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MÉLANGES D'ARCHÉOLOGIE.
serpine était éona &<?,- le Destin, éonnm Mais ici, où il s'agit de mythes et de rites
asiatiques, nous devons surtout consulter 1 Orient, où le titre de bon était attribué par excel-
lence à la divinité. Dans les livres saints des Hébreux, le mot 21E est pris dans le sens de
bénigne, de bénévole^ ou pour la bonté même ; et nous voyons Notre-Seigneur Jésus-Christ
répondre au jeune homme qui venait de l'appeler bon : Qtùd me ùùerro<?<r;s de éono? um/s est
bornes Deus, pour amener par là un esprit faible encore à reconnaître sa divinité. Ce titre
solennel de éon n'étant donné, chez les Romains, qu aux Dieux infernaux, Pluton. Proserpine
et les Destins; au lieu qu'il s'applique ici à l'Ange introducteur, et tout l'ensemble des peintures
étant d'ailleurs relatif aux mythes orientaux, je crois l'expression dérivée de ces derniers, et
avec d'autant plus de vraisemblance, que l'on ne peut attribuer à une autre source le Ronus
Dens éronto, si commun dans les inscriptions romaines '.
Je résume la discussion. Nous avons vu que Vincentius était un prêtre sabazien d'un
rang élevé, que notre urcoso/mm est son tombeau, et que les maximes de sa secte
étaient : MANDVCA, B!BE, LVDE, BENEFAC; puis une promesse: HOC TECVM FERES. Cest-
à-dire que les joies des banquets étaient à la fois pour l'adepte le premier des devoirs de la
vie et la première des récompenses immortelles. Car cette promesse doit s'expliquer par les
doctrines sabaziennes de Musée et d'Eumolpe, qui annonçaient aux initiés dans l'avenir un
banquet où, couronnés de fleurs, ils couleraient dans des joies inaltérables des jours éternels.
Cette Vibia, la fondatrice ou le modèle des Sabaziens de Rome, avait atteint le grade suprême
de l'initiation phrygienne, elle avait célébré le elle avait montré la fidélité d'Æeste;
elle avait mérité les éloges des c'est-à-dire du .Père de la ÆpmpAe
^éracMrn, et des Destins. Æetctue fenvoyé l'avait conduite au jugement infernal, et le éon Æye
la introduite au symposium divin, où elle s'asseoit glorieuse au milieu des autres âmes
jugées comme elle, et saintes à sa manière (oo^ot) (Plat., 1. c.). Ne dirait-on pas le récit illustré
de ces drames mystiques qui se déroulaient en grand secret dans la célébration des mvstères
sous les yeux des époptes, et qui charmaient leur imagination par le mélange bizarre et
séduisant de hautes pensées et de pratiques corruptrices?
* Y. Herculan., T. Y, Pàn/re, p. 263, n. 2. — Ata- * Ajoutez au Aonvs De?M Rnnvo, ie OEOS Eumcoos
rini, F? . WT.^p. 235. adressé à Mithras par Lucius Pison, sur une tablette votive
' Y. Gcsenius, TAes. PAùot.^ p. 5A5. du Musée Kircher.
^ Y- Fuerst, Concord. Fèf. Test.,, p. A52, coi. 2.
MÉLANGES D'ARCHÉOLOGIE.
serpine était éona &<?,- le Destin, éonnm Mais ici, où il s'agit de mythes et de rites
asiatiques, nous devons surtout consulter 1 Orient, où le titre de bon était attribué par excel-
lence à la divinité. Dans les livres saints des Hébreux, le mot 21E est pris dans le sens de
bénigne, de bénévole^ ou pour la bonté même ; et nous voyons Notre-Seigneur Jésus-Christ
répondre au jeune homme qui venait de l'appeler bon : Qtùd me ùùerro<?<r;s de éono? um/s est
bornes Deus, pour amener par là un esprit faible encore à reconnaître sa divinité. Ce titre
solennel de éon n'étant donné, chez les Romains, qu aux Dieux infernaux, Pluton. Proserpine
et les Destins; au lieu qu'il s'applique ici à l'Ange introducteur, et tout l'ensemble des peintures
étant d'ailleurs relatif aux mythes orientaux, je crois l'expression dérivée de ces derniers, et
avec d'autant plus de vraisemblance, que l'on ne peut attribuer à une autre source le Ronus
Dens éronto, si commun dans les inscriptions romaines '.
Je résume la discussion. Nous avons vu que Vincentius était un prêtre sabazien d'un
rang élevé, que notre urcoso/mm est son tombeau, et que les maximes de sa secte
étaient : MANDVCA, B!BE, LVDE, BENEFAC; puis une promesse: HOC TECVM FERES. Cest-
à-dire que les joies des banquets étaient à la fois pour l'adepte le premier des devoirs de la
vie et la première des récompenses immortelles. Car cette promesse doit s'expliquer par les
doctrines sabaziennes de Musée et d'Eumolpe, qui annonçaient aux initiés dans l'avenir un
banquet où, couronnés de fleurs, ils couleraient dans des joies inaltérables des jours éternels.
Cette Vibia, la fondatrice ou le modèle des Sabaziens de Rome, avait atteint le grade suprême
de l'initiation phrygienne, elle avait célébré le elle avait montré la fidélité d'Æeste;
elle avait mérité les éloges des c'est-à-dire du .Père de la ÆpmpAe
^éracMrn, et des Destins. Æetctue fenvoyé l'avait conduite au jugement infernal, et le éon Æye
la introduite au symposium divin, où elle s'asseoit glorieuse au milieu des autres âmes
jugées comme elle, et saintes à sa manière (oo^ot) (Plat., 1. c.). Ne dirait-on pas le récit illustré
de ces drames mystiques qui se déroulaient en grand secret dans la célébration des mvstères
sous les yeux des époptes, et qui charmaient leur imagination par le mélange bizarre et
séduisant de hautes pensées et de pratiques corruptrices?
* Y. Herculan., T. Y, Pàn/re, p. 263, n. 2. — Ata- * Ajoutez au Aonvs De?M Rnnvo, ie OEOS Eumcoos
rini, F? . WT.^p. 235. adressé à Mithras par Lucius Pison, sur une tablette votive
' Y. Gcsenius, TAes. PAùot.^ p. 5A5. du Musée Kircher.
^ Y- Fuerst, Concord. Fèf. Test.,, p. A52, coi. 2.