ET DE LA CURIOSITE
21
Parmi les noms sur lesquels s'arrêta le choix
ies concurrents, citons encore Prud'hon, qui ne
recueillit qu'une voix ; les sculpteurs Pajou et
Espercieux ; les architectes Percier et Fontaine.
Ces noms -voisinent sur la liste avec ceux du mi -
nistre Berthier et de trois généraux : Junot, Mo-
reau et Lanncs, que leur situation a peut-être
désignés, autant que leur compétence, aux suffrages
des artistes.
Les cinq personnages portés en tète de la liste :
Vincent, Moitto, Ghaudet, Vien et David, furent
nommés membres du jury.
L'Institut leur adjoignit Monge, Toulongeon,
Ptegnault, Pajou et Julien, et l'administration les
généraux Junot et Andreossi, les peintres Vernet,
Robert et Hue.
Vien présida la commission.
Go tut l'esquisse do Gros qui remporta le prix ;
il en fut officiellement avisé le 27 février 1802.
Gomme il n'était pas installé de manière à pou-
voir mener à bien l'exécution d'une aussi grande
tuile, il demanda et obtint, avec l'appui do Junot,
la concession de l'ancienne salle du Jeu do Paume
do Versailles, qui fut restaurée à cet effet.
Les travaux coûtèrent à l'État 1.227 fr. 70 et
firent l'objet d'une correspondance échangée entre
Gros et l'architecte Le Roi, inspecteur général du
domaine de Versailles et dos dépendances ; nous
on avons extrait, pour terminer ces citations, une
lettre dont le ton et la forme révèlent un des plus
fades complimenteurs d'une époque fort déclama-
toire.
« L'Inspecteur général, etc.
« Au citoyen Gros, peintre du Premier Consul.
« Je vous adresse, citoyen, les mémoires réglés
« des ouvrages que vous m'avez invité do diriger
« pour vous, et qui ont été faits d'après vos ordres
« et votre convenance au Jeu do Paume de Ver-
« sailles, destiné à former l'attelier propre au
11 travail dont vous a chargé le Premier Consul.
« Je suis fort aise, citoyen, que cette occasion
« m'ait procuré l'avantage do vous être agréable
« et je le serais bien complettcment si comme
« artiste et amateur je pouvais espérer do votre
« complaisance un reste do palette dont les cou-
<• leurs auraient été emplovées par vous; pardon
« de mon indiscrétion, mais pourquoi ètes-vous
« ne avec un mérite distingué, recevez-en d'avance
« mes smeeres remerciements, ainsi que l'assu-
« rance do la plus sincère estime et do la plus
« parfaite considération.
« Votre concitoyen, Le Roi. «
i Malgré les facilités qu'on lui avait données, Gros
n alla pas vite on besogne, et plusieurs années
après le concours le général Junot, qui s'intéres-
ressait, comme l'on pense, à la célébration d'un do
ses succès, faisait tenter une démarche auprès de
1 administration pour qu'elle invitât Gros à « com-
mencer enfin son tableau » pour lequel il avait
déjà reçu G.000 fr., moitié du prix total.
Les lenteurs do Gros s'expliquent peut-être par
la commande do trois portraits du Premier Consul
dont il fut à la fois chargé, vers la lin do 1802, et
qui lui furent payés ensemble 9.003 fr., et par
celle des Pestiférés de Jaffa, qu'il reçut à la même
époque.
Jean-Louis FouaHÉ.
REVUE DES REVUES
-4- Revue archéologique (1901, 2° semestre).—
Le P. Louis Jalaberl publie do nouvelles stèles
peintes, découvertes à Sidon, datant du second
siècle avant J.-G. — M. II. Martin fait connaître les
esquisses tracées en marge do certains manuscrits
enluminés, et d'après lesquelles les miniaturistes
ont exécuté leur travail ( très intéressant ). —
M. S. Reinach fait connaître, d'après uno photo-
graphie du recueil Armand, uno belle slatuo
grecque conservée dans l'ilo d'Kgino. — M. Colli-
gnon reproduit et explique un petit monument
funéraire de Pergame où ligure un chien en relief.
— M. Cavaniol décrit uno habitation gallo-ro-
maine au lieu dit La Vieille Cité (Haute-Marne) et
reproduit les instruments, vases et autres objets
qu'on y a découverts. — M. Arthur Mahlev rap-
proche uno tête d'éphèbo de Corintho d'une tête
d'éphèbe du Louvre. — il/. Ad. Maier étudie la
naissance do Pandore sur la base de l'Athéna
Parthénos de Phidias. — M. S. Reinach rend compte
des fouilles do MM. Kœrte frères à Gordium, eu
Phrygio.
