DOI issue:
Nr. 14 (7 Avril)
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LA CHRONIQUE DES ARTS
ses et assez belles pour que l'idée soit venue à un
éditeur allemand do donner pour son pays, mais
en étendant l'entreprise à toutes les époques, un
pendant au précieux album de Documents de
sculpture du Moyen âge. que MM. Paul Vitry et
G. Brière nous offraient il y a deux ans. Ce nou-
veau recueil sera pour les historiens et pour les
artistes un ouvrage non moins utile par l'abondance
— l'éditeur annonce de 1.500 à 2.000 reproductions
— et l'intérêt des documents qu'il se propose de
publier, intérêt d'autant plus grand que fort peu
d'entre eux sont connus, la sculpture allemande
n'ayant jamais été l'objet de travaux très appro-
fondis et très étendus. Pour la commodité dos
souscripteurs, les quatre séries (de cinq livraisons
chacune et contenant 100 planches in-folio) où elles
seront réparties et dont l'ensemble offrira un tableau
complet do l'histoire de la sculpture allemande,
réuniront chacune un choix d'oeuvres caractéristi-
ques de toutes les époques et pourront ainsi être
acquises séparément (1).
La première livraison de la première série, qui
vient de paraître, comprend les œuvres suivantes :
du xii" siècle, les portes de bronze de la cathédrale
de Gneson (Prusse) ; du xnr, le célèbre groupe du
Christ en croix entre la Vierge et saint Jean, de
Freiberg, en Saxe; les bas-reliefs en pierre de la
chaire de l'église du Château, à Wcchselburg
(Saxe); le tombeau de Wipert von Groitzcli à l'église
du couvent de Pegau (Saxe); la tète de la statue de
l'empereur Henri II â la cathédrale de Bamberg ;
et celle d'une statue do donateur à la cathédrale de
Xaumburg ; des stalles en bois sculpté au musée
des Arts décoratifs do Cologne ou à l'église Saint-
Géréon de cette ville; le tombeau du duc Henri IV
à l'église de la Croix à Breslau ; du xiv" siècle, des
portraits en buste au triforium de la cathédrale do
Prague et des statuettes d'Apôtres, en terre cuite,
au Musée germanique de Nuremberg; du xv, le
beau crucifix en pierro de Nicolas do Leyde au
cimetière de Baden-Baden ; du xvi", des statues en
bois d'anges, de diacres et d'Apôtres au musée de
la Société des antiquaires de Dresde ; des épita-
phos en pierro dans dos églises de Breslau et de
Liegnitz (Silésie); du xvir, dos statues en marbre
au tombeau du sculpteur Nosseni à l'église Sainte-
Sophie do Dresde ; du xvur3, des détails du Zwin-
ger et la chaire en bois do l'église de la Cour, à
Dresde.
Ces planches sont exécutées en phototypie, de
préférence directement d'après les originaux, ou
bien d'après dos moulages conservés dans dos
musées, et constituent des documents do travail
très précieux.
A. M.
NECROLOGIE
Le peintre et historien d'art bien connu Jules
Helbig est mort le 15 février à Liège. Il était né
dans cette ville le 8 mars 1821. Après avoir suivi
les cours do l'Académie do sa ville natale, puis ceux
de l'Académie do Dûsseldorf, il se consacra à la
peinture d'histoire et à la peinture religieuse et
fut chargé d'importants travaux do décoration et
de restauration dans des églises do Liège et de la
vallée de la Meuse. En mémo temps, il collaborait
(1) Au prix de 100 marks.
à des revues artistiques et devenait, à partir de
1883, directeur de la Revue de Vart chrétien,
dans laquelle il publia de nombreuses études. Ses
principaux ouvrages sont une Histoire de la pein-
ture et de la sculpture au pays de Liège et un
grand travail d'ensemble sur L'Art mosan qui
doit paraître prochainement.
On annonce la mort, à Rome, du directeur de
l'Office régional de la conservation dos Monuments,
l'ingénieur Giulio de Angelis. Restaurateur cons-
ciencieux et plein de goût, il présida, entres autres,
à la restauration du palais Vitelleschi à Corneto, et
do la Loggia dei Papi à Viterbo.
On annonce également la mort de deux paysa-
gistes : Karl-Gustav Rodde, de Dantzig, décédé
à Gross-Lichterfeld, à l'âge de soixante seize ans,
et CjUi s'adonna de préférence à. la représentation
des sites italiens ; — et Jobann-Wilhelm Jûr-
gens, de Lûbeck, décédé le 4 mars à Wieshaden,
qui peignit aussi des paysages italiens, mais sur-
tout des vues de son pays natal.
