DOI issue:
Nr. 11 (17 Mars)
DOI Page / Citation link:https://doi.org/10.11588/diglit.19761#0097
ET DE LA
CURIOSITE
des opinions ou critiques des graveurs d'art ou
d'industrie, des imprimeurs ou do leurs protes ;
opposer un réveil novateur aux somnolences do la
routine, la recherche des erreurs commises à la
quiétude satisfaite ; réclamer pour l'éducation dos
yeux de la foule le Montait d'une esthétique appli-
quée aux plus humbles ouvrages : tel sera le but
do co recueil. ».
Ce but a été poursuivi et atteint de la façon la
plus heureuse. Successivement M. Marty, accom-
pagnant sa démonstration d'exemples typiques,
excellemment choisis, présentés do la seule façon
valable, nous initie aux règles et aux procédés
des divers genres de gravure ou d'impression: gra-
vures sur bois (avec reproductions d'œlivres de
MM. Jacques Boltrand, Florian, Lopère); reliefs
chimiques (au trait, d'après un dessin à la plume,
d'après une taille-douce, d'après une lithographie ;
relief rehaussé de roulette ; dessin sur papier
Gillot ; similigravure en noir ; chromotypie Gil-
lot : trichromie) ; caractères typographiques (type
go hique emprunté aux Heures do S. Vostre, pré-
senté sur papier parcheminé; type romain de Ga-
ramond, sur papier vergé teinté ; type Didot, page
du Paul et Virginie dp 1806, sur papier de. l'épo-
que ; types anglais do William Morris et de Lucien
Pissarro, ce dernier texte composé et imprimé par
M. et Mmi Pissarro sur papier à leur filigrane;
page d'annonces américaiues sur papier vergé mé-
canique; texte Grasset, av-c texte inédit de l'artiste
donnant son sentiment sur les caractères typogra-
phiques; type. Auriol avec texte du même genre par
Auriol) ; enfin, la gravure en taille-douce (avec
exemples de burin sur état d'eau-forte ; de burin
pur, par Gaillard ; d'eau-forte originale, par Millet ;
d'eau forte originale avec couleurs ; d'eau-forte de
reproduction, de pointe sèche originale, d'héliogra-
vure, d'héléogravure en couleurs ; d'héliogravure
:ï la poupée) ; la lithographie (lithographies d'in-
terprétation au crayon, lavis et grattoir; lithogra-
phie originale au crayon ; autographie ; lavis litho-
graphique; lithographie en couleurs; affiches en
couleurs) ; la photolypie on noir ou teintée (l'exem-
ple du celle-ci est une sanguine du xviu" siècle tirée
sur papier de l'époque) ; les procédés spéciaux :
dessin sur verre, par; Corot ; gypsographie de
Pierre Roche ; pochoir, d'après Toulouse-Lautrec.
Un chapitre consacré aux papiers et aux encres
termine cet éloquent et persuisif plaidoyer pour
sauvegarder dans ses essentiels principes un art
dont la science se perd.
On jugera, d'après co sommaire, do l'intérêt et
de l'utilité d'un pareil ouvrage pour tous ceux qui
s intéressent à l'art du livre; on peut deviner aussi,
rien que par cette nomenclature, quels soins il a
fallu apporter, pour •.uo a déni nstratiou lût ce
qu'elle est, absolument persuasive, k la présenta-
tion et à l'exécution de tant de planches, si variées
do procédés. C'est, pour résumer en quelques mots
notre jugement sur ce livre vraiment rare, l'œuvre
Parfaite d'un homme do goût.
Auguste Marguillier.
, La précieuse collection dos Klassiker der Kunst
W» Qesamtausgdben (Stuttgart, Deutsche Ver-
jagsanstalt) a publié récemment ses 6°" et 7mc vo-
iumes. On se souvient qu'il s'agit, dans ces ma-
n»els, de la reproduction de l'œuvre totale des
maîtres, et l'on comprend sans peine l'accueil
chaleureux que de pareils livres, mis à la portée
de tous par leur prix très modéré (6 marks pour
les deux que nous annonçons), reçoivent des tra-
vailleurs et quels services ils leur rendent.
Les deux derniers volumes sont consacrés à
Velazquez et à Michel-Ange. 146 gravures pour
le premier, 100 pour le second, offrent aux yeux la
production de ces deux génies, classée chronolo-
giquement et présentée ensuite, à la fin du livre,
méthodiquement par collections. Ces reproduc-
tions, directement exécutées d'après les originaux,
comprennent, on ce qui concerne Michel-Ange, à la
fois ses sculptures ot ses pointures cl, parmi
celles-ci, plusieurs (comme le cas se présente éga-
lement pour Velazquez) sont même données non
seulement dans leur ensemble, mais dans leurs
détails les plus intéressants ; il n'y en a pas moins,
par exemple, de 70 consacrées aux fresques du
plafond de la Sixtine, de 11 au Jugement dernier.
