42
LA CHRONIQUE DES ARTS
de l'Etat, ce projet devra recevoir l'approba-
tion du ministre et du Conseil d'Etat.
**« Un certain nombre des plus belles tapis-
series des Gobelins des xviic et xviii0 siècles
ont été classées, on le sait, par la Commis-
sion des Monuments historiques.
Parmi ces tapisseries classées, ligure au
complet la « suite » dite « du roi Louis XIV »,
formée do quatorze grands panneaux mesu-
rant de 25 à 35 mètres carrés de surface.
On a pensé qu'il serait intéressant de pré-
senter au public cette « suite » dans son en-
semble,—jusqu'à ce jour on n'en avait exposé
que des pièces isolées, — et l'administration
des Beaux-Arts vient de décider que ces qua-
torze tapisseries seraient placées dans leur
cadre naturel, c'est-à-dire dans les grands
appartements du château de Versailles.
Le Garde-meuble national va, sans retard,
procéder à cette installation, qui sera défini-
tive, des quatorze superbes panneaux des
Gobelins exécutés d'après Le Brun et Van der
Meulen et parmi lesquels figurent notamment
Y Audience donnée par le roi au cardinal Chigi,
Le Duc d'Anjou déclare roi a"Espagne, le
Plan des Invalides, le Dépari de Turenne pour
la guerre, le Siège de Douai, etc.
**# On se préoccupe de l'agrandissement
du musée Carnavalet, et les 350 000 francs
remboursés à la Ville par le baron Pichon,
à qui l'hôtel de Lauzun a été rétrocédé, vont
trouver là une destination immédiate.
On veut, en effet, démolir les immeubles
qui entourent le musée, et qui appartiennent
au domaine municipal, en même temps que
l'on fera établir, par la Direction de l'archi-
tecture, les plans d'agrandissement,qui seront
soumis à l'approbation du Conseil municipal.
Une rue nouvelle, créée à Paris entre
la rue Jeanne d'Arc prolongée et la place
Pinel, vient de recevoir le nom du paysagiste
Louis Français.
Mme Bartholdi, veuve du sculpteur décédé
il y a deux ans, vient de verser à la Société
des Artistes français une somme de 13.770 fr.,
qui avait été payée à son mari par la ville de
Marseille pour les projets du palais de Long-
champ, par arrêt du Conseil d'Etat du 7 mars
1873. Cette somme est affectée à la fondation
d'un prix, d'une valeur de 400 fr., et destiné
à récompenser annuellement au Salon un
artiste français, âgé de moins de trente ans,
auteur d'une œuvre remarquable par la qua-
lité d'invention ou d'imagination dans n'im-
porte quelle catégorie d'art. Ce prix sera
attribué par le conseil d'administration de la
Société et décerné pour la première fois
en 19J6.
*** Le gouvernement français vient de
faire remettre à Mllc Alice Roosevelt, fille du
président de Etats-Unis, à l'occasion de son
mariage, une tapisserie des Gobelins, Le Ma-
nuscrit, d'après Ehrmann.
^ *** On annonce que M. Luca Beltrami,
l'historien d'art bien connu, aurait découvert
a la Bibliothèque Ambrosienne de Milan un
intéressant dessin de Raphaël. Cette feuille,
noircie par le temps et déchirée, lui semble
être une étude pour le portrait de Bramante
que le peintre a placé près de la figure d'Ar-
chimède dans une de ses fresques du Vatican.
#** Le Pape vient de prendre une décision
qui intéresse le monde des touristes et les
artistes qui viennent à Rome visiter les gale-
ries d'art et principalement celles du Vatican.
Tous les tableaux qui se trouvent aux étages
supérieurs du palais apostolique, et notam-
ment la fameuse Transfiguration de Raphaël,
seront descendus dans les nouvelles salles
plus spacieuses de la Flororia, près les gale-
ries de sculpture et contiguës à la bibliothè-
que. Ce nouveau musée sera enrichi d'autres
tableaux de maîtres anciens, qui restent
ignorés dans différentes pièces du Vatican.