TRIBUNAUX
Un procès intéressant s'est plaidé récemment à
Bruxelles à propos d'un faux Rembrandt. Nous
en empruntons le récit à la Frankfurter Zcilung :
Le tableau eu question', représentant un jeune
homme faisant des bulles de savon, avait été
acheté en 1881 par un amateur, pour la somme de
50 francs, à la vente Soenons, à Gand. Un nettoyage
de la toile fit apparaître la signature do Rembrandt.
Plusieurs critiques d'art consultés déclarèrent que
l'œuvre était bien du maître, et, à la suite de
cette découverte sensationnelle, un marchand do
Bruxelles, de B., acheta le tableau 38.000 marks
(47.500 francs) puis le revendit, avec tous les cer-
tificats d'authenticité désirables, à un collègue
américain, van H., pour la somme de 138.000 fr.
Mais, peu do temps après, des doutes furent éle-
vés sur l'authenticité do l'œuvre et finalement se
confirmèrent. Van H. cita alors en justice son col-
lègue do Bruxelles. La queslion qui se posait était
celle-ci : l'acheteur d'un tableau peut-il prétendre
qu'il y a eu erreur sur l'objet vendu, même si lors
de la vente on lui a fourni tous les éléments néces-
saires pour le fixer sur la valeur de l'œuvre et si,
d'autre part, le vendeur ne lui a pas garanti de
façon spéciale l'authenticité de l'œuvre?
Le tribunal a répondu affirmativement à cotte
question et, par suite, a annulé la vente et con-
damné en outre de B. à 10.000 francs do dommages-
intérêts. Le tribunal do deuxième instance, devant
lequel l'affaire avait été appelée, a confirmé ce
jugement et élevé les dommages-intérêts do 10 à
20.000 francs.
MOUVEMENT DES ARTS
Objets d'art et d'ameublement
Vente faite à l'Hôtel Drouot, salle 1, le 2 mars
par M» Chevallier et MM. Mannheim.
Faïences et porcelaines. — 45. Deux verrières
LA CHRONIQUE DES ARTS
ses et assez belles pour que l'idée soit venue à un
éditeur allemand do donner pour son pays, mais
en étendant l'entreprise à toutes les époques, un
pendant au précieux album de Documents de
sculpture du Moyen âge. que MM. Paul Vitry et
G. Brière nous offraient il y a deux ans. Ce nou-
veau recueil sera pour les historiens et pour les
artistes un ouvrage non moins utile par l'abondance
— l'éditeur annonce de 1.500 à 2.000 reproductions
— et l'intérêt des documents qu'il se propose de
publier, intérêt d'autant plus grand que fort peu
d'entre eux sont connus, la sculpture allemande
n'ayant jamais été l'objet de travaux très appro-
fondis et très étendus. Pour la commodité dos
souscripteurs, les quatre séries (de cinq livraisons
chacune et contenant 100 planches in-folio) où elles
seront réparties et dont l'ensemble offrira un tableau
complet do l'histoire de la sculpture allemande,
réuniront chacune un choix d'oeuvres caractéristi-
ques de toutes les époques et pourront ainsi être
acquises séparément (1).
La première livraison de la première série, qui
vient de paraître, comprend les œuvres suivantes :
du xii" siècle, les portes de bronze de la cathédrale
de Gneson (Prusse) ; du xnr, le célèbre groupe du
Christ en croix entre la Vierge et saint Jean, de
Freiberg, en Saxe; les bas-reliefs en pierre de la
chaire de l'église du Château, à Wcchselburg
(Saxe); le tombeau de Wipert von Groitzcli à l'église
du couvent de Pegau (Saxe); la tète de la statue de
l'empereur Henri II â la cathédrale de Bamberg ;
et celle d'une statue do donateur à la cathédrale de
Xaumburg ; des stalles en bois sculpté au musée
des Arts décoratifs do Cologne ou à l'église Saint-
Géréon de cette ville; le tombeau du duc Henri IV
à l'église de la Croix à Breslau ; du xiv" siècle, des
portraits en buste au triforium de la cathédrale do
Prague et des statuettes d'Apôtres, en terre cuite,
au Musée germanique de Nuremberg; du xv, le
beau crucifix en pierro de Nicolas do Leyde au
cimetière de Baden-Baden ; du xvi", des statues en
bois d'anges, de diacres et d'Apôtres au musée de
la Société des antiquaires de Dresde ; des épita-
phos en pierro dans dos églises de Breslau et de
Liegnitz (Silésie); du xvir, dos statues en marbre
au tombeau du sculpteur Nosseni à l'église Sainte-
Sophie do Dresde ; du xvur3, des détails du Zwin-
ger et la chaire en bois do l'église de la Cour, à
Dresde.
