Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

La chronique des arts et de la curiosité — 1906

DOI issue:
Nr. 15 (14 Avril)
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.19761#0124
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
114

LA CHRONIQUE DES ARTS

*** Le musée de sculpture comparée du
Trocadéro, qui possède déjà des collections de
statuaire antique et française très largement
fournies, va recevoir encore des collections
comparatives entre les œuvres françaises de
divers temps, depuis l'époque gallo-romaine
jusqu'au début du xix° siècle, et aussi des
collections d'oeuvres contemporaines fran-
çaises et étrangères, de façon à pouvoir com-
parer également les unes avec les autres.
Afin d'installer convenablement ces nouvelles
collections, on a adjoint au musée les gale-
ries extérieures. Parmi les pièces ainsi ré-
cemment exposées, on signale : une série de
sculptures du xive siècle de la cathédrale
d'Auxerre, un moulage de la statue funéraire
de sainte Ozanne qui se trouve dans la crypte
de Jouarre, les « miséricordes » des stalles
d'Aubazine (Gorrèze), quelques moulages de
sculptures romanes, exécutés au musée lapi-
daire de Reims, etc. Ainsi complété, le musée
de sculpture comparée constituera la plus
importante réunion de documents relatifs à
l'histoire de la sculpture.

*** Du 15 avril au 1" mai aura lieu à la
Bibliothèque Nationale, à l'occasion du troi-
sième centenaire de Pierre Corneille, une
exposition d'autographes, manuscrits et por-
traits du poète.

*** Aujourd'hui samedi 14 avril a lieu le
vernissage du Salon de la Société Nationale
des Beaux-Arts.

*** Le jury de gravure et lithographie
pour le Salon de la Société des Artistes fran-
çais est ainsi composé :
'Président: M. Mongin; vice-présidents:
MM. Maurouet E. Buland; secrétaire : M.Vin-
traut; membres : MM. Burney, Vybout, De-
turck, Ruffe, Froment, Tinayre, Le Coûteux,
Focillon, Lefort, Bouisset, Broquelet, Lerendu.

*** On vient de découvrir à Nîmes, en bor-
dure de l'ancienne voie romaine dite Domi-
tienne, dans le faubourg du chemin de Beau-
caire, un tombeau de jeune fille, admirable-
ment conservé, de l'époque gallo-romaine. Le
sarcophage contenait un magnifique vase en
albâtre d'Orient, renfermant les cendres de la
jeune fille, un coffret avec un collier en or et
pierres précieuses, une bague en or avec
camée représentant Eros tenant un carquois
à la main, un métier à tapisserie en ivoire,
une foule d'ustensiles en bronze, de vases,
patères, fioles, joujoux en ambre, un superbe
miroir dont une des faces est aussi en
ambre; en un mot, un mobilier complet de
tombeau de famille aisée de cette époque.
Tous ces objets ont été placés au musée ar-
chéologique de Nimes, dans une vitrine spé-
ciale, au-dessus du tombeau lui-même.

**# Nous avons déjà annoncé que le Pape
a l'intention de faire descendre dans les appar-
tements de la Foreria, au Vatican, les ta-
bleaux de la Pinacothèque, actuellement
situés au dernier étage du palais et resserrés
dans trois petites pièces. Sa Sainteté a dé-
cidé également de rendre de nouveau accessi-

bles au public les appartements Borgia (ac-
tuellement occupés par la secrétairerie d'Etat),
que décorent les fresques de Pinturicchio,
Enfin, les magnifiques salons du premier
étage auxquels conduisait l'escalier du Bernin
et qui avaient été divisés en plusieurs petits
appartements ont été restitués dans leur im-
posant aspect primitif. Dans un appartement,
jusqu'ici défiguré, éclairé par de larges ouver-
tures donnant sur la place Saint-Pierre, on a
retrouvé, sous des tapisseries sans valeur
collées aux murs, des fresques décoratives de
l'école «le Guido Reni et de Carlo Dolci, d'une
grâce charmante.

*** Le Château Saint-Ange vient d'être en
grande partie restauré par les soins du génie
militaire italien, qui l'habite depuis 1870.
Cette restauration a porté surtout sur les
parties abimées par le temps ou qui, sous
des couches de chaux, cachaient des œuvres
de Jules Romain, de Jean d'Udine, de Poli-
doro da Caravaggio.

Le Budget des Beaux-Arts

Les conditions dans lesquelles le budget clait
présenté cette année au Sénat ne permettaient pas
une longue discussion. Il s'agissait de voter vite,
non de discuter, et c'est ce qui est arrivé.

Le rapport do M. Th. Girard avait le mérite d'être
bref. Il se referait, d'ailleurs, sur la plupart des
points, à celui de M. Henry Maret. Il faut noter,
cependant, que le Sénat, en sa qualité de voisin, a
une sollicitude particulière pour le musée du
Luxembourg, et qu'il émet, dans un préambule
spécial, le vœu do le voir agrandi et mieux installé.
Pour être juste, il fait aussi des souhaits d'amé-
lioration à l'adresse du Conservatoire, dont le sort
est aussi malheureux que celui du Luxembourg.

On trouve aussi, dans le rapport do M. Th. Gi-
rard, une explication très complète de la nouvelle
distribution des crédits résultant de la suppression
du budget des Cultes. Cette distribution a déjà été
signalée aux lecteurs do la Chronique. Elle consiste,
d'une part, à inscrire au chapitre des Beaux-Arts
une partie des crédits affectés autrefois aux servi-
ces administratifs des Cultes, et, d'autre part, à
joindre au crédit des Monuments historiques les
chiffres inscrits jadis pour les Monuments diocé-
sains. L'Etat, qui ne s'occupera plus dos églises
cl des cathédrales en tant que dépendances d'une
administration spéciale, les connaîtra désormais
comme monuments historiques. Il les inspectera ;
participera financièrement aux travaux nécessaires ;
il surveillera ces travaux. Le service des Monu-
ments historiques se trouve ainsi chargé d'un tra-
vail considérable, et il est bon de rappeler, à ce
sujet, que les sanctions de la loi do 1887 ont été, en
fait, précisées et rendues plus sévères par la loi de
séparation.

Il n'y aurait rien à signaler dans la discussion
écourtôo du Sénat, s'il n'avait été question de l'In-
ventaire, si malheureusement interrompu, dos ri-
chesses d'art de la Franco et si l'administration des
Beaux-Arts n'avait été vivement critiquée par un
orateur pour avoir négligé de continuer la publi-
cation de cet inventaire.
 
Annotationen