Les tableaux modernes, qui contrastent tant
à côté des chefs-d'œuvre anciens, auront
leur place à part au deuxième étage de la
Flororia. Les nouveaux locaux offrent une
plus grande sécurité et cet avantage que les
visiteurs n'auront plus près de trois cents
marches à gravir.
*** Le 21 janvier, a été inaugurée à Berlin,
en présence de S. A. le kronprinz allemand,
l'exposition centennale de l'art allemand
que nous avions annoncée ici l'an dernier.
Elle s'étend, comme nous l'avons dit, de 1775
à 1875, afin, d'un côté, de montrer la transi-
tion de l'art du xvme siècle au style classique,
et de rester, d'autre part, en dehors des luttes
esthétiques actuelles. Plus de deux mille
peintures et une quantité considérable de
dessins remplissent les salles, aménagées à
cet effet, d'une partie de la Nationalgalerie
et do quelques salles du Nouveau Musée ; elles
offrent un tableau très complet de l'évolution
de l'art allemand durant cette centaine
d'années et, tout particulièrement, durant la
première moitié, très mal connue jusqu'ici,
de cette période.
La Gazelle se propose, d'ailleurs, de parler
en détail de cette intéressante leçon d'his-
toire de l'art.
PETITES EXPOSITIONS
exposition du cercle de l'union artistique
le dessin pau la méthode intuitive
le salon de l'école française
exposition de la miniature
les arts réunis
expositions de m1"6 marie duhem
et de m. paul ranson
Le temps n'est plus où les expositions
hivernales des cercles constituaient la seule
distraction d'art offerte à l'amateur dans
l'attente du Salon de mai. Les expositions
collectives pullulent, et leur limite n'est pas
près d'être atteinte, si je me réfère aux grou-
pements nouveaux en voie de formation.
A force de solliciter l'attention à mille re-
prises, on la disperse, on la lasse, et il est à
LA CHRONIQUE DES ARTS
de l'Etat, ce projet devra recevoir l'approba-
tion du ministre et du Conseil d'Etat.
**« Un certain nombre des plus belles tapis-
series des Gobelins des xviic et xviii0 siècles
ont été classées, on le sait, par la Commis-
sion des Monuments historiques.
Parmi ces tapisseries classées, ligure au
complet la « suite » dite « du roi Louis XIV »,
formée do quatorze grands panneaux mesu-
rant de 25 à 35 mètres carrés de surface.
On a pensé qu'il serait intéressant de pré-
senter au public cette « suite » dans son en-
semble,—jusqu'à ce jour on n'en avait exposé
que des pièces isolées, — et l'administration
des Beaux-Arts vient de décider que ces qua-
torze tapisseries seraient placées dans leur
cadre naturel, c'est-à-dire dans les grands
appartements du château de Versailles.
Le Garde-meuble national va, sans retard,
procéder à cette installation, qui sera défini-
tive, des quatorze superbes panneaux des
Gobelins exécutés d'après Le Brun et Van der
Meulen et parmi lesquels figurent notamment
Y Audience donnée par le roi au cardinal Chigi,
Le Duc d'Anjou déclare roi a"Espagne, le
Plan des Invalides, le Dépari de Turenne pour
la guerre, le Siège de Douai, etc.
**# On se préoccupe de l'agrandissement
du musée Carnavalet, et les 350 000 francs
remboursés à la Ville par le baron Pichon,
à qui l'hôtel de Lauzun a été rétrocédé, vont
trouver là une destination immédiate.
On veut, en effet, démolir les immeubles
qui entourent le musée, et qui appartiennent
au domaine municipal, en même temps que
l'on fera établir, par la Direction de l'archi-
tecture, les plans d'agrandissement,qui seront
soumis à l'approbation du Conseil municipal.
Une rue nouvelle, créée à Paris entre
la rue Jeanne d'Arc prolongée et la place
Pinel, vient de recevoir le nom du paysagiste
Louis Français.