Des notices très étudiées, par M. Walther gexsel,
pour lo premier de ces maîtres, et par M. Fritz
knapp, pour le second, illustrées de reproduc-
tions do dessins, précèdent chaque album et sont
complétées à la fin par des notes savantes sur
plusieurs des œuvres reproduites.
NECROLOGIE
M1»" Edouard Manet, veuve du célèbre peintre,
vient de mourir à Paris, à l'Age de soixante-treize
ans.
Issue d'une famille hollandaise d'artislos, artiste
elle-même, musicienne délicate, elle avait été une
compagne aimante et dévouée pour son mari,
qu'elle soutint et encouragea aux heures difficiles
do sa vie. Son frère, M. Léon Leenhoff, sculpteur
et graveur de talent, correspondant do l'Institut,
s'associa, d'ailleurs, avec une fidélité éprouvée, à
celte mission d'affectueuse sollicitude qu'elle rem-
plit tou'.o sa vie auprès de Manet. Co fut lui, no-
t-imment, qui servit do modèle au peintre dans
beaucoup do ses couvres, ot on parlicuber pour
YEnfant aux cerises ot pour le Déjeuner.
Par la mort do sa veuve,, la famille de Manet se
trouve réduite à um personne : sanièce, MmB Emma
P.ouard, fille de M"'° Berthe Morizot. qui avait
épousé le frère cadet du peintre, Eugène Manet.
Nous apprenons aussi la mort de M. Léon
Painlevé, l'architecte bien connu, auquel on doit
plusieurs découvertes de chimie industr.elle, dé-
cédé a Paris, à l'âge do s lixante-quatorzo ans. Il
éta t le père de M. Paul Painlevé, membre de lTàs-
tilut ot professeur à la Sorbonne.
MOUVEMENT DES ARTS
Collection J. Gariè
Vente d'objets d'art et peintures de la Chine et
du Japon, faite à l'Hôte1 Drouot, salle 7, du 5 au
10 mars, par M» Lair-Dubrouil et M. Ping.
Produit total : 171.122 francs.
Laques antérieurs au xvi" siècle..—.13.. Boîte
à thé cylindrique en laque mordoré et plomb.
CURIOSITE
des opinions ou critiques des graveurs d'art ou
d'industrie, des imprimeurs ou do leurs protes ;
opposer un réveil novateur aux somnolences do la
routine, la recherche des erreurs commises à la
quiétude satisfaite ; réclamer pour l'éducation dos
yeux de la foule le Montait d'une esthétique appli-
quée aux plus humbles ouvrages : tel sera le but
do co recueil. ».
Ce but a été poursuivi et atteint de la façon la
plus heureuse. Successivement M. Marty, accom-
pagnant sa démonstration d'exemples typiques,
excellemment choisis, présentés do la seule façon
valable, nous initie aux règles et aux procédés
des divers genres de gravure ou d'impression: gra-
vures sur bois (avec reproductions d'œlivres de
MM. Jacques Boltrand, Florian, Lopère); reliefs
chimiques (au trait, d'après un dessin à la plume,
d'après une taille-douce, d'après une lithographie ;
relief rehaussé de roulette ; dessin sur papier
Gillot ; similigravure en noir ; chromotypie Gil-
lot : trichromie) ; caractères typographiques (type
go hique emprunté aux Heures do S. Vostre, pré-
senté sur papier parcheminé; type romain de Ga-
ramond, sur papier vergé teinté ; type Didot, page
du Paul et Virginie dp 1806, sur papier de. l'épo-
que ; types anglais do William Morris et de Lucien
Pissarro, ce dernier texte composé et imprimé par
M. et Mmi Pissarro sur papier à leur filigrane;
page d'annonces américaiues sur papier vergé mé-
canique; texte Grasset, av-c texte inédit de l'artiste
donnant son sentiment sur les caractères typogra-
phiques; type. Auriol avec texte du même genre par
Auriol) ; enfin, la gravure en taille-douce (avec
exemples de burin sur état d'eau-forte ; de burin
pur, par Gaillard ; d'eau-forte originale, par Millet ;
d'eau forte originale avec couleurs ; d'eau-forte de
reproduction, de pointe sèche originale, d'héliogra-
vure, d'héléogravure en couleurs ; d'héliogravure
:ï la poupée) ; la lithographie (lithographies d'in-
terprétation au crayon, lavis et grattoir; lithogra-
phie originale au crayon ; autographie ; lavis litho-
graphique; lithographie en couleurs; affiches en
couleurs) ; la photolypie on noir ou teintée (l'exem-
ple du celle-ci est une sanguine du xviu" siècle tirée
sur papier de l'époque) ; les procédés spéciaux :
dessin sur verre, par; Corot ; gypsographie de
Pierre Roche ; pochoir, d'après Toulouse-Lautrec.