+ il. S. Reinach commence l'histoire de la col-
lection Campana, en partie d'après des documents
inédits. Le premier article raconte la formation de
la collection, la ruine et l'arrestation do Campana,
sa fin misérable. — M. Jean de Mot publie des vases
égéens en forme d'animaux, inspirés do modèles
égyptiens. — M. Dussaud traite différentes questions
do mythologie syrienne et publie, à cette occasion,
un très curieux bas-relief do Iloms, acquis par le
musée do Bruxelles. — M. de Mély reproduit et
décrit des sculptures gallo-romaines conservées au
musée d'AvaUon. — M. S. Reinacli rend compte
dos fouilles de Crète en 1903.
+ M.Amelung donne ses raisons pour croire quo
les originaux de l'Apollon du Belvédère et do la
Diane à la biche sont d'Euphranor et non de
Leocharès (article richement illustré). — Edhem-
beij relate les découvertes faites par lui à Tralles
et public les belles statues grecques qu'on y a
trouvées. — M. S. Reinach continue l'histoire do
la collection Campana : efforts de Schnelz pour
la faire acquérir par la France; acquisitions du
musée de South Kensington et do l'Ermitage;
enfin, Napoléon III se décide à faire acheter le
reste. Plus loin, lo même archéologue publie un
bas-relief hellénistique du musée do Chantilly et
deux fragments de bas-reliefs gréco-romains où
figurent des chevaux ferrés à clous.
(1905, 1" semestre). — M. S. Reinach publie uno
statuette en bronze d'Alexandre appartenant à
M. Edmond de Rothschild. — Le P. Ronzecalle
décrit et ligure quelques monuments syriens iné-
dits. — Le P. Jalnbert publie une statue colossale
de Poséidon découverte à Byblos. — M. S. Reinach
continue l'histoire de la collection Campana :
transport do la collection à Paris, exposition au
Palais de l'Industrie, controverse entre les savants
français, dont les uns veulent fonder un « Musée
Napoléon III », tandis que les autres demandent
quo les meilleures pièces do la collection Campana
soient versées au Louvio. L'Empereur donne gain
de cause à ces derniers. — âf. Millet consacre un
long compte rendu critique aux travaux de
M. Strzygowski sur l'architecture chrétienne en
21
Parmi les noms sur lesquels s'arrêta le choix
ies concurrents, citons encore Prud'hon, qui ne
recueillit qu'une voix ; les sculpteurs Pajou et
Espercieux ; les architectes Percier et Fontaine.
Ces noms -voisinent sur la liste avec ceux du mi -
nistre Berthier et de trois généraux : Junot, Mo-
reau et Lanncs, que leur situation a peut-être
désignés, autant que leur compétence, aux suffrages
des artistes.
Les cinq personnages portés en tète de la liste :
Vincent, Moitto, Ghaudet, Vien et David, furent
nommés membres du jury.
L'Institut leur adjoignit Monge, Toulongeon,
Ptegnault, Pajou et Julien, et l'administration les
généraux Junot et Andreossi, les peintres Vernet,
Robert et Hue.
Vien présida la commission.
Go tut l'esquisse do Gros qui remporta le prix ;
il en fut officiellement avisé le 27 février 1802.
Gomme il n'était pas installé de manière à pou-
voir mener à bien l'exécution d'une aussi grande
tuile, il demanda et obtint, avec l'appui do Junot,
la concession de l'ancienne salle du Jeu do Paume
do Versailles, qui fut restaurée à cet effet.
Les travaux coûtèrent à l'État 1.227 fr. 70 et
firent l'objet d'une correspondance échangée entre
Gros et l'architecte Le Roi, inspecteur général du
domaine de Versailles et dos dépendances ; nous
on avons extrait, pour terminer ces citations, une
lettre dont le ton et la forme révèlent un des plus
fades complimenteurs d'une époque fort déclama-
toire.
« L'Inspecteur général, etc.
« Au citoyen Gros, peintre du Premier Consul.
« Je vous adresse, citoyen, les mémoires réglés
« des ouvrages que vous m'avez invité do diriger
« pour vous, et qui ont été faits d'après vos ordres
« et votre convenance au Jeu do Paume de Ver-
« sailles, destiné à former l'attelier propre au
11 travail dont vous a chargé le Premier Consul.
