COTYTTO ET LES ÉLÉMENTS.
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et des fruits qui réjouissent et alimentent tous les êtres'. A droite, du côté de l'Océan,
le reptile qui habite les sécrétés entrailles de la terre vient, en déroulant ses anneaux, cher-
cher sa nourriture dans la ciste féconde, comme on le voyait, dans le culte phénicien, sucer
les mamelles d'Astarté, comme on le voit ailleurs prêt à se désaltérer dans une coupe
(Creutzer, pl. 27), et comme on l'a vu dans les ivoires chrétiens, publiés dans ces Aféùmyex, t. H,
s'attacher au sein de la figure symbolique de la terre. De 1 autre côté de la corbeille, s'avance
le paon, l'attribut de la Junon Cybèle, l'image des riches parures que la terre déploie aux
regards de l'homme. L'instrument penché derrière le cou du paon rappelle l'espèce de
sceptre donné à l'Astarté phénicienne pour signaler son autorité sur la terre (Creutzer,
pl. 5i, 1 "8), et je ne serais pas surpris que dans les enroulements tracés derrière le paon,
on eût eu en vue de représenter l'RpfMsùù donné à la même déesse, sur les médailles de la
Phénicie, comme un emblème de son domaine sur les eaux. Dans les deux angles supérieurs,
le perroquet, au plumage d'azur, de pourpre et d or \ indiquerait l'air et les aspects célestes.
Enfin, le phénix, reconnaissable à son œuf de myrrhe, est un symbole évident du feu.
Je n'ai qu'à citer ici Hérodote, traduit par Tacite, au 6" livre des Annales (c. 28): Cou/ecto
emnorum ttumeto uèt mors propmguat, suis m terris struere rn'dum, eique vim yem'tu/em
ud/hudere, ear quu /etum oriri, et primum adu/to eu ram sepe/ieudi pairis, neque id temere, sed
safdato myrrAa? pondéré, tentatoque per /ou^um iter, uèi par oneri, par meatui sit, suèire
(suiyicere, selon Saumaise) patrium corpus, iuque so/is aram per/erre atqne ado/ere. A la
couronne de rayons dont on entoure ordinairement la tête de 1 oiseau solaire", a été substitué
ici un cercle de points lumineux autour de l'œil.
L'interprétation que je propose peut se fortifier de quelques rapprochements. Je rap-
pellerai la mosaïque de Poggio Mirteto , où la Vénus assyrienne, l'Astarté po/ymastos occupe
le milieu d'une couronne de lauriers , au centre d'un cadre carré comme le nôtre, et
occupé, aux quatre angles, par des arbres et des oiseaux. ViscontP reconnaît, dans ces
accessoires, les quatre éléments. Dans une autre mosaïque publiée par Bellori, la Vénus
assyrienne est remplacée par le Bacchus phrygien, expression différente dune idée sem-
blable, autre emblème du principe vivifiant et fécondé, du soleil et de la nature".
3 Spanheim, De ef ùàwc ed in-4., p. 244.
* Dans ses opuscules.
s Callimaquc ne s'écarte pas de ces idées quand il voit sa
Os&ç apporter les saisons aux hommes.
R. m C., v. 123, 124.
Asuxov E<xp, ).EUX6V & Ospo? XK!
H^:7, xot! {p9:V07TMp0V, ETC? ^ È:ç (piAot^Et.
Cf. Apulée (NeMHt. AT); Tîàï..
7
* Le bas-relief mithriaque de L. Aurelius Severus (La-
jard, pl. LXXXII, 1) représente, dans une scène analogue,
un coq tenant au bec deux épis, et un bœuf à la pâture.
^ Le perroquet, venu des Indes, était encore rare en
Europe du temps des Romains, aussi bien que le paon. Le
premier sert, dans les Indes, à porter Maya et son fils
Cama, l'Amour; le second, porte Scanda, le héros du soleil
et de l'année.
