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LA CHRONIQUE DES ARTS
fesseur de renseignement simultané des trois
arts et le professeur de théorie de l'architec-
ture ;
Do trois professeurs, chefs d'ateliers libres
de peinture, de sculpture et d'architecture;
De trois délégués des écoles régionales d'ar-
chitecture, nommés par le ministre, sur la
présentation des directeurs et des professeurs
desdites écoles et choisis parmi eux. Ces
délégués sont nommés pour un an; leurs pou-
voirs peuvent être renouvelés.
s-:** Tous les conservateurs du musée du
Louvre ont reçu du ministère des Beaux Arts
un long questionnaire les invitant à formu-
ler, en réponses précises, les réformes et les
améliorations qu'ils jugent devoir être appor-
tées dans le dispositif et les aménagements
des collections confiées à leur garde. Ces
fonctionnaires, après avoir rempli les colon-
nes du document officiel, viennent de le re-
tourner au ministre, qui statuera, après exa-
men. La réforme capitale, méditée par le
ministre, consiste dans la concentration,
dans des salles contiguës, des objets de
même spécialité disséminés dans des collec-
tions éparses.
*** Le Musée historique de l'Armée est,
en ce moment, l'objet d'une réorganisation
complète. L'acceptation des dons est suspen-
due provisoirement. La salle Turenne, au
rez-de-chaussée, fermée au public, vient
d'être livrée aux ouvriers pour diverses répa-
rations. On a décroché de la muraille les
panoplies, drapeaux et trophées qui mas-
quaient des fresques anciennes d'une réelle
valeur artistique. Le classement un peu dis-
parate des objets, dans cette salie, sera ra-
jeuni et reconstitué suivant un ordre autant
que possible chronologique. Les souvenirs
napoléoniens, épars jusqu'ici aux quatre
coins de la pièce, vont être concentrés et
groupés dans la petite aile qui lui fait suite,
occupée actuellement par les spécimens des
uniformes militaires de toutes les époques
de la collection Loustauneau, laquelle sera
transférée dans une salle nouvelle. La salle Bu-
geaud ne conservera que les souvenirs histo-
riques qui ne trouveront pas leur place dans
les salles des étages ; celles-ci vont être réor-
ganisées de fond en comble, suivant un plan
destiné à faire revivre dans l'esprit des visi-
teurs toutes les phases de notre histoire
militaire.
*** Après les hésitations que l'on sait (1),
la destination de Bagatelle est, enfin, fixée.
Pour le parc, d'abord : sans en modifier sen-
siblement l'aspect, on va créer, dans les 24
hectares du domaine, un jardin de collections
horticoles, d'arbres, d'arbustes et de végétaux
d'ornement. D'autre part, il y aura des collec-
tions spéciales : de roses, de plantes de ro-
cailles, de plantes aquatiques, etc.
Quant aux pavillons, ils abriteront des
expositions rétrospectives temporaires d'œu-
vres d'art. Les amateurs et collectionneurs
mettront sous les yeux du public des chefs-
d'œuvre pour la pliipart ignorés.
La visite sera payante, sauf un jonr par
semaine. Le montant des recettes, déduction
faite des frais d'installation et de garde, sera
employé à l'acquisition d'œuvres qui, ajou-
tées aïix dons probables, formeront, peu â
peu, la collection propre de Bagatelle.
*** M. Du jardin-Beaumetz, sous-secrétaire
d'Etat aux Beaux-Arts, vient de décider que
les toiles composant la galerie des portraits
dos Matignon, existant au château de Tori-
gni-sur-Vire (arrondissement do Saint-Lo),
devaient être « considérées, à raison de leur
origine et do leur situation, comme des
immeubles par destination; qu'elles étaient,
à ce titre, classées comme le château lui-
même... et que des propositions seraient sou-
mises au Ministre en vue de faire contribuer
le budget des Beaux-Arts à la dépense qu'en-
traîneront les ouvrages de préservation né-
cessaires. >;
L'initiative des démarches qui viennent
d'aboutir si heureusement est duo au « Co-
mité des sites et monuments de France » du
Touring-Club.
