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La chronique des arts et de la curiosité — 1906

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Nr. 2 (13 Janvier)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19761#0023
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ET DE LA CURIOSITE

13

groupe principal doit être l'œuvre d'un successeur
de Gérard David. Ses figures sont d'un caractère
assez facilement reconnaissable : les coins des
lèvres abaissés et la bouche entrouverte leur don-
nent un air « dégoûté ». Par une échappée qui
l'emplit la moitié droite du tableau, on aperçoit
un excellent lointain de paysage, fleuve ou mer
entre des collines semées d'arbres, horizon borné
par une belle montagne bleue, do forme simple.

— N° 38?. « Rembrandt jeune, par lui-même. »
Trop bourgeois de style pour être de Rembrandt.
On peut dire tout au plus : « Ecole de Rembrandt ».

— N° 272. Saint Sébastien, par « Van Dyck ».
La composition, bien agencée, est tout à fait digne
du maître ; mais l'exécution du corps est un peu
molle, tout comme celle de la draperie blanche, de
la cuirasse, des rochers. 11 est difficile do penser à
une œuvre originale d'un élève, étant donnée la
solidité du torse, peu d'accord avec la mollesse de
la facture. C'est probablement une copie d'un bon
tableau de van Dyck ou, peut être, une œuvre
d'élève d'après une esquisse très pousséo du
maître.

Quelle différence avec le n" 270, étude do Made-
leine, en buste, par Rubens, qui se trouve dans le
voisinage ! Ici, tout est fraîcheur, transparence,
liberté d'une brosse alerte. Cette Madeleine, dont
le nez rose palpite, dont la bouche, un peu trop en
arc d'Eros, est délicatement cntr'ouverlc pour lais-
ser échapper un doux gémissement, a été créée
dans l'allégresse. « Quel ton de chair exquis! » a dû
s'écrier le maître on regardant son modèle. « Quel
plaisir je vais avoir à lo mettre sur la toile ! Et le
satin de cette robe ! Et ces cheveux d'un blond
adorable, noyés dans la lumière! » Peut-être l'ar-
tiste avait-il prié son modèle do respirer un oignon
coupé... Ainsi s'expliqueraient ces paupières d'un
rouge rosé, restées pourtant si fraîches. Mais ne
chicanons pas avec notre plaisir. Telle quelle,
l'œuvre est exquise ; elle fait le plus grand tort au
Saint Sebastien, dont le catalogue inflige la res-
ponsabilité à van Dyck. Ce maître se défend, d'ail-
leurs lui-même, avec une petite ébauche en gri-
saille, la Pietà, n° 2G8, que Rubens eût été heureux
d'avoir faite, et qu'il eût sans doute signée avec
plaisir. Van Dyck est un grand artiste : voilà une
affirmation qui n'a rien de paradoxal et par la-
quelle nous clorons provisoirement ces notes.

E. Duhand-Gréville.

La « Sainte Catherine » de Vermejo (?)

A PISE

Le dernier numéro du Burlington Magazine
(janvier 1906) reproduit une remarquable Sainte
Catherine formant la partie centrale d'un triptyque
du musée de Pise. M. Waltcr Dowdeswell rap-
proche cette belle figure du Saint Michel de la
coll. de sir Julius Wernher (1) et de la Sainte
Engracia de la coll. Gardiner (autrefois do la coll.
Somzée), deux œuvres attribuées à ce maître espa-
gnol, que no citent ni Pacheco, ui Marlincz, ni
Palomino, ni Ponz (v. Herbert Cook, Burlington
Magazine, nov. 1005), et qui, tout à coup, ae fait

(1) V. la Chroniiiuc des Arts du 21 octobre 1905,
P- 2(59.

une belle place parmi les peintres de la fin du
xve siècle : Bartholomé Vermejo ou Bornejo. Les
affinités entre lo Saint Michel, la Sainte Engracia
et la Sainte Catherine sont très curieuses, en etlet,
Préparant un article sur la Sainte Catherine de Pise.
je n'aborderai pas ici ies questions délicates qui
Ee rattachent au groupe d'oeuvres réunies sous lo
nom de Vermejo. Mais je tiens à signaler sans
retard que les doux tours que l'on aperçoit dans lo
fond du panneau central do Pise sont les tours de
Notre-Dame et du beffroi de Bruges.

FlÉItENS-GEVAERT.

REVUE DES REVUES

O L'Art moderne (10 décembre 1905). — M. A.
J. Wauters signale comme une œuvre do Vorinecr
de Delft un Portrait d'homme que lo musée de
Bruxelles possède parmi ses œuvres anonymes
(n° 665), et qui, après avoir fait partie dos collec-
tions anglaises Peter Norton, Humphry Ward,
puis do la collection Otlet, à Bruxelles, fut acquis
par le musée à Paris, en 1900.

P La Revue Générale (septembre 1905). —
Article de M. Arnold Goflin sur la récente expo-
sition Lcys et do Brackelecr à Anvers et l'exposi-
tion rétrospective do l'art belge à Bruxelles.

(Novembre). — Article du même sur l'exposition
Jordaens, à Anvers.

|] Eivista d'Arte (Janvier 1905). — M. Bodo
examine la Madone de Luca délia Robhia, du musée
d'Oxford. Malgré les opinions contraires, M. Bodo
croit fermement que cette œuvre est do 1128. 11
apporte, comme nouvelle preuve, une brève étude
d'une réplique qui se trouve à Berlin (collection do
la comtesse de Bûlow).

|| M. Jacques Mesnil recherche quelle est l'ori-
gine do l'opinion qui veut qu'après avoir étudié
dans l'atelier do Fra Filippo Botlicelli ait été chez
les Pollaiuolo. L'examen des œuvres ne permet pas
k l'auteur de conclure que Botlicelli ait été l'élève
d'Antonio Pollaiuolo.

|| M. Supino décrit un petit tableau qui se trouve
au Musée civique do Pise, et qui était jusqu'ici
attribué à l'école siennoise. M. Supino établit que
l'auteur est Barnabé do Modèno.

(Février-Mars). — M. Ricci étudie, à l'aide do
documents inédits, les monuments vénitiens do la
Piazza de Ravenue.

|| M. Jacques Mesnil, continuant son étude, dit
que l'influence do Verrocchio fut prépondérante
sur Botticolli, sans pouvoir établir que Botticolli
ait été dans l'atelier de Verrocchio.

|| M. G. Poggi apporte des documents sur la
Compagnie de la Croix d'Empoli.

(Avril .1905). — M. Pcleo Bacci étudie lacontribtt;
tion do Gruamonlo et de quelques autres sculp-
teurs à la façade de San Giovanni Forcivitas, à
Pistoia.

i| M. Giovanni Poggi, étudiant la chaire de
Sainle-Marie-Nouvello attribuée à Lazzaro d'Andréa
Giaggio, met cette attribution on doute, et conclut,
 
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