-IV.
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et des fruits qui réjouissent et alimentent tous les êtres'. A droite, du côté de l'Océan,
le reptile qui habite les sécrétés entrailles de la terre vient, en déroulant ses anneaux, cher-
cher sa nourriture dans la ciste féconde, comme on le voyait, dans le culte phénicien, sucer
les mamelles d'Astarté, comme on le voit ailleurs prêt à se désaltérer dans une coupe
(Creutzer, pl. 27), et comme on l'a vu dans les ivoires chrétiens, publiés dans ces Aféùmyex, t. H,
s'attacher au sein de la figure symbolique de la terre. De 1 autre côté de la corbeille, s'avance
le paon, l'attribut de la Junon Cybèle, l'image des riches parures que la terre déploie aux
regards de l'homme. L'instrument penché derrière le cou du paon rappelle l'espèce de
sceptre donné à l'Astarté phénicienne pour signaler son autorité sur la terre (Creutzer,
pl. 5i, 1 "8), et je ne serais pas surpris que dans les enroulements tracés derrière le paon,
on eût eu en vue de représenter l'RpfMsùù donné à la même déesse, sur les médailles de la
Phénicie, comme un emblème de son domaine sur les eaux. Dans les deux angles supérieurs,
le perroquet, au plumage d'azur, de pourpre et d or \ indiquerait l'air et les aspects célestes.
Enfin, le phénix, reconnaissable à son œuf de myrrhe, est un symbole évident du feu.
Je n'ai qu'à citer ici Hérodote, traduit par Tacite, au 6" livre des Annales (c. 28): Cou/ecto
emnorum ttumeto uèt mors propmguat, suis m terris struere rn'dum, eique vim yem'tu/em
ud/hudere, ear quu /etum oriri, et primum adu/to eu ram sepe/ieudi pairis, neque id temere, sed
safdato myrrAa? pondéré, tentatoque per /ou^um iter, uèi par oneri, par meatui sit, suèire
(suiyicere, selon Saumaise) patrium corpus, iuque so/is aram per/erre atqne ado/ere. A la
couronne de rayons dont on entoure ordinairement la tête de 1 oiseau solaire", a été substitué
ici un cercle de points lumineux autour de l'œil.
L'interprétation que je propose peut se fortifier de quelques rapprochements. Je rap-
pellerai la mosaïque de Poggio Mirteto , où la Vénus assyrienne, l'Astarté po/ymastos occupe
le milieu d'une couronne de lauriers , au centre d'un cadre carré comme le nôtre, et
occupé, aux quatre angles, par des arbres et des oiseaux. ViscontP reconnaît, dans ces
accessoires, les quatre éléments. Dans une autre mosaïque publiée par Bellori, la Vénus
assyrienne est remplacée par le Bacchus phrygien, expression différente dune idée sem-
blable, autre emblème du principe vivifiant et fécondé, du soleil et de la nature".
3 Spanheim, De ef ùàwc ed in-4., p. 244.
* Dans ses opuscules.
s Callimaquc ne s'écarte pas de ces idées quand il voit sa
Os&ç apporter les saisons aux hommes.
R. m C., v. 123, 124.
Asuxov E<xp, ).EUX6V & Ospo? XK!
H^:7, xot! {p9:V07TMp0V, ETC? ^ È:ç (piAot^Et.
Cf. Apulée (NeMHt. AT); Tîàï..
7
* Le bas-relief mithriaque de L. Aurelius Severus (La-
jard, pl. LXXXII, 1) représente, dans une scène analogue,
un coq tenant au bec deux épis, et un bœuf à la pâture.
^ Le perroquet, venu des Indes, était encore rare en
Europe du temps des Romains, aussi bien que le paon. Le
premier sert, dans les Indes, à porter Maya et son fils
Cama, l'Amour; le second, porte Scanda, le héros du soleil
et de l'année.
-IV.