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La chronique des arts et de la curiosité — 1906

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Nr. 36 (24 Novembre)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19761#0325
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ET DE LA

remonte peut-être au xc siècle. On accède
dans l'église par une porte formée de deux
pieds droits et couverte d'un linteau mono-
lithe qui date du xi° siècle, et dont l'aspect
est charmant. La municipalité se couvre do
cet acte de vandalisme en invoquant la loi de
séparation.

Le Comité départemental des sites et
monuments pittoresques de L'Isère a émis le
vœu que l'affichage sur les monuments pu-
blics soit restreint dans une large mesure et
que notamment les afficheurs ne puissent
plus souiller les murs de l'ancien château de
Lesdiguières transformé depuis, on le sait,
en Hôtel do ville. Le comité a, en outre, dé-
cide, de faire figurer dans la liste des sites_ et
monuments pittoresques de 1 Isère l'ancien
pont romain sur la Bonne, en amont du pont
de Pont-Haut, près La Mure.

*** Des ouvriers ont mis à jour, à Mou-
nens-Saint-Basile (Ardèche), trois tombeaux
de conservation parfaite et qui, d'après leur
structure, doivent appartenir à l'époque gallo-
romaine. Ils étaient disposés à peu près pa-
rallèlement et à un mètre de dislance environ.
Chacun d'eux renfermait un vase en argile
noire de forme différente et grossièrement
façonne. Les fouilles, trop superficielles, n'ont
pas donné d'autres résultats.

Il va être procédé à l'installation, à
l'Hôtel de ville de Compiègne, de sept grands
panneaux décoratifs, œuvres do M. Fournier-
Sarlovèze, reproduisant les scènes historiques
dont Compiègne a été lo théâtre : Charles le
Chauve posant la première pierre de la ville,
Louis le Jeune donnant les franchises aux
bourgeois de Compiègne, Jeanne d'Arc tom-
bant aux mains des Anglais, saint Louis
transportant un malade dans son palais,
Henri IV aux funérailles de son prédécesseur,
l'arrivée do Napoléon Iep et de Marie-Louise
au château, et enfin la réception du tsar
Nicolas II à l'Hôtel de ville.

*** Dans lo but d'en faciliter l'étude, le roi'
d'Italie a décidé que les peintures do Luini,
exécutées pour la villa Pclueca, près Mon/.n,
et qui décorent aujourd'hui différentes salles
du palais royal de Milan seraient transpor-
tées au musée Brera pour être réunies aux
autres fragments du même ensemble que
possédait déjà cette galerie.

#*# A la suite d'une interpellation adressée
par le député Saint-Aubin, membre de la
commission des Monuments historiques en
Espagne, au ministre des Beaux-Arts sur la
vente de plusieurs toiles du Greco qui exis-
taient dans la chapelle San José, de Tolède, le
gouvernement espagnol a ordonné une en-
quête et lo ministre a télégraphié à l'arche-
vêque de Tolède pour lui interdire une telle
aliénation d'oeuvres d'art, appartenant, du
reste, à l'Etat de par la volonté même des
donateurs.

*** On télégraphie de Madrid à, l'Eclair
qu'une importante découverte archéologique
vient d'être faite près de Carniona, dans la

CURIOSITE 315

province de Séville. En fouillant le sol sur
l'emplacement d'une ancienne nécropolo ro-
maine, les ouvriers ont mis à jour un temple
phénicien d'une grande valeur artistique et
archéologique. On y a retrouvé des mosaï-
ques et des fresques représentant des plantes,
des animaux et des paysages. Sur l'une
d'elles on voit un pêcheur au bord do la mer
et une trirème phénicienne; sur une autre,
le taureau classique, objet du culte de ce
peuple. On a découvert également plusieurs
statuettes do terre cuite et des cachets de
cristal et do pierres précieuses, portant des
caractères phéniciens. Le professeur allemand
Schultcn, de l'Univerté de'Gcettingen, qui di-
rige les fouilles do l'ancienne Numance, s'est
rendu à Carmona pour examiner cette décou-
verte, qu'il juge d'un intérêt exceptionnel.

*** IiC paslcl de F.-J. Millet, LAngélus,
qui avait figuré à l'Exposition de Glasgow,
vient d'être acheté par un collectionneur écos-
sais.

*** Le Musée de Chicago vient d'acquérir,
pour la somme de 200.000 francs, une des
plus importantes peintures du Greco, VAs-
somption de la Vierge, qui décorait autrefois
l'église San Domingno el Antigno do Tolède,
pour laquelle elle avaitété exécutéeen 1577 et
oùelle aété remplacée par unecopie moderne.
Après avo'r passé en possession d'une des
branches de la famille de Bourbon, elle fut
exposée quelque temps au musée du Prado,

PETITES EXPOSITIONS

EXPOSITION INTERNATIONALE D'AQUARELLISTES

La Société internationale d'Aquarellistes, qu
donne sa deuxième exposition dans les Galeries
Georges Petit, ne doit pas être confondue avec uno
autre Société beaucoup plus ancienne, dont les as-
sises annuelles se. tiennent dans la même salle,
vers latin del'hiyer. On pourrait s'y tromper.Dans
l'une comme clans l'autre on renconhe plus sou-
vent lo métier que l'art, l'habileté manuelle que
l'originalité d'une vision ou d'un sentiment. Celle-
ci, étant internationale, a du moins l'intérêt do nous
faire connaître des virtuosités qui no sont pas
exactement celles auxquelles nous sommes depuis
trop longtemps habitués. C'est là, pour nous, lo
principal attrait des envois de M. Gadenhcad et de
M"" Mac Rao Whitc, colle-ci plus whistlérienno
celui-là bel exécutant dans une tradition du pay-
sage qui no s'est guère modifiée depuis Constable.

Chez les nôtres, on négligera les vaincs adres-
ses pour regarder avec la sympathie et l'estime
qu'elles méritent les œuvres d'un artiste indé-
pendant et personnel. Lo Lac de montagne do
M. Gaston Prunier, sa Neige à Grenelle sont
des morceaux pleins do caractère, où un effet
puissant est obtenu par des moyens presque aus-
tères, dessins rehaussés plutôt qu'aquarelles, tandis
que son Dimanche au Point-du-Jour attire notre
attention sur un procédé nouveau, qui permet-
trait à l'aquarelle d'être employée dans la décora-
tion murale. Les croquis à la mine de plomb que
 
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