Mme Bartholdi, veuve du sculpteur décédé
il y a deux ans, vient de verser à la Société
des Artistes français une somme de 13.770 fr.,
qui avait été payée à son mari par la ville de
Marseille pour les projets du palais de Long-
champ, par arrêt du Conseil d'Etat du 7 mars
1873. Cette somme est affectée à la fondation
d'un prix, d'une valeur de 400 fr., et destiné
à récompenser annuellement au Salon un
artiste français, âgé de moins de trente ans,
auteur d'une œuvre remarquable par la qua-
lité d'invention ou d'imagination dans n'im-
porte quelle catégorie d'art. Ce prix sera
attribué par le conseil d'administration de la
Société et décerné pour la première fois
en 19J6.
*** Le gouvernement français vient de
faire remettre à Mllc Alice Roosevelt, fille du
président de Etats-Unis, à l'occasion de son
mariage, une tapisserie des Gobelins, Le Ma-
nuscrit, d'après Ehrmann.
^ *** On annonce que M. Luca Beltrami,
l'historien d'art bien connu, aurait découvert
a la Bibliothèque Ambrosienne de Milan un
intéressant dessin de Raphaël. Cette feuille,
noircie par le temps et déchirée, lui semble
être une étude pour le portrait de Bramante
que le peintre a placé près de la figure d'Ar-
chimède dans une de ses fresques du Vatican.
#** Le Pape vient de prendre une décision
qui intéresse le monde des touristes et les
artistes qui viennent à Rome visiter les gale-
ries d'art et principalement celles du Vatican.
Tous les tableaux qui se trouvent aux étages
supérieurs du palais apostolique, et notam-
ment la fameuse Transfiguration de Raphaël,
seront descendus dans les nouvelles salles
plus spacieuses de la Flororia, près les gale-
ries de sculpture et contiguës à la bibliothè-
que. Ce nouveau musée sera enrichi d'autres
tableaux de maîtres anciens, qui restent
ignorés dans différentes pièces du Vatican.
Les tableaux modernes, qui contrastent tant
à côté des chefs-d'œuvre anciens, auront
leur place à part au deuxième étage de la
Flororia. Les nouveaux locaux offrent une
plus grande sécurité et cet avantage que les
visiteurs n'auront plus près de trois cents
marches à gravir.
*** Le 21 janvier, a été inaugurée à Berlin,
en présence de S. A. le kronprinz allemand,
l'exposition centennale de l'art allemand
que nous avions annoncée ici l'an dernier.
Elle s'étend, comme nous l'avons dit, de 1775
à 1875, afin, d'un côté, de montrer la transi-
tion de l'art du xvme siècle au style classique,
et de rester, d'autre part, en dehors des luttes
esthétiques actuelles. Plus de deux mille
peintures et une quantité considérable de
dessins remplissent les salles, aménagées à
cet effet, d'une partie de la Nationalgalerie
et do quelques salles du Nouveau Musée ; elles
offrent un tableau très complet de l'évolution
de l'art allemand durant cette centaine
d'années et, tout particulièrement, durant la
première moitié, très mal connue jusqu'ici,
de cette période.
La Gazelle se propose, d'ailleurs, de parler
en détail de cette intéressante leçon d'his-
toire de l'art.
PETITES EXPOSITIONS
exposition du cercle de l'union artistique
le dessin pau la méthode intuitive
le salon de l'école française
exposition de la miniature
les arts réunis
expositions de m1"6 marie duhem
et de m. paul ranson
Le temps n'est plus où les expositions
hivernales des cercles constituaient la seule
distraction d'art offerte à l'amateur dans
l'attente du Salon de mai. Les expositions
collectives pullulent, et leur limite n'est pas
près d'être atteinte, si je me réfère aux grou-
pements nouveaux en voie de formation.
A force de solliciter l'attention à mille re-
prises, on la disperse, on la lasse, et il est à