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MÉLANGES D'ARCHÉOLOGIE.
Le premier qui ait abordé le sujet dont nous traitons, est Bottari (Rom. soû., t. 1H, p. ! : i
et 218), mais cet habiie homme a été trop mai servi par son dessinateur pour se faire une
juste idée du monument que, sans doute, B aura négligé de voir par lui-même. Seion lui,
le personnage nommé Vibia (U. p 5, y et8) est uuevierge chrétiennedontun peintreignorant a
représenté la mort d'après les symboles reçus dans l'art païen. La scène du jugement est, à ses
yeux, l'image de la parabole des cinq vierges sages assistées d'un ange et accueillies par l'époux
et l'épouse de l'Évangile. Plus loin, se célèbre la fête des noces éternelles où Vibia est introduite
par son bon ange. Vivement intéressé par les souvenirs classiques dont la présence était avouée
par Bottari, !e savant M. Raoul Rochette a fait du même monument l'objet d'une attention
spéciale dans son premier Mémoire sur les antiquités chrétiennes (Mêm. /user., t. XHi),
et ne craint pas d'appeler nos tableaux (p. t58) " une des peintures des catacombes la plus
complète, la plus riche en détails curieux et intéressants, et, sans doute aussi, la plus voisine
du berceau du christianisme. " L'interprétation de Bottari, qui lui « paraît infiniment
plausible, " ne s'éloignerait de son idée(p. i/jj) « qu'en un point essentiel : c'est que la
représentation du banquet céleste a dû être empruntée, dans tous ses détails (et non en
quelques-uns seulement), d'une composition antique; " à plus forte raison les autres sujets.
D'où il conclut que notre tombeau montre « de quelle manière une foule d'images et de
symboles du paganisme avaient pu se glisser sur les monuments de cet âge, par l'effet d'une
longue habitude des artistes chargés de ces travaux, ou par suite d'une sage condescendance. "
Ni l'une ni l'autre de ces opinions ne purent satisfaire l'auteur des Æontmienfs du cArfyûa-
msmepr:m?'û/i Aussi, chargé du soin des catacombes, il n'eut longtemps rien plus à cœur que
de retrouver les peintures, objets de ces discussions. Une nouvelle étude des figures et des
inscriptions pouvait seule fournir une base certaine d'appréciation; mais dans le dédale infini
des voies souterraines, comment retrouver ces peintures dont la place n'était plus connue?
Enfin, après cinq années dexploration, la torche des gardiens vint à leur rendre le jour. Le
P. Marchi put enfin satisfaire son impatiente curiosité, et tenir la preuve des convictions qu'il
s'était faites, convictions que M. Raoul Rochette partage aujourd hui.
Il m'a été donné, à mon tour, de voir les originaux de mes yeux, et
je puis par conséquent garantir la fidélité des dessins confiés au
crayon exercé et sûr de M. Ruspi. Ce sont ces dessins que j'offre ici au
public savant, avec les observations qu'une étude attentive m'a suggé-
rées.
Les trois tombeaux dont nous allons réunir les inscriptions et les
peintures, se trouvent rapprochés dans un petit corridor creusé
presque au-dessous de l'antique chapelle : Do??ime, çuo va&'s? J'en
donne ici le plan avec l'indication des tombeaux dans l'ordre que
MÉLANGES D'ARCHÉOLOGIE.
Le premier qui ait abordé le sujet dont nous traitons, est Bottari (Rom. soû., t. 1H, p. ! : i
et 218), mais cet habiie homme a été trop mai servi par son dessinateur pour se faire une
juste idée du monument que, sans doute, B aura négligé de voir par lui-même. Seion lui,
le personnage nommé Vibia (U. p 5, y et8) est uuevierge chrétiennedontun peintreignorant a
représenté la mort d'après les symboles reçus dans l'art païen. La scène du jugement est, à ses
yeux, l'image de la parabole des cinq vierges sages assistées d'un ange et accueillies par l'époux
et l'épouse de l'Évangile. Plus loin, se célèbre la fête des noces éternelles où Vibia est introduite
par son bon ange. Vivement intéressé par les souvenirs classiques dont la présence était avouée
par Bottari, !e savant M. Raoul Rochette a fait du même monument l'objet d'une attention
spéciale dans son premier Mémoire sur les antiquités chrétiennes (Mêm. /user., t. XHi),
et ne craint pas d'appeler nos tableaux (p. t58) " une des peintures des catacombes la plus
complète, la plus riche en détails curieux et intéressants, et, sans doute aussi, la plus voisine
du berceau du christianisme. " L'interprétation de Bottari, qui lui « paraît infiniment
plausible, " ne s'éloignerait de son idée(p. i/jj) « qu'en un point essentiel : c'est que la
représentation du banquet céleste a dû être empruntée, dans tous ses détails (et non en
quelques-uns seulement), d'une composition antique; " à plus forte raison les autres sujets.
D'où il conclut que notre tombeau montre « de quelle manière une foule d'images et de
symboles du paganisme avaient pu se glisser sur les monuments de cet âge, par l'effet d'une
longue habitude des artistes chargés de ces travaux, ou par suite d'une sage condescendance. "
Ni l'une ni l'autre de ces opinions ne purent satisfaire l'auteur des Æontmienfs du cArfyûa-
msmepr:m?'û/i Aussi, chargé du soin des catacombes, il n'eut longtemps rien plus à cœur que
de retrouver les peintures, objets de ces discussions. Une nouvelle étude des figures et des
inscriptions pouvait seule fournir une base certaine d'appréciation; mais dans le dédale infini
des voies souterraines, comment retrouver ces peintures dont la place n'était plus connue?
Enfin, après cinq années dexploration, la torche des gardiens vint à leur rendre le jour. Le
P. Marchi put enfin satisfaire son impatiente curiosité, et tenir la preuve des convictions qu'il
s'était faites, convictions que M. Raoul Rochette partage aujourd hui.
Il m'a été donné, à mon tour, de voir les originaux de mes yeux, et
je puis par conséquent garantir la fidélité des dessins confiés au
crayon exercé et sûr de M. Ruspi. Ce sont ces dessins que j'offre ici au
public savant, avec les observations qu'une étude attentive m'a suggé-
rées.
Les trois tombeaux dont nous allons réunir les inscriptions et les
peintures, se trouvent rapprochés dans un petit corridor creusé
presque au-dessous de l'antique chapelle : Do??ime, çuo va&'s? J'en
donne ici le plan avec l'indication des tombeaux dans l'ordre que