La chronique des arts et de la curiosité (1866)

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LA CHRONIQUE DES ARTS

— La Sorcière (B. 67). 137 fr. — Le Ravissement
d’une jeune femme (B. 72). Épreuve tirée avant les
taches de rouille. 1G0 fr. — La Mélancolie (B. 74).
270 fr. — Le Groupe des quatre femmes nues (B. 75).
123 fr. — L’Oisiveté (B. 76). 170 fr. ■— La grande
Fortune (B. 77). 275 fr. — La Justice (B. 79). 107 fr.

— Le Paysan et sa Femme (B. 83). 105 fr. — L’Hô-
tesse et le Cuisinier (B. 84). Elle a une petite marge;
collection R. Dumesnil. 300 fr. — Albert de Mayence,
vu de profil (B. 103). 161 fr. — Frédéric, électeur de
Saxe (B. 104). 180 fr.—Philippe Mélanclithon (B. 105).
150 fr. — La Sainte Trinité (B. 122). Pièce gravée
sur bois. 105 fr.

Duvet (Jean), dit le Maître à la Licorne. Saint Sé-
bastien, saint Antoine et saint Roch (B. 10). R. D. 20.
87 fr.

Van Dvck. Breugliel (Pierre), dit le Drôle (C. 2).
W. 2. Épreuve du premier état, à l’eau-forte pure et
avant toute lettre ; elle est à toute marge. — Le Roy
(Philippe, baron). (C. 10). W. 7. Superbe épreuve du
quatrième état, avant la lettre, avant les armes et
avant la chaîne au cou du personnage. 335 fr. —
Momper (Josse de). (C. 7). W 8. Superbe épreuve du
premier état, avant toutes lettres; elle a toute sa
marge. 407 fr. — Snellinx (Jean). (C. 11). W. 12.
Superbe épreuve du premier état, avant toutes lettres;
elle a toute sa marge. 452 fr. — Vostermau (Lucas).
(C. 16). W. 18. Épreuve du premier état, avant
toutes lettres. Collection J. Barnard. 631 fr. — Le
même portrait. Belle épreuve du cinquième état; elle
a toute sa marge. 31 fr. — Vos (Guillaume de). C.
17). W. 19. Épreuve du deuxième état, avant la
lettre. 610 fr.

Bloteling (A.). Mirabelle (Marquis de). Épreuve
avant toutes lettres. 100 fr.

Clouet (Pierre). Anna Wake. Épreuve avant la
lettre. 30 fr.

Edelinck (Gérard). Philippe de Champagne, d’après
lui-même (R. D. 64). Superbe épreuve du premier
état; elle a de la marge. 100 fr. — Louvois (François-
Michel Le Tellier, marquis de), ministre d’État (R.
D. 261). Superbe épreuve du premier état, non dé-
crit, avant divers travaux, notamment sur la figure
de Bellone, dont l’ombre portée du bras droit n’est
pas établie sur la bordure du portrait. Très-rare en
cet état. 90 fr.

Everdingen (Aider Van). La Femme regardant la
nacelle (B. 75). Epreuve à l’eau-forte pure. 45 fr.

(La fin prochainement.)

LA RACCOLTA VENETA.

Il a paru au commencement de cette année, à
Venise, une nouvelle Revue dont le but est de
donner accueil, tous les trois mois, à un choix
sévère de documents intéressants d’art et d’his-
toire puisés aux sources les meilleures et les plus
sûres. L’honorable M. N. Barozzi, directeur élu
du musée Correr, a pris la direction de cette
Revue que, pour être un plus fidèle traducteur
du titre sous lequel elle paraît, nous devrions i

plutôt appeler Recueil, et Recueil Vénitien-
La Raccolta Veneta, Collezionne di documenti
relativi alla storia, alVarcheologia, alla numis-
matica est donc appelée à être, non pas le rival,
mais le compagnon de Y Archivio-Storico-Ra-
liano si populaire en Italie et qu’a fondé, il y
a plus de quarante ans, à Florence, le regretté
Vieusseux. 11 y a cependant cette différence, no-
table pour nous, entre l’Archivio Storico-Ra-
linno et la Raccolta Veneta que cette dernière
paraît vouloir consacrer une part plus grande de
sa publication aux documents d’art qu’aux docu-
ments d’histoire.

Nous avons sous les yeux le premier numéro de
la Raccolta Veneta, et à côté de pièces politiques
vénitiennes dignes de toute admiration, tels que
les Ricordi del Doge Nicolô da Ponte édités
par M. Barozzi, et diverses autres dues à l’esprit
de recherche et de critique de MM. Bartolomeo
Cecchetti et Federico Stéfani, nous remarquons
avec le plus vif intérêt que, par son article
d’illustrazione sur 1 eSigillodi EnricoDandolo,
M. Domenico Urbani, dont le nom nous était
connu pour avoir fait ses premières armes litté-
raires dans cette savante ville de Padoue, s’est
montré un numismate plein des qualités de pré-
cision et de netteté scientifique qui sont indis-
pensables aux écrivains spéciaux dont la mission
est de présenter et de décrire des objets sur la
nature, la date et la valeur desquels les savants
ne sont pas toujours dans ce qu’on appelle l’en-
tente cordiale.

La Raccolta Veneta sort des presses d’Anto-
nelli, excellent établissement vénitien, c’est donc
dire qu’elle est bien et intelligemment imprimée.
Nous la disons la bien venue et nous lui souhai-
tons la fortune dans le monde où elle est appelée
à figurer, c’est-à-dire chez les érudits, chez les
curieux, chez tous les amis sincères de l’histoire
et de l’art.

Le programme du second numéro (fin mars)
annonce divers documents d’art parmi lesquels
la reproduction d’une médaille frappée à l’hon-
neur de la Rosalba Carriera, pièce oubliée et en
tout cas fort peu connue, puis la publication des
lettres italiennes, récemment trouvées, d’un
curieux négociateur de tableaux et banquier
du xvnc siècle, Daniel Nys, dont M. Noël
Sainsbury a fait connaître les lettres anglaises
concernant l’achat de tableaux en Italie pour
le roi Charles, pour le duc de Buckingham et
autres grands personnages de la Grande-Bre-
tagne. Ce Daniel Nys habitait alors Venise, et ce
qu’il a fait passer de tableaux admirables en An-
gleterre tient de l’incroyable. Ses lettres ont cela
d’intéressant qu’elles initient à des détails mer-
cantiles qu’on chercherait vainement ailleurs que