TISSUS ET BRODERIES ANTIQUES
g i. ANCIENNES ÉTOFFES DE SOIE CONSERVÉES AU LOUVRE.
PLANCHES XX, XXI, XXII, XXIII.
Nous devons à la complaisance de M. de Longperrier, conservateur des antiques au Musée
du Louvre, la communication des trois remarquables tissus que nous reproduisons en couleur
dans ces quatre planches. Ils ont été trouvés à Aix-la-Chapelle par M. le comte de Vielcastel,
sôus-directeur du Musée, et nous nous faisons un plaisir de les réunir dans nos Mélanges
aux autres étoffes conservées dans le trésor d'Aix et que nous avons déjà publiées (T. H).
La beauté de ces nouveaux tissus permettrait de les envisager comme des présents
impériaux ; et rien ne s'opposerait à ce que ces présents, pour ce qui est de la première
et de la dernière étoffe (pl. xx, XXI et xxm), eussent été offerts, dès l'origine, au célèbre
sanctuaire, puisque le style frit évidemment remonter leur fabrication plus haut encore. Ce
n'est même pas à l'époque où Justinien établissait dans l'empire l'industrie de là soie que l'art
eût pu, dans sa décadence avancée, tracer les profils et les raccourcis auxquels nos études sur
les anciens tissus ne nous ont certes pas habitué. On remarquera particulièrement sur les
deux premières planches le dessin des chevaux vus de face et 1 habileté dont l'artiste a fait
preuve en luttant, sans les ressources de l'ombre, contre la difficulté de la perspective. Son
mérite n'est pas moindre pour avoir su rendre assez naturelle la répétition des mêmes lignes
en sens inverse, exigence du procédé industriel.
Le tissu de la planche xxm a pour lui, outre l'élégance du dessin, l'éclat vraiment unique de
son coloris où se retrouvent la richesse et l'harmonie d'une étoffe du Kachemire. Nous avons
probablement sous les yeux de rares spécimens de l'industrie textrine des Romains, à l'époque
où elle façonnait les fils achetés dans l'intérieur de l'Asie; et, si quelques analogies ne nous éga-
rent pas, ces spécimens seraient antérieurs à Constantin. Comme leur fond est de pourpre,
IV. 33
g i. ANCIENNES ÉTOFFES DE SOIE CONSERVÉES AU LOUVRE.
PLANCHES XX, XXI, XXII, XXIII.
Nous devons à la complaisance de M. de Longperrier, conservateur des antiques au Musée
du Louvre, la communication des trois remarquables tissus que nous reproduisons en couleur
dans ces quatre planches. Ils ont été trouvés à Aix-la-Chapelle par M. le comte de Vielcastel,
sôus-directeur du Musée, et nous nous faisons un plaisir de les réunir dans nos Mélanges
aux autres étoffes conservées dans le trésor d'Aix et que nous avons déjà publiées (T. H).
La beauté de ces nouveaux tissus permettrait de les envisager comme des présents
impériaux ; et rien ne s'opposerait à ce que ces présents, pour ce qui est de la première
et de la dernière étoffe (pl. xx, XXI et xxm), eussent été offerts, dès l'origine, au célèbre
sanctuaire, puisque le style frit évidemment remonter leur fabrication plus haut encore. Ce
n'est même pas à l'époque où Justinien établissait dans l'empire l'industrie de là soie que l'art
eût pu, dans sa décadence avancée, tracer les profils et les raccourcis auxquels nos études sur
les anciens tissus ne nous ont certes pas habitué. On remarquera particulièrement sur les
deux premières planches le dessin des chevaux vus de face et 1 habileté dont l'artiste a fait
preuve en luttant, sans les ressources de l'ombre, contre la difficulté de la perspective. Son
mérite n'est pas moindre pour avoir su rendre assez naturelle la répétition des mêmes lignes
en sens inverse, exigence du procédé industriel.
Le tissu de la planche xxm a pour lui, outre l'élégance du dessin, l'éclat vraiment unique de
son coloris où se retrouvent la richesse et l'harmonie d'une étoffe du Kachemire. Nous avons
probablement sous les yeux de rares spécimens de l'industrie textrine des Romains, à l'époque
où elle façonnait les fils achetés dans l'intérieur de l'Asie; et, si quelques analogies ne nous éga-
rent pas, ces spécimens seraient antérieurs à Constantin. Comme leur fond est de pourpre,
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