Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

La chronique des arts et de la curiosité — 1906

DOI issue:
Nr. 15 (14 Avril)
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.19761#0123
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
N° 15. - 190G.

BUREAUX : 8, RUE FAVART (2C Arr.)

'14 Avril.

LA

CHRONIQUE DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ

SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS

PARAISSANT LE SAMEDI MATIN

Les abonnés à h Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement la Chronique des Arts et de la Curiosité

Prix de l'abonnement pour un an

Paris, Seine et Seine-et-Oise. ... 10 fr.
Départements........... 12 fr.

Étranger (Etats faisant partie de
l'Union postale)......... 15 fia

Le HSriirrxéro : O fr. 25

PROPOS DU JOUR

vBVÎyjW"ANT c'e statues ont enlaidi Paris
rg] I LRf, depuis quelques années que le Gon-
Î'SnIkSît' sc^ municipal a fini par s'émou-
^fSJ^iSx. voir. Il lui a paru qu'il était temps
de réagir contre le péril qui menace nos rues
et la perspective de nos promenades. Et, tout
récemment, il a pris le parti d'interdire dé-
sormais aux statues le parc Monceau, le
Cours-la-Reine et les Champs-Elysées. On ne
peut qu'approuver cette mesure, et les senti-
ments qui l'ont inspirée. Jadis, le Sénat, sou-
cieux de protéger le Luxembourg, avait dé-
cidé que nulle statue n'y serait admise si elle
ne représentait un personnage disparu au
moins depuis dix ans, et l'Etat, se piquant
d'émulation, avait annoncé qu'il appliquerait
cette règle de prudence aux Tuileries. On
paraît donc, dans les assemblées de qui dé-
pendent nos destinées, juger plus exactement
ce que valent les statues qu'on nous donne et
le tort qu'elles font à l'aspect de la ville.

Malheureusement, les mesures qu'on a
prises sont bien timides : l'Etat se dispose
déjà à faire des exceptions aux Tuileries, et
la protection du Conseil municipal s'est éten-
due seulement à trois victimes. On devine à
quels ennemis de toutes sortes on se heurte :
la vanité des uns, les intérêts électoraux des
autres, la résistance de tous ceux qui se font
une sorte de carrière des organisations de
comités et des préparations de monuments.
On sauve deux jardins et deux avenues : à
merveille. Mais va-t-on abandonner les
squares, les places, les. ponts et toutes les
voies publiques? Va-t-on supporter que, pour
se débarrasser d'une statue sans emploi, on
abîme un jour la place du Théâtre-Français
ou aussi peut-être les jardins du Louvre?

Hier, c'est en faveur d'un Franklin errant
qu'on bouleverse un pauvre bout de jardin de
la place du Trocadéro ; aujourd'hui, c'est
Pierre Corneille, sans asile, qu'on promène
dans tout Paris et que, finalement, on loge
place du Panthéon. Qui sera-ce demain?

Il faudrait prendre un parti énergique.
L'idée du stage, prescrit au Luxembourg,
mérite d'abord d'être généralisée. Si l'on fixe
à dix ans le délai nécessaire pour qu'un per-
sonnage ait sa statue, bien des gloires, au
bout de ce temps, ne paraîtront plus réclamer
si impérieusement une effigie publique, et se
contenteront d'une plaque commémorative.
Ensuite il conviendrait d'adopter le projet
récemment proposé, qui consiste à imposer
'un stage non plus au héros, mais au monu-
ment lui-même : le sculpteur devrait exposer
le plâtre de son œuvre pendant un mois, à
l'emplacement provisoirement concédé, et un
jury apprécierait si la Ville ou l'État peut
consentir sans dommage à le laisser s'élever.
En attendant ces mesures de sauvegarde, la
beauté de Paris, un peu mieux protégée, ce-
pendant, par la nouvelle décision du Conseil
municipal, n'est pas à l'abri des barbares.

NOUVELLES

*** Dimanche dernier 8 avril a été inau-
guré à Saint-Raphaél (Var), un monument
d'Alphonse Karr, œuvre du sculpteur Louis
Maubert.

...*H. Par arrêté du ministre de la Justice en
date du 7 avril, M. Monados, chef de service
délégué à l'Imprimerie Nationale, est attache,
avec voix consultative, à la Commission char-
gée d'étudier les modifications qu'il y aurait
lieu d'apporter au fonctionnement de 1 Im-
primerie Nationale.
 
Annotationen