MÉMOIRE
SUR
^INSCRIPTION DAUTUN.
i.
Le 25 juin i83g, des ouvriers qui travailiaient sur fempïacement du poiyandre chrétien
de Saint-Pierre-i'Estrier, auprès d'Autun mirent à découvert une plaque de marbre, brisée
en six morceaux et couverte de caractères grecs. Un heureux hasard amena en ce lieu le jour
meme de cette trouvaille Mgr du Trousset d'Héricourt, évêque d'Autun, accompagné d'un
ecclésiastique, savant et plein de zèle pour les antiquités du pays, M. l'abbé de Youcoux.
Des le premier coup d'oeil, l'un et l'autre reconnurent une inscription grecque, métrique et
chrétienne. Aï. l'abbé de Youcoux acheta ce marbre aux ouvriers pour un prix très-modique
et le ht aussitôt transporter au petit séminaire, où un septième fragment, retrouvé un peu
plus tard, vint rejoindre les six premiers morceaux.
Bientôt après, un article inséré dans l'Ec/ttcn du 22 décembre i83p, et surtout une lettre
de D. Pitra, alors professeur de rhétorique au petit séminaire d'Autun \ apprirent à 1 Europe
savante que l'on venait de découvrir une inscription des premiers siècles chrétiens, prouvant
d'une manière irréfragable la croyance de l'Église primitive aux dogmes fondamentaux de la
religion catholique, particulièrement à celui de la présence rée//e duns /e incrément de /Eùc/ia-
rêsùe.
* Ce poiyandre, d'abord occupé par les païens, était
devenu dès les premiers siècles du christianisme un cime-
tière chrétien. Autrefois, il renfermait trois églises très-
anciennes dédiées à saint Pierre, à saint Étienne et à saint
Amand, un des premiers évêques d'Autun. Avant la dé-
couverte qui fait le sujet de ce mémoire, le poiyandre de
Saint-Pierrc-l'Estrier avait déjà fourni quatre inscriptions
chrétiennes : celle de datée du VP consulat de
Valens et du lù de Valentinien, c'est-à-dire de 378 avant
Jésus-Christ ^ Voyage ôùéroùe de écMÆ. édi-
tion de 1717, pyTmûùe penAc,, p. 162. — Muratori,
MCMXCVIII, 7, et MMCI, 1); celle d'ÆM/rom'^ si cu-
rieuse sous le rapport philologique, copiée par Edme Thomas
(Rùfotre & f 073tÛ7M<? cèé édition de Voucoux,
p. 8A); enfin, deux autres épitaphes, l'une d'un lecteur
nommé TàyrûùzM Co.stM.s, l'autre d'un mort dont le nom
est effacé, qui ne nous sont connues que par d'informes
copies de Hcaumcsni!, retrouvées par M. Edm. Le Blant,
dans un manuscrit de ce comédien archéologue, inti-
tulé : et Yc72m?2<?7<!t.S U72CÙ7M CÔt Ù0227'A0727202'^
1781, è".
^ & PAù&sop/ùe c/trcÙÉWte, t. XiX, p. 195.
SUR
^INSCRIPTION DAUTUN.
i.
Le 25 juin i83g, des ouvriers qui travailiaient sur fempïacement du poiyandre chrétien
de Saint-Pierre-i'Estrier, auprès d'Autun mirent à découvert une plaque de marbre, brisée
en six morceaux et couverte de caractères grecs. Un heureux hasard amena en ce lieu le jour
meme de cette trouvaille Mgr du Trousset d'Héricourt, évêque d'Autun, accompagné d'un
ecclésiastique, savant et plein de zèle pour les antiquités du pays, M. l'abbé de Youcoux.
Des le premier coup d'oeil, l'un et l'autre reconnurent une inscription grecque, métrique et
chrétienne. Aï. l'abbé de Youcoux acheta ce marbre aux ouvriers pour un prix très-modique
et le ht aussitôt transporter au petit séminaire, où un septième fragment, retrouvé un peu
plus tard, vint rejoindre les six premiers morceaux.
Bientôt après, un article inséré dans l'Ec/ttcn du 22 décembre i83p, et surtout une lettre
de D. Pitra, alors professeur de rhétorique au petit séminaire d'Autun \ apprirent à 1 Europe
savante que l'on venait de découvrir une inscription des premiers siècles chrétiens, prouvant
d'une manière irréfragable la croyance de l'Église primitive aux dogmes fondamentaux de la
religion catholique, particulièrement à celui de la présence rée//e duns /e incrément de /Eùc/ia-
rêsùe.
* Ce poiyandre, d'abord occupé par les païens, était
devenu dès les premiers siècles du christianisme un cime-
tière chrétien. Autrefois, il renfermait trois églises très-
anciennes dédiées à saint Pierre, à saint Étienne et à saint
Amand, un des premiers évêques d'Autun. Avant la dé-
couverte qui fait le sujet de ce mémoire, le poiyandre de
Saint-Pierrc-l'Estrier avait déjà fourni quatre inscriptions
chrétiennes : celle de datée du VP consulat de
Valens et du lù de Valentinien, c'est-à-dire de 378 avant
Jésus-Christ ^ Voyage ôùéroùe de écMÆ. édi-
tion de 1717, pyTmûùe penAc,, p. 162. — Muratori,
MCMXCVIII, 7, et MMCI, 1); celle d'ÆM/rom'^ si cu-
rieuse sous le rapport philologique, copiée par Edme Thomas
(Rùfotre & f 073tÛ7M<? cèé édition de Voucoux,
p. 8A); enfin, deux autres épitaphes, l'une d'un lecteur
nommé TàyrûùzM Co.stM.s, l'autre d'un mort dont le nom
est effacé, qui ne nous sont connues que par d'informes
copies de Hcaumcsni!, retrouvées par M. Edm. Le Blant,
dans un manuscrit de ce comédien archéologue, inti-
tulé : et Yc72m?2<?7<!t.S U72CÙ7M CÔt Ù0227'A0727202'^
1781, è".
^ & PAù&sop/ùe c/trcÙÉWte, t. XiX, p. 195.