Ces planches sont exécutées en phototypie, de
préférence directement d'après les originaux, ou
bien d'après dos moulages conservés dans dos
musées, et constituent des documents do travail
très précieux.
A. M.
NECROLOGIE
Le peintre et historien d'art bien connu Jules
Helbig est mort le 15 février à Liège. Il était né
dans cette ville le 8 mars 1821. Après avoir suivi
les cours do l'Académie do sa ville natale, puis ceux
de l'Académie do Dûsseldorf, il se consacra à la
peinture d'histoire et à la peinture religieuse et
fut chargé d'importants travaux do décoration et
de restauration dans des églises do Liège et de la
vallée de la Meuse. En mémo temps, il collaborait
(1) Au prix de 100 marks.
à des revues artistiques et devenait, à partir de
1883, directeur de la Revue de Vart chrétien,
dans laquelle il publia de nombreuses études. Ses
principaux ouvrages sont une Histoire de la pein-
ture et de la sculpture au pays de Liège et un
grand travail d'ensemble sur L'Art mosan qui
doit paraître prochainement.
On annonce la mort, à Rome, du directeur de
l'Office régional de la conservation dos Monuments,
l'ingénieur Giulio de Angelis. Restaurateur cons-
ciencieux et plein de goût, il présida, entres autres,
à la restauration du palais Vitelleschi à Corneto, et
do la Loggia dei Papi à Viterbo.
On annonce également la mort de deux paysa-
gistes : Karl-Gustav Rodde, de Dantzig, décédé
à Gross-Lichterfeld, à l'âge de soixante seize ans,
et CjUi s'adonna de préférence à. la représentation
des sites italiens ; — et Jobann-Wilhelm Jûr-
gens, de Lûbeck, décédé le 4 mars à Wieshaden,
qui peignit aussi des paysages italiens, mais sur-
tout des vues de son pays natal.
TRIBUNAUX
Un procès intéressant s'est plaidé récemment à
Bruxelles à propos d'un faux Rembrandt. Nous
en empruntons le récit à la Frankfurter Zcilung :
Le tableau eu question', représentant un jeune
homme faisant des bulles de savon, avait été
acheté en 1881 par un amateur, pour la somme de
50 francs, à la vente Soenons, à Gand. Un nettoyage
de la toile fit apparaître la signature do Rembrandt.
Plusieurs critiques d'art consultés déclarèrent que
l'œuvre était bien du maître, et, à la suite de
cette découverte sensationnelle, un marchand do
Bruxelles, de B., acheta le tableau 38.000 marks
(47.500 francs) puis le revendit, avec tous les cer-
tificats d'authenticité désirables, à un collègue
américain, van H., pour la somme de 138.000 fr.
Mais, peu do temps après, des doutes furent éle-
vés sur l'authenticité do l'œuvre et finalement se
confirmèrent. Van H. cita alors en justice son col-
lègue do Bruxelles. La queslion qui se posait était
celle-ci : l'acheteur d'un tableau peut-il prétendre
qu'il y a eu erreur sur l'objet vendu, même si lors
de la vente on lui a fourni tous les éléments néces-
saires pour le fixer sur la valeur de l'œuvre et si,
d'autre part, le vendeur ne lui a pas garanti de
façon spéciale l'authenticité de l'œuvre?
Le tribunal a répondu affirmativement à cotte
question et, par suite, a annulé la vente et con-
damné en outre de B. à 10.000 francs do dommages-
intérêts. Le tribunal do deuxième instance, devant
lequel l'affaire avait été appelée, a confirmé ce
jugement et élevé les dommages-intérêts do 10 à
20.000 francs.
MOUVEMENT DES ARTS
Objets d'art et d'ameublement
Vente faite à l'Hôtel Drouot, salle 1, le 2 mars
par M» Chevallier et MM. Mannheim.
Faïences et porcelaines. — 45. Deux verrières