« Je suis fort aise, citoyen, que cette occasion
« m'ait procuré l'avantage do vous être agréable
« et je le serais bien complettcment si comme
« artiste et amateur je pouvais espérer do votre
« complaisance un reste do palette dont les cou-
<• leurs auraient été emplovées par vous; pardon
« de mon indiscrétion, mais pourquoi ètes-vous
« ne avec un mérite distingué, recevez-en d'avance
« mes smeeres remerciements, ainsi que l'assu-
« rance do la plus sincère estime et do la plus
« parfaite considération.
« Votre concitoyen, Le Roi. «
i Malgré les facilités qu'on lui avait données, Gros
n alla pas vite on besogne, et plusieurs années
après le concours le général Junot, qui s'intéres-
ressait, comme l'on pense, à la célébration d'un do
ses succès, faisait tenter une démarche auprès de
1 administration pour qu'elle invitât Gros à « com-
mencer enfin son tableau » pour lequel il avait
déjà reçu G.000 fr., moitié du prix total.
Les lenteurs do Gros s'expliquent peut-être par
la commande do trois portraits du Premier Consul
dont il fut à la fois chargé, vers la lin do 1802, et
qui lui furent payés ensemble 9.003 fr., et par
celle des Pestiférés de Jaffa, qu'il reçut à la même
époque.
Jean-Louis FouaHÉ.
REVUE DES REVUES
-4- Revue archéologique (1901, 2° semestre).—
Le P. Louis Jalaberl publie do nouvelles stèles
peintes, découvertes à Sidon, datant du second
siècle avant J.-G. — M. II. Martin fait connaître les
esquisses tracées en marge do certains manuscrits
enluminés, et d'après lesquelles les miniaturistes
ont exécuté leur travail ( très intéressant ). —
M. S. Reinach fait connaître, d'après uno photo-
graphie du recueil Armand, uno belle slatuo
grecque conservée dans l'ilo d'Kgino. — M. Colli-
gnon reproduit et explique un petit monument
funéraire de Pergame où ligure un chien en relief.
— M. Cavaniol décrit uno habitation gallo-ro-
maine au lieu dit La Vieille Cité (Haute-Marne) et
reproduit les instruments, vases et autres objets
qu'on y a découverts. — M. Arthur Mahlev rap-
proche uno tête d'éphèbo de Corintho d'une tête
d'éphèbe du Louvre. — il/. Ad. Maier étudie la
naissance do Pandore sur la base de l'Athéna
Parthénos de Phidias. — M. S. Reinach rend compte
des fouilles do MM. Kœrte frères à Gordium, eu
Phrygio.
+ il. S. Reinach commence l'histoire de la col-
lection Campana, en partie d'après des documents
inédits. Le premier article raconte la formation de
la collection, la ruine et l'arrestation do Campana,
sa fin misérable. — M. Jean de Mot publie des vases
égéens en forme d'animaux, inspirés do modèles
égyptiens. — M. Dussaud traite différentes questions
do mythologie syrienne et publie, à cette occasion,
un très curieux bas-relief do Iloms, acquis par le
musée do Bruxelles. — M. de Mély reproduit et
décrit des sculptures gallo-romaines conservées au
musée d'AvaUon. — M. S. Reinacli rend compte
dos fouilles de Crète en 1903.
+ M.Amelung donne ses raisons pour croire quo
les originaux de l'Apollon du Belvédère et do la
Diane à la biche sont d'Euphranor et non de
Leocharès (article richement illustré). — Edhem-
beij relate les découvertes faites par lui à Tralles
et public les belles statues grecques qu'on y a
trouvées. — M. S. Reinach continue l'histoire do
la collection Campana : efforts de Schnelz pour
la faire acquérir par la France; acquisitions du
musée de South Kensington et do l'Ermitage;
enfin, Napoléon III se décide à faire acheter le
reste. Plus loin, lo même archéologue publie un
bas-relief hellénistique du musée do Chantilly et
deux fragments de bas-reliefs gréco-romains où
figurent des chevaux ferrés à clous.
(1905, 1" semestre). — M. S. Reinach publie uno
statuette en bronze d'Alexandre appartenant à
M. Edmond de Rothschild. — Le P. Ronzecalle
décrit et ligure quelques monuments syriens iné-
dits. — Le P. Jalnbert publie une statue colossale
de Poséidon découverte à Byblos. — M. S. Reinach
continue l'histoire de la collection Campana :
transport do la collection à Paris, exposition au
Palais de l'Industrie, controverse entre les savants
français, dont les uns veulent fonder un « Musée
Napoléon III », tandis que les autres demandent
quo les meilleures pièces do la collection Campana
soient versées au Louvio. L'Empereur donne gain
de cause à ces derniers. — âf. Millet consacre un
long compte rendu critique aux travaux de
M. Strzygowski sur l'architecture chrétienne en