Un chapitre consacré aux papiers et aux encres
termine cet éloquent et persuisif plaidoyer pour
sauvegarder dans ses essentiels principes un art
dont la science se perd.
On jugera, d'après co sommaire, do l'intérêt et
de l'utilité d'un pareil ouvrage pour tous ceux qui
s intéressent à l'art du livre; on peut deviner aussi,
rien que par cette nomenclature, quels soins il a
fallu apporter, pour •.uo a déni nstratiou lût ce
qu'elle est, absolument persuasive, k la présenta-
tion et à l'exécution de tant de planches, si variées
do procédés. C'est, pour résumer en quelques mots
notre jugement sur ce livre vraiment rare, l'œuvre
Parfaite d'un homme do goût.
Auguste Marguillier.
, La précieuse collection dos Klassiker der Kunst
W» Qesamtausgdben (Stuttgart, Deutsche Ver-
jagsanstalt) a publié récemment ses 6°" et 7mc vo-
iumes. On se souvient qu'il s'agit, dans ces ma-
n»els, de la reproduction de l'œuvre totale des
maîtres, et l'on comprend sans peine l'accueil
chaleureux que de pareils livres, mis à la portée
de tous par leur prix très modéré (6 marks pour
les deux que nous annonçons), reçoivent des tra-
vailleurs et quels services ils leur rendent.
Les deux derniers volumes sont consacrés à
Velazquez et à Michel-Ange. 146 gravures pour
le premier, 100 pour le second, offrent aux yeux la
production de ces deux génies, classée chronolo-
giquement et présentée ensuite, à la fin du livre,
méthodiquement par collections. Ces reproduc-
tions, directement exécutées d'après les originaux,
comprennent, on ce qui concerne Michel-Ange, à la
fois ses sculptures ot ses pointures cl, parmi
celles-ci, plusieurs (comme le cas se présente éga-
lement pour Velazquez) sont même données non
seulement dans leur ensemble, mais dans leurs
détails les plus intéressants ; il n'y en a pas moins,
par exemple, de 70 consacrées aux fresques du
plafond de la Sixtine, de 11 au Jugement dernier.
Des notices très étudiées, par M. Walther gexsel,
pour lo premier de ces maîtres, et par M. Fritz
knapp, pour le second, illustrées de reproduc-
tions do dessins, précèdent chaque album et sont
complétées à la fin par des notes savantes sur
plusieurs des œuvres reproduites.
NECROLOGIE
M1»" Edouard Manet, veuve du célèbre peintre,
vient de mourir à Paris, à l'Age de soixante-treize
ans.
Issue d'une famille hollandaise d'artislos, artiste
elle-même, musicienne délicate, elle avait été une
compagne aimante et dévouée pour son mari,
qu'elle soutint et encouragea aux heures difficiles
do sa vie. Son frère, M. Léon Leenhoff, sculpteur
et graveur de talent, correspondant do l'Institut,
s'associa, d'ailleurs, avec une fidélité éprouvée, à
celte mission d'affectueuse sollicitude qu'elle rem-
plit tou'.o sa vie auprès de Manet. Co fut lui, no-
t-imment, qui servit do modèle au peintre dans
beaucoup do ses couvres, ot on parlicuber pour
YEnfant aux cerises ot pour le Déjeuner.
Par la mort do sa veuve,, la famille de Manet se
trouve réduite à um personne : sanièce, MmB Emma
P.ouard, fille de M"'° Berthe Morizot. qui avait
épousé le frère cadet du peintre, Eugène Manet.
Nous apprenons aussi la mort de M. Léon
Painlevé, l'architecte bien connu, auquel on doit
plusieurs découvertes de chimie industr.elle, dé-
cédé a Paris, à l'âge do s lixante-quatorzo ans. Il
éta t le père de M. Paul Painlevé, membre de lTàs-
tilut ot professeur à la Sorbonne.
MOUVEMENT DES ARTS
Collection J. Gariè
Vente d'objets d'art et peintures de la Chine et
du Japon, faite à l'Hôte1 Drouot, salle 7, du 5 au
10 mars, par M» Lair-Dubrouil et M. Ping.
Produit total : 171.122 francs.
Laques antérieurs au xvi" siècle..—.13.. Boîte
à thé cylindrique en laque mordoré et plomb.