir. Ils sont d’autant plus précieux que les bio-
graphes ont très-peu écrit sur la vie et les
ouvrages de cet artiste. Je les tiens d’ailleurs
d’un homme qui a joui, pendant sa longue car-
rière, d’une grande considération dans les arts,
de M. George, avec lequel j’ai entretenu les
meilleures relations jusqu’au terme de son exis-
tence.

Tobar (Alphonse-Michel de) est considéré gé-
néralement par les biographes comme l’un des
meilleurs élèves de Murillo, et celui qui a le plus
approché du maître, avec Yillavicencio. Et ce-
pendant les mêmes biographes sont d’accord
pour porter la naissance de Tobar en 1678, et la
mort de Murillo en 1682 ou 1685, sans s’aper-
cevoir qu’ils tombent dans une contradiction
grossière et de la dernière inconséquence. Il
est facile d’expliquer d’où provient leur er-
reur.

Natif de la ville d’Higuera, Tobar fut conduit
très-jeune à Séville, où il entra dans l’atelier de
Faxardo, peintre médiocre , mais l’un des fon-
 
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