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La chronique des arts et de la curiosité — 1906

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Nr. 1 (6 Janvier)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19761#0017
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JET DE LA CURIOSITE

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peuples primitifs, il nous faut le deviner, et pour
les civilisations dont nous avons conserve des mo-
numents, la reconstitution n'est guère plus aisée.
Quelques passages peu descriptifs des auteurs an-
ciens, quelques très rares œuvres plastiques, c'est
tout ce qui nous peut renseigner. Il faut arriver
à la civilisation hellénique, aux vases peints, pour
trouver oniin une trace encore parlante, encore
animée, semble-t-il — tant sont veridiques les figures
tracées par les peintres céramistes — des danses
sacrées et profanes do la Grèce antique.

Dire la suite des chapitres où M. de Ménil con-
tinue de décrire les gestes et les attitudes rythmés
par où les hommes ont exprimé leurs sentiments,
leurs désirs, leurs croyances même, serait écrire
un sommaire d'histoire universelle. Des phospho-
rii's d'Athènes aux tournoiements vertigineux drs
derviches, aux sâltations des shakers d'Amérique ;
drs flagellants du xiv» siècle aux danses des morts,
toutes les manifestations religieuses do la danse
sont ici rappelées.

Puis viennent les danses profanes, les danses
nationales, les danses de caractère, l'histoire des
hais à la cour de France ; et des pavanes, des
gavottes du Louvre, nous voici menés aux bals
parés de Versailles, à la danse d'opéra, à la Qui-
mard, à la Camargo, à Marie Sallé, aux Vestris, et
à tant d'autres, que nous ne pouvons plus, hélas !
connaître que par les louanges de leurs contem-
porains, à Isadora Duncau, à miss Loïc Fulier
entin, que, plus heureux, nous avons admirées.

J. S.

Les Animaux d'après nature, recueil artistique
de photographies dociincntaires inédites, par
Emile Bayard. Préface de G. Gabdet. I" livr.
(4 p. de texte et 4 planches). Paris, E. Bernard.
In-folio.

Si, depuis quelques années, la photographie sert
à illustrer les ouvrages d'histoire naturelle, les
précieuses images qu'elle permet d'obtenir des
formes inlinies de la vie animale n'avaient point
encore été mises à la portée des artistes autrement
que sous forme d'épreuves séparées, d'un prix sou-
vent élevé. Le recueil de M. Emile Bayard répan-
dra de tels documents et permettra à tous d'étudier
ces formes à loisir. Sans doute la photographie no
supplée pas à l'étude directe de la nature, mais
elle permet dos comparaisons souvent fructueuses,
celles, par exemple, qu'on peut établir entre les
variétés d'une même famille. Il faut souhaiter que
de tels ouvrages se multiplient et que leurs auteurs
apportent tous leurs soins à réunir d'une façon
méthodique des reproductions bien lisibles, exécu-
tées d'après des modèles choisis avec soin.

Signalons à nos lecteurs l'apparition, à la librai-
rie Gaillard d'une nouvelle édition du beau
livre de M. Pierre Gusmax sur Pompéï, dont il a
été parlé naguère dans la Gazette (1). Cette deu-
xième édition a été mise au courant des dernières
découvertes et des travaux récents sur le sujet.

La quatrième édition de l'excellente et classique
Histoire de la Renaissance en Italie de Jacob
Burckhardt, qui forme le 1er volume de l'Histoire

(1) Gazette des llcaux-Arts du 1" avril l'JOO, p. 347.

de l'architecture moderne, do Burckhardt et Lûbke,
a paru récemment à Stuttgart chez l'éditeur Paul
Neff. Comme pour l'édition précédente, c'est
M. Iloinrich Holtzinger, professeur d'histoire de
l'art à la Haute Ecolo technique de Hanovre, qui
s'est chargé du soin de cette publication. Elle
contient des chapitrés ajoutés par l'auteur lui-même
sur les architectures dans les tableaux de la
Renaissance et sur les fontaines monumentales, et
le nombre des illustrations, qui se monte mainte-
nant à 310, a été également augmenté.

NECROLOGIE

M. Gustave Saige, correspondantde l'Institut,
conservateur des Archives de Monaco, est décédé
dans cette ville le 3 décembre 1905.

Il était né à Paris le 20 août 1838. Fils d'un in-
génieur distingué des Ponts et Chaussées, en rési-
dence à Angoulème. il lit, au lycée de cette ville, de
brillantes études classiques et suivit ensuite les
cours do l'Ecole des Chartes, d'où il sortit avec le
diplôme d'archiviste paléographe.

Attaché aux Archives Nationales, il s'y lit re-
marquer par divers travaux historiques couronnés
par l'Institut. Chercheur intrépide, n'avail-il pas
découvert, au fond d'un vieux earlulairc, l'hommage
rendu par un évèquo catholique, du midi de la
France, à un Juif, pour un fief qui relovait de lui !..»

Ce premier travail l'avait mis hors de pair;
aussi, lorsque le prince souverain do Monaco, pré-
décesseur de celui qui règne actuellement, de-
manda un savant pour mettre ordre à sîs ar-
chives, ne put-on mieux faire que de Lui désigner
G. Saige. En Ib80, il fut promu à ces délicates et
importantes fonctions.

Les Archives de Monaco présentaient un pro-
blème difficile à résoudre. Composées de trois
grands fonds : Grimaldi proprement dits, riches
patriciens do Gènes, fixés à Monaco depuis 1400;

— Goyon-Matignonj successeurs des Grimaldi :

— enfin, Rethel-Mazarin. — 11 s'agissait de coor-
donner entre eux tous ces documents et de les faire
servir à constituer l'hisloiro de la seigneurie et
principauté.

Pendant dix ans, do 1881 à 1890, Saige se consa-
cra tout entier à ce pénible, mais très intéressant
labour, et, non satisfait de ses archives locales, il
compulsa encore colles de Gènes, Turin, Nice,
Borne. IL pénétra même dans les fameuses archives
de Simancas, pour ainsi dire inaccessibles ; enfin,
dans celles du ministère des Affaire3 étrangères a
Paris. . ,

Pendant les années 1890 à 1895 il publia quatre
gros volumes in-4", résumant toutes ses reenerenes
et constituant un monument impérissable pour
L'histoire de Monaco. .

Saige était sur le point de compléter la publica-
tion de ses travaux quand la mort est venue le
surprendre. , ,

11 a manifesté le désir do reposer a Lazas, aans
une sépulture de famille. Nous l'eussions mieux
compris à Monaco, qu'il a tant contribue à feue
revivre. Par ce temps de statuomame ridicule, qui
consiste à élever dos monuments fastueux a la mé-
diocrité, on serait heureux do voir le buste. <U
Saige placé au milieu de ses chères archives, ou U
 
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