La chronique des arts et de la curiosité (1867)

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LA CHRONIQUE UES ARTS

les Attributs des arts et les Attributs des scien-
ces ; et puis la Pourvoyeuse, les Tours de car-
tes, les Aliments de la convalescence, le Plat
d’argent, l’Aveugle des Feuillants, des Fruits, des
légumes, des gibiers, etc., enfin deux pastels.
Il y a aussi un Chardin fils.

De Fragonard, une petite Espiègle tirant la
barbe d’un magot; deux brillants dessins et
l’Abreuvoir, paysage d’un sentiment tout mo-
derne. De Greuze, une excellente étude de jeune
garçon, et de Carie Yanloo, un portrait magistral
du père de mademoiselle Ledoux.

Prud’hon ouvre le xixe siècle. Nous trouvons
de lui, chez M. Laperlier qui l’aime jusqu’à l'ido-
lâtrie, un superbe portrait en pied de Talleyrand,
les portraits du médecin Dagoumez et de l’enca-
dreur Fontaine, de Mme Jarre, de la princesse Bac-
ciochi, de l’impératrice Joséphine, enfin cette
merveille qu’il faudrait accrocher entre un Cor-
rége et un Léonard, le portrait de MUe Meyer. Puis,
après d’innombrables dessins et études, et le
grand tableau d’Andromaque, l’esquisse de
Daphnis et Chloé et d’un plafond projeté: le Gé-
nie des arts.

Mais il faut nous borner, car nous aurons à
revenir sur cette collection dont plus d’un mor-
ceau entrera, nous l’espérons, dans nos musées
nationaux. C’est de l’art français par excellence,
et on ne peut imaginer des toiles en meilleur état
de conservation. Ph. B.

RESTAURATION

DE LA GALERIE DES CERFS

AU PALAIS DE FONTAINEBLEAU.

Les grandes et intelligentes restaurations entre-
prises dans le palais de Fontainebleau, sous
l’habile direction de M. Paccard, architecte du
palais, continuent avec activité. Bientôt le pu-
blic pourra jouir de la galerie des Cerfs. Située
au-dessous de la galerie de Diane, et de même
dimension, elle a été construite sous le règne
de Henri IY, et terminée probablement au com-
mencement de celui de Louis XIII.

La décoration de cette galerie consistait prin-
cipalement dans la représentation topographique
des quinze résidences royales de cette époque.
Dans chacune de ces vues étaient figurés non-
seulement le château et son parc, mais aussi la
forêt et les différentes localités qui avoisinaient
cette résidence. Le plafond était en poutres et en
solives apparentes ornées d’attributs de chasse et
des chiffres du roi et de la reine.

Par ordre de Louis XV, cette galerie fut chan-
gée en appartements, et cet état de choses a sub-

sisté jusqu’en 1860, époque à laquelle l’empereur
ordonna de la rétablir dans son état primitif.

Diverses circonstances ayant retardé l’exécu-
tion de cette restauration, ce n’est que depuis
trois ans seulement que l’on y travaille avec suite.

Yoici comment ces travaux de restauration ont
été distribués sous la direction de M. Paccard ;
M. Denuelle a été chargé de la restauration de la
partie décorative proprement dite, ainsi que de
celle des vues du palais du Louvre et du château
de Vincennes; M. Guiaud, paysagiste, a été
chargé, d’après les dessins donnés par l’archi-
tecte, de la restauration de toutes les autres ré-
sidences royales. F. Del Tal.

NOTES SUR L’QEUYRE DE M. INGRES.

ESSAI DE CATALOGUE
DES OEUVRES CAPITALES ü’iNGRES.

(Suite.)

1802.— Philémon et Baucis, éblouis par l’éclat
de la divinité de Jupiter, tombent à ses pieds
(dessin reproduit dans Magimel ; au Musée de la
ville du Puy). Un autre dessin de la même com-
position a été donné par l’artiste à M. le comte
de Nieuwerkerke. — Portrait de M. Gilibert de
Montauban (reproduit dans Magimel). — Portrait
d’Ingres à l’âge de vingt-quatre ans (Salon de
1855); propriété de S. A. I. le prince Napoléon;
MUe Forestier en avait exécuté une excellente
copie restée longtemps dans sa famille, et re-
touchée par le maître (reproduit dans Magimel).

1804. — Portrait d’Ingres père (exposé en
1855, gravé dans Magimel). — Portrait de Bar-
tolini, sculpteur, tenant un camée à la main; il a
été gravé par Potrelle (reproduit dans Magimel).
M. Yan Praet possède un second portrait de ce
sculpteur, peint bien postérieurement à celui de
1804, et qui est lui-même fort supérieur. —
Portrait de Bonaparte, Ier consul, debout, vêtu
d’un habit rouge (à l’hôtel de ville de Liège, dans
la salle du collège où il fut solennellement inau-
guré, le 25 mai 1805, après l’établissement de
l’empire (gravé dans Magimel, Salon de 1855).

1806. — Baigneuse (Rome), à M. Defresne
(gravée daos Magimel). — Copie du Mercure de
la Farnésine, par Raphaël. — Copie d’Adam et
Ève des loges de Raphaël (envois de Rome). —
Œdipe expliquant l’énigme du Sphinx (lithogra-
phié par M. Sudre, reproduit dans Magimel),
appartient à M. le comte Duchâtel (Salon de
1827, réexposé en 1846, galerie Bonne-Nouvelle,
et en 1855). — L’empereur Napoléon 1er sur son
trône (à l’hôtel des Invalides, Salondc 1806, gravé
dans Magimel).