Nous donnons plus loin, à la Bibliographie,
des détails sur cette collection.
*** On restaure, depuis 1802, le château de
Sainl-Germain-cn-Layc. Les travaux, entre-
pris sous la surintendance des Beaux-Arts de
M. do Nieuwerkerke et interrompus à la suite
de la guerre franco-allemande, ne furent re-
pris qu'en 1895. Ils touchent à leur fin. On
vient de faire disparaître les échafaudages
qui masquaient la porte monumentale et elle
apparaît maintenant toute neuve, avec les
Renommées de M. Dcnys Puech, encadrant un
cartouche de l'époque de Louis XIV. Une
plaque en marbre a été scellée au-dessous de
ce motif, indiquant que les travaux ont été
exécutés sous la direction de M. Daumet,
membre de l'Institut et architecte des palais
nationaux.
Le musée de Dijon vient de recevoir en
legs de Mmc Grangier, châtelaine de Vougeot
et de Oilly, la belle collection artistique réu-
nie par elle et son mari, plus une somme de
30.000 francs destinée à son installation et à
son entretien.
Cette collection comprend des meubles an-
ciens, des ivoires, des émaux, des objets d'art
de tout genre, des faïences de Niederwiller,
une remarquable statue en pierre (Sainte Vé-
ronique) de l'école bourguignonne, des ta-
bleaux, parmi lesquels un très beau portrait,
par Prud'hon, de M1" de Yalfrey à l'âge de
huit ans, peint vois 1796, et deux beaux
pastels du Dijonnais Claude Iloin ; le portrait
de l'artiste et celui de sa femme. Dans la salle
où sera exposée cette collection devra figurer
le buste en marbre do M. Grangier par le
sculpteur Ernest Dubois.
#** Le comité de la Société des Artistes
français s'est réuni cette semaine au Grand
,, „ , . , „ .„,. j-ionK n 17i) 213 Palais des Champs-EIvsées, sous la prési-
^(^V. la Chronique des Art, de 190,, p. 170, .lu ^ M_ M^caUj pré£dent
LA CHRONIQUE DES ARTS
fesseur de renseignement simultané des trois
arts et le professeur de théorie de l'architec-
ture ;
Do trois professeurs, chefs d'ateliers libres
de peinture, de sculpture et d'architecture;
De trois délégués des écoles régionales d'ar-
chitecture, nommés par le ministre, sur la
présentation des directeurs et des professeurs
desdites écoles et choisis parmi eux. Ces
délégués sont nommés pour un an; leurs pou-
voirs peuvent être renouvelés.
s-:** Tous les conservateurs du musée du
Louvre ont reçu du ministère des Beaux Arts
un long questionnaire les invitant à formu-
ler, en réponses précises, les réformes et les
améliorations qu'ils jugent devoir être appor-
tées dans le dispositif et les aménagements
des collections confiées à leur garde. Ces
fonctionnaires, après avoir rempli les colon-
nes du document officiel, viennent de le re-
tourner au ministre, qui statuera, après exa-
men. La réforme capitale, méditée par le
ministre, consiste dans la concentration,
dans des salles contiguës, des objets de
même spécialité disséminés dans des collec-
tions éparses.
*** Le Musée historique de l'Armée est,
en ce moment, l'objet d'une réorganisation
complète. L'acceptation des dons est suspen-
due provisoirement. La salle Turenne, au
rez-de-chaussée, fermée au public, vient
d'être livrée aux ouvriers pour diverses répa-
rations. On a décroché de la muraille les
panoplies, drapeaux et trophées qui mas-
quaient des fresques anciennes d'une réelle
valeur artistique. Le classement un peu dis-
parate des objets, dans cette salie, sera ra-
jeuni et reconstitué suivant un ordre autant
que possible chronologique. Les souvenirs
napoléoniens, épars jusqu'ici aux quatre
coins de la pièce, vont être concentrés et
groupés dans la petite aile qui lui fait suite,
occupée actuellement par les spécimens des
uniformes militaires de toutes les époques
de la collection Loustauneau, laquelle sera
transférée dans une salle nouvelle. La salle Bu-
geaud ne conservera que les souvenirs histo-
riques qui ne trouveront pas leur place dans
les salles des étages ; celles-ci vont être réor-
ganisées de fond en comble, suivant un plan
destiné à faire revivre dans l'esprit des visi-
teurs toutes les phases de notre histoire
militaire.
