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La chronique des arts et de la curiosité — 1867

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Nr. 177 (24 mars)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26659#0103
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ET DE LA CURIOSITÉ.

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remettre l’œuvre de Raphaël à l’habile restaura-
teur, qui n’était autre que M. Willems, peinlre
connu par quelques toiles exquises. Le choix fut
heureux, et après plusieurs années d’un travail
qui fait le plus grand honneur à M. Willems, la
France possède un chef-d’œuvre de plus.

Bien des ravages se laissent voir dans le corps
du saint, amolli par les nombreuses restaura-
tions qu’il a subies, ainsi que dans la peau de
mouton qui couvre le dos du saint Jean ; mais
dans les cuisses et les jambes on retrouve encore
le modelé du maître et la tète est restée admira-
ble avec ses yeux pleins d’Qxpression et de vie.
Le paysage, qui a moins souffert que la figure,
est exécuté superbement, d’un pinceau ferme et
gras, dans un ton puissan t qui rappelle Giorgione.
Cependant cette peinture appartient sans conteste
à l’école romaine. Passavant et quelques amateurs
d’un goût éclairé veulent quelle ait été faite par
un élève de Raphaël, mais le plus grand nombre
des connaisseurs se rangent à l’avis de Mariette
et de Crozat qui l’estimaient du Sanzio.

Comme ce tableau est peint sur toile, contre l’or-
dinaire des tableaux de Raphaël, on croyait même,
au xviiic siècle, avoir retrouvé, au dire de Ma-
riette, le Saint Jean que Yasari mentionne comme
ayant été peint sur toile pour le cardinal Colonna.
Cet auteur ajoute et que quoique le cardinal y fût
extrêmement attaché, il ne put le refuser à Jacques
Carpi, son médecin, pour récompense des soins
qu’il avait eus de lui pendant une grande maladie.
Au temps de Yasari, ce tableau était à Florence
entre les mains de François Benintenti ; ensuite
il a passé dans le cabinet du roi. » Mais est-ce
bien le tableau de François Benintenti que nous
possédons? A quelle source Mariette, ordinai-
rement si consciencieux et si bien renseigné,
a-t-il puisé pour avancer que le tableau du roi
était celui de Benintenti? Nous l’ignorons, et
nous pouvons craindre ici une confusion. A Flo-
rence, dans la Tribune, il existe, depuis 1589, un
Saint Jean également peint sur toile, mais fort
différent de composition et de facture. On connaît
du tableau de la Tribune, de nombreuses répé-
titions, et une entre autres, qui, apportée en
France par Marie de Médicis, figura longtemps
dans la galerie du duc d’Orléans. Mariette la signale
comme « un des plus beaux ouvrages du maître
pour le grand caractère du dessin, la beauté du
pinceau et du coloris, la vérité et le relief de la
figure qui paraît de ronde bosse tant elle est dé-
tachée. » Si cette peinture, qui est probablement
celle que lord Clifford conserve à Triton-Abbey,
près Chepston, était considérée comme l’œuvre
originale, la question serait facilement résolue, car
elle est exécutée sur bois. Mais il en est autrement;
le tableau do la Tribune, bien que d’un faire dé-

bile, d’un coloris cru et désagréable, est regardé
comme l’original. En présence de ces deux
Saint Jean exécutés tous deux sur toile, comment
décider auquel Yasari a entendu faire allu-
sion? Pour aider à mettre fin à toutes ces incer-
titudes il conviendrait, croyons-nous, de relever
avec soin et de publier les armoiries qui, dès le
xvie siècle, ont été figurées en or sur le fond de
la toile du Louvre. Ces armoiries, en faisant con-
naître les anciens et heureux possesseurs de
cet ouvrage superbe, faciliteraient les recherches
et amèneraient peut-être la découverte d’un
titre capable de fixer les opinions.

Émile Galiciion.

EXPOSITION UNIVERSELLE DE 1867.

JURY DES RÉCOMPENSES POUR LES OEUVRES D’ART.

Sont nommés membres du jury international
des récompenses dans les quatre sections du jury
des œuvres d’art :

Section de peinture et de dessin. — MM. Bida,
Cabanel, Français, Fromentin, Gérôme, Maison
(le marquis), Meissonier, Pi 1 s, Reiset (Frédé-
ric), Rousseau (Théodore), Saint-Yictor (Paul
de), Welles de la Valette (le comte).

Section de sculpture. — MM. Barye, Cavelier,
Dumont, Théophile Gautier, Guillaume, Jouffroy,
Michaux.

Section d’architecture. — MM. Ballu, Duban,
Duc, Guilhermy (le baron de), Lenoir (Albert).

Section de gravure et de lithographie. —
MM. Delaborde (le vicomte FI.), Ilenriquel-Du-
pont, Marcille, Martinet (Achille), Mouilleron.

M. le comte de Nieuwerkerke, sénateur sur-
intendant des beaux-arts, membre de la Com-
mission impériale, est nommé président des
quatre sections réunies du jury des œuvres d’art.

— La commission des monuments historiques,
au ministère de la maison de l’Empereur et des
beaux-arts, occupera une place importante au
palais du Champs de Mars. Elle a fait disposer
dans une nombreuse suite de cadres les dessins
et les gravures des monuments qu’elle a eu mis-
sion de faire restaurer et de conserver dans l’in-
térêt de l’art et des études historiques.

—■ La commission belge de l’Exposition uni-
verselle de Paris, invitée par la commission im-
périale à prendre part à une exhibition ayant
pour objet de représenter Y Histoire du travail,
a constitué un comité qu’elle a chargé de l’exé-
cution du projet.
 
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