*** Après les hésitations que l'on sait (1),
la destination de Bagatelle est, enfin, fixée.
Pour le parc, d'abord : sans en modifier sen-
siblement l'aspect, on va créer, dans les 24
hectares du domaine, un jardin de collections
horticoles, d'arbres, d'arbustes et de végétaux
d'ornement. D'autre part, il y aura des collec-
tions spéciales : de roses, de plantes de ro-
cailles, de plantes aquatiques, etc.
Quant aux pavillons, ils abriteront des
expositions rétrospectives temporaires d'œu-
vres d'art. Les amateurs et collectionneurs
mettront sous les yeux du public des chefs-
d'œuvre pour la pliipart ignorés.
La visite sera payante, sauf un jonr par
semaine. Le montant des recettes, déduction
faite des frais d'installation et de garde, sera
employé à l'acquisition d'œuvres qui, ajou-
tées aïix dons probables, formeront, peu â
peu, la collection propre de Bagatelle.
*** M. Du jardin-Beaumetz, sous-secrétaire
d'Etat aux Beaux-Arts, vient de décider que
les toiles composant la galerie des portraits
dos Matignon, existant au château de Tori-
gni-sur-Vire (arrondissement do Saint-Lo),
devaient être « considérées, à raison de leur
origine et do leur situation, comme des
immeubles par destination; qu'elles étaient,
à ce titre, classées comme le château lui-
même... et que des propositions seraient sou-
mises au Ministre en vue de faire contribuer
le budget des Beaux-Arts à la dépense qu'en-
traîneront les ouvrages de préservation né-
cessaires. >;
L'initiative des démarches qui viennent
d'aboutir si heureusement est duo au « Co-
mité des sites et monuments de France » du
Touring-Club.
Nous donnons plus loin, à la Bibliographie,
des détails sur cette collection.
*** On restaure, depuis 1802, le château de
Sainl-Germain-cn-Layc. Les travaux, entre-
pris sous la surintendance des Beaux-Arts de
M. do Nieuwerkerke et interrompus à la suite
de la guerre franco-allemande, ne furent re-
pris qu'en 1895. Ils touchent à leur fin. On
vient de faire disparaître les échafaudages
qui masquaient la porte monumentale et elle
apparaît maintenant toute neuve, avec les
Renommées de M. Dcnys Puech, encadrant un
cartouche de l'époque de Louis XIV. Une
plaque en marbre a été scellée au-dessous de
ce motif, indiquant que les travaux ont été
exécutés sous la direction de M. Daumet,
membre de l'Institut et architecte des palais
nationaux.
Le musée de Dijon vient de recevoir en
legs de Mmc Grangier, châtelaine de Vougeot
et de Oilly, la belle collection artistique réu-
nie par elle et son mari, plus une somme de
30.000 francs destinée à son installation et à
son entretien.
Cette collection comprend des meubles an-
ciens, des ivoires, des émaux, des objets d'art
de tout genre, des faïences de Niederwiller,
une remarquable statue en pierre (Sainte Vé-
ronique) de l'école bourguignonne, des ta-
bleaux, parmi lesquels un très beau portrait,
par Prud'hon, de M1" de Yalfrey à l'âge de
huit ans, peint vois 1796, et deux beaux
pastels du Dijonnais Claude Iloin ; le portrait
de l'artiste et celui de sa femme. Dans la salle
où sera exposée cette collection devra figurer
le buste en marbre do M. Grangier par le
sculpteur Ernest Dubois.
#** Le comité de la Société des Artistes
français s'est réuni cette semaine au Grand
,, „ , . , „ .„,. j-ionK n 17i) 213 Palais des Champs-EIvsées, sous la prési-
^(^V. la Chronique des Art, de 190,, p. 170, .lu ^ M_ M^